Dans le village d'Al-Moughraka, Ossama, 8 ans, fait ses devoirs à la lumière d'une bougie. (photo et légende: Le Parisien)
A l'approche de l'hiver, les nuits gazaouies s'illuminent progressivement, depuis plus d'une semaine: dans l'enclave palestinienne sous blocus, qui survivait ces derniers mois avec environ quatre heures de courant par jour, l'électricité revient peu à peu.
Depuis le 25 octobre, la bande de Gaza est connectée à l'électricité en moyenne entre neuf et 11 heures par jour selon un rapport de l'ONU, des résidents affirmant même avoir reçu jusqu'à 16 heures de courant.
Cette rare bonne nouvelle dans l'enclave palestinienne soumise à un strict blocus terrestre, maritime et aérien par Israël depuis plus de dix ans a été rendue possible par l'accord autour des livraisons de fioul, permettant d'augmenter la production de l'unique centrale électrique de Gaza.
L'arrangement a été obtenu alors que des négociations indirectes sont en cours entre Israël et le mouvement islamiste Hamas, qui dirige l'enclave, sous l'égide de l'Egypte et de l'ONU.
Elles visent à parvenir à une trêve durable après plus de sept mois de manifestations et d'affrontements le long de la barrière qui sépare Gaza d'Israël. Depuis le début de ce mouvement de protestation, au moins 218 Palestiniens et un soldat israélien ont été tués.
L'objectif est d'éviter un nouveau conflit de grande ampleur entre l'enclave et Israël, qui se sont déjà livré trois guerres depuis 2008.
Les résultats se font déjà sentir sur l'économie de l'enclave appauvrie: les entreprises peuvent travailler plus longtemps, les charges sont moins lourdes pour les restaurants et les glaces de retour en masse sur les étals.
Kamal Fattoum est patron d'une usine de carton. Les marges sont serrées et pourraient disparaître si jamais il devait faire fonctionner un générateur.
Ses journées de travail étaient jusqu'alors calquées sur les heures où l'électricité était disponible. Désormais, "au lieu de travailler quatre heures, nous pouvons travailler huit heures ou plus", explique-t-il.
- L'opposition d'Abbas -
Dans le cadre de l'accord conclu, le fioul qui entre à Gaza est payé à raison de 60 millions de dollars (52,5 millions d'euros) pour six mois par le Qatar, soutien de longue date du Hamas. L'ONU joue les intercesseurs et Israël laisse passer les citernes.
Cet arrangement a été conclu sans l'appui de l'Autorité palestinienne, principale interlocutrice des dirigeants étrangers, qui n'exerce plus son pouvoir, limité, que sur la Cisjordanie, occupée par Israël.
Son président, Mahmoud Abbas, a perdu le contrôle de Gaza en 2007 après des affrontements meurtriers entre son parti, le Fatah, et le Hamas, vainqueur des élections parlementaires de 2006. Depuis, les deux camps sont à couteaux tirés et les tentatives de réconciliation au point mort.
En conséquence, Israël a imposé un strict blocus à l'enclave qu'il justifie par la nécessité de contenir le Hamas, une organisation qu'il qualifie de "terroriste" et qu'il accuse de détourner l'aide internationale pour acheter des armes.
Des responsables de l'ONU et d'organisations de défense des droits de l'Homme ont demandé à ce que le blocus soit levé, soulignant qu'il est une des causes principales de l'appauvrissement des près de deux millions d'habitants de l'enclave, dont 80% sont dépendants d'une aide.
Mahmoud Abbas refuse l'arrangement qui, selon lui, légitime le contrôle du Hamas sur l'enclave. Il a également imposé des mesures coercitives sur Gaza, bloquant puis diminuant les salaires des fonctionnaires versés par l'Autorité palestinienne.
- Espoir trompeur -
Grâce à ces livraisons de fioul, couplées à l'électricité que Gaza recevait déjà de la part d'Israël, l'enclave reçoit aujourd'hui environ 200 mégawatts, affirme Mohamed Thabet, porte-parole de la société de distribution d'énergie.
C'est encore en deça des 500 mégawatts nécessaires pour avoir le courant en permanence mais la distribution a déjà plus que doublé.
"Nous payions environ 800 shekels (190 euros) par jour pour 12 heures de courant fourni par un générateur", affirme Karam Al-Tali, responsable d'un restaurant de la ville de Gaza. "Maintenant, c'est juste trois heures".
Dans un communiqué à l'AFP, l'émissaire de l'ONU pour le Proche-Orient, Nickolay Mladenov, souligne que l'aide du Qatar a fait "la différence de manière visible".
"Cela devrait montrer la voie pour ce que les autres donateurs peuvent faire s'il veulent éviter une guerre et aider ceux dans le besoin", a-t-il ajouté.
Alors que les pourparlers continuent pour une trêve durable, les manifestations de vendredi dernier ont été parmi les plus calmes depuis le début du mouvement de protestation, le 30 mars, contre le blocus et pour le retour des Palestiniens sur les terres qu'ils ont fuies ou dont ils ont été chassés à la création d'Israël en 1948.
Mais le retour de l'électricité à Gaza peut être un espoir trompeur. Des diplomates occidentaux affirment que tant que le Hamas contrôle l'enclave, aucune reconstruction réelle ne pourra avoir lieu.
