Longtemps cible des intégristes, les soufis libyens sortent de l'ombre
23/08/2021
Les murs sont par endroit éventrés, le minaret criblé de balles et certains esprits toujours traumatisés, mais la vie reprend son cours dans la zaouïa al-Asmariya, le plus important sanctuaire soufi de Libye, partiellement détruit par des islamistes radicaux. Une poignée d'élèves assis en cercle retranscrivent sur des tablettes en bois les versets coraniques dictés par leur enseignant.
Dans une salle adjacente à la madrassa (école d'enseignement coranique), d'autres consultent quelques-uns des vieux manuscrits sur la théologie ou le droit musulman que compte la bibliothèque. Tous se lèvent quand retentit l'appel à la prière pour rejoindre la mosquée, située dans le même édifice religieux, en passant par une vaste cour entourée d'arcades de céramique moucheté.
Cette zaouïa -- nom arabe désignant un lieu soufi de prières, de rassemblements et d'enseignement religieux -- a été fondée au XVIe siècle par le théologien soufi Abdessalem al-Asmar. L'édifice abrite aussi une université, un internat et le mausolée de son fondateur.
… C'est aussi un haut-lieu du soufisme en Libye, un courant mystique et ésotérique de l'islam qui tranche avec le formalisme des salafistes, wahhabites et autres tenants d'un islam rigoriste qui considèrent le culte des saints comme une hérésie. (AFP)