Le 15 mars, Les Amis de la Terre et Greenpeace ont mis en demeure le groupe TotalEnergies de cesser ses activités en Russie, considérant qu’elles sont susceptibles de contribuer au financement de la guerre en Ukraine.
Dans le collimateur des ONG, le groupe gazier Novatek dont l’actionnaire principal est l’oligarque Gennady Timchenko. Il figure sur la liste des sanctions européennes. Or la multinationale française possède 19,4 % du capital de ce groupe, au côté de Gazprom, directement contrôlé par l’État russe. Total détient par ailleurs des parts dans des projets gaziers développés par Novatek en Arctique : Yamal LNG et Arctic LNG 2, des sites de production de GNL (une forme liquéfiée de gaz).
Le groupe français a aussi des liens avec la société Zarubezhneft, présidée par Evgeniy Murov, ancien directeur du Service fédéral de protection (FSO), une agence gouvernementale chargée de la protection des systèmes d'information. Il est cité depuis 2014 sur la liste des sanctions américaines. Total participe par ailleurs à l’extraction de gaz sur le site de Termokarstovoye et de pétrole (champs Kharyaga).
Selon les ONG, « Total ne peut ignorer qu’elle contribue à financer l’effort de guerre du Kremlin et, partant, les violations des droits humains et des libertés fondamentales associées ».
Leur interpellation ne se situe pas qu’à un niveau moral : la loi sur le devoir de vigilance, votée en 2017, impose aux entreprises de prévenir les atteintes graves envers les droits humains et les libertés fondamentales, la santé et la sécurité des personnes ainsi que l'environnement, résultant de leurs activités. Compte tenu de la violence de l’intervention militaire russe en Ukraine, notamment du nombre de civils tués et blessés, des poursuites pour complicité de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité ne peuvent être exclues, ajoutent les associations.
TotalEnergies a annoncé surseoir à la recherche de nouvelles activités en Russie. Mais cette décision laisse intacte l’étendue de ses intérêts actuels en territoire russe. Il est temps que les groupes pétroliers, enrichis par un business climaticide et écocidaire, atterrissent sur la même planète que les autres êtres humains. Et comprennent que pas un centime de leurs profits faramineux ne les blanchit de leur responsabilité dans les désastres en cours.
Jade Lindgaard - La Lettre écologie (Médiapart)
Dans le collimateur des ONG, le groupe gazier Novatek dont l’actionnaire principal est l’oligarque Gennady Timchenko. Il figure sur la liste des sanctions européennes. Or la multinationale française possède 19,4 % du capital de ce groupe, au côté de Gazprom, directement contrôlé par l’État russe. Total détient par ailleurs des parts dans des projets gaziers développés par Novatek en Arctique : Yamal LNG et Arctic LNG 2, des sites de production de GNL (une forme liquéfiée de gaz).
Le groupe français a aussi des liens avec la société Zarubezhneft, présidée par Evgeniy Murov, ancien directeur du Service fédéral de protection (FSO), une agence gouvernementale chargée de la protection des systèmes d'information. Il est cité depuis 2014 sur la liste des sanctions américaines. Total participe par ailleurs à l’extraction de gaz sur le site de Termokarstovoye et de pétrole (champs Kharyaga).
Selon les ONG, « Total ne peut ignorer qu’elle contribue à financer l’effort de guerre du Kremlin et, partant, les violations des droits humains et des libertés fondamentales associées ».
Leur interpellation ne se situe pas qu’à un niveau moral : la loi sur le devoir de vigilance, votée en 2017, impose aux entreprises de prévenir les atteintes graves envers les droits humains et les libertés fondamentales, la santé et la sécurité des personnes ainsi que l'environnement, résultant de leurs activités. Compte tenu de la violence de l’intervention militaire russe en Ukraine, notamment du nombre de civils tués et blessés, des poursuites pour complicité de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité ne peuvent être exclues, ajoutent les associations.
TotalEnergies a annoncé surseoir à la recherche de nouvelles activités en Russie. Mais cette décision laisse intacte l’étendue de ses intérêts actuels en territoire russe. Il est temps que les groupes pétroliers, enrichis par un business climaticide et écocidaire, atterrissent sur la même planète que les autres êtres humains. Et comprennent que pas un centime de leurs profits faramineux ne les blanchit de leur responsabilité dans les désastres en cours.
Jade Lindgaard - La Lettre écologie (Médiapart)