En visite au Mali, le ministre des affaires étrangères russe, Sergueï Lavrov, prend les Occidentaux pour cible
08/02/2023
Sergueï Lavrov, le ministre des affaires étrangères russe, a conclu, mardi 7 février, une « visite d’amitié et de travail » d’une journée à Bamako, au Mali, dont chaque partie ne semble avoir que des raisons de se satisfaire.
Effectué dans le cadre d’une tournée sur le continent africain qui l’a mené d’abord en Afrique du Sud, au Eswatini (ex-Swaziland), en Angola et en Erythrée, ce premier voyage d’un chef de la diplomatie russe au Mali, en dépit de la longue tradition de coopération entre les deux pays (notamment sous la présidence de Modibo Keïta, de 1960 à 1968), avait une valeur symbolique particulière.
Bamako est en effet depuis un peu plus d’un an le point le plus incandescent de la présence russe en Afrique. Vous pouvez partager un article en cliquant sur les icônes de partage en haut à droite de celui-ci. Pour le pouvoir de transition, la venue de M. Lavrov est une évidente marque de considération, qui témoigne auprès de leur opinion de la solidité de leur relation avec Moscou, devenu leur premier partenaire depuis leur deuxième coup d’Etat, en mai 2021, et la rupture avec la France qu’il a entraînée.
Pour la Russie, cette visite permet d’amplifier son opération de séduction régionale au moment où la junte au pouvoir au Burkina Faso voisin montre des signes d’attraction pour le virage prorusse opéré par Bamako, et où les promesses du Kremlin trouvent un écho grandissant en Afrique, en premier lieu au Sahel. Un succès d’image non négligeable alors que les Etats-Unis, comme la Chine, déploient des efforts pour courtiser le continent dans un contexte de recomposition des relations internationales. (Le Monde)