Et les coupures de courant pourraient bien reprendre rapidement, avec la mise en route des chauffages lorsque le froid hivernal s'installera à Gaza.
Depuis le 25 octobre, la bande de Gaza est connectée à l'électricité en moyenne entre neuf et 11 heures par jour selon un rapport de l'ONU, des résidents affirmant même avoir reçu jusqu'à 16 heures de courant.
Cette rare bonne nouvelle dans l'enclave palestinienne soumise à un strict blocus terrestre, maritime et aérien par Israël depuis plus de dix ans a été rendue possible par l'accord autour des livraisons de fioul, permettant d'augmenter la production de l'unique centrale électrique de Gaza.
L'arrangement a été obtenu alors que des négociations indirectes sont en cours entre Israël et le mouvement islamiste Hamas, qui dirige l'enclave, sous l'égide de l'Egypte et de l'ONU.
Elles visent à parvenir à une trêve durable après plus de sept mois de manifestations et d'affrontements le long de la barrière qui sépare Gaza d'Israël. Depuis le début de ce mouvement de protestation, au moins 218 Palestiniens et un soldat israélien ont été tués.
L'objectif est d'éviter un nouveau conflit de grande ampleur entre l'enclave et Israël, qui se sont déjà livré trois guerres depuis 2008.
Les résultats se font déjà sentir sur l'économie de l'enclave appauvrie: les entreprises peuvent travailler plus longtemps, les charges sont moins lourdes pour les restaurants et les glaces de retour en masse sur les étals.
Kamal Fattoum est patron d'une usine de carton. Les marges sont serrées et pourraient disparaître si jamais il devait faire fonctionner un générateur.
Ses journées de travail étaient jusqu'alors calquées sur les heures où l'électricité était disponible. Désormais, "au lieu de travailler quatre heures, nous pouvons travailler huit heures ou plus", explique-t-il.
- L'opposition d'Abbas -
Dans le cadre de l'accord conclu, le fioul qui entre à Gaza est payé à raison de 60 millions de dollars (52,5 millions d'euros) pour six mois par le Qatar, soutien de longue date du Hamas. L'ONU joue les intercesseurs et Israël laisse passer les citernes.
Cet arrangement a été conclu sans l'appui de l'Autorité palestinienne, principale interlocutrice des dirigeants étrangers, qui n'exerce plus son pouvoir, limité, que sur la Cisjordanie, occupée par Israël.
Son président, Mahmoud Abbas, a perdu le contrôle de Gaza en 2007 après des affrontements meurtriers entre son parti, le Fatah, et le Hamas, vainqueur des élections parlementaires de 2006. Depuis, les deux camps sont à couteaux tirés et les tentatives de réconciliation au point mort.
En conséquence, Israël a imposé un strict blocus à l'enclave qu'il justifie par la nécessité de contenir le Hamas, une organisation qu'il qualifie de "terroriste" et qu'il accuse de détourner l'aide internationale pour acheter des armes.
Des responsables de l'ONU et d'organisations de défense des droits de l'Homme ont demandé à ce que le blocus soit levé, soulignant qu'il est une des causes principales de l'appauvrissement des près de deux millions d'habitants de l'enclave, dont 80% sont dépendants d'une aide.
Mahmoud Abbas refuse l'arrangement qui, selon lui, légitime le contrôle du Hamas sur l'enclave. Il a également imposé des mesures coercitives sur Gaza, bloquant puis diminuant les salaires des fonctionnaires versés par l'Autorité palestinienne.
- Espoir trompeur -
Grâce à ces livraisons de fioul, couplées à l'électricité que Gaza recevait déjà de la part d'Israël, l'enclave reçoit aujourd'hui environ 200 mégawatts, affirme Mohamed Thabet, porte-parole de la société de distribution d'énergie.
C'est encore en deça des 500 mégawatts nécessaires pour avoir le courant en permanence mais la distribution a déjà plus que doublé.
"Nous payions environ 800 shekels (190 euros) par jour pour 12 heures de courant fourni par un générateur", affirme Karam Al-Tali, responsable d'un restaurant de la ville de Gaza. "Maintenant, c'est juste trois heures".
Dans un communiqué à l'AFP, l'émissaire de l'ONU pour le Proche-Orient, Nickolay Mladenov, souligne que l'aide du Qatar a fait "la différence de manière visible".
"Cela devrait montrer la voie pour ce que les autres donateurs peuvent faire s'il veulent éviter une guerre et aider ceux dans le besoin", a-t-il ajouté.
Alors que les pourparlers continuent pour une trêve durable, les manifestations de vendredi dernier ont été parmi les plus calmes depuis le début du mouvement de protestation, le 30 mars, contre le blocus et pour le retour des Palestiniens sur les terres qu'ils ont fuies ou dont ils ont été chassés à la création d'Israël en 1948.
Mais le retour de l'électricité à Gaza peut être un espoir trompeur. Des diplomates occidentaux affirment que tant que le Hamas contrôle l'enclave, aucune reconstruction réelle ne pourra avoir lieu.
Et les coupures de courant pourraient bien reprendre rapidement, avec la mise en route des chauffages lorsque le froid hivernal s'installera à Gaza.