Les États-Unis ont commencé « par précaution » à repositionner leurs troupes au Niger, théâtre d’un coup d’État fin juillet, a annoncé jeudi le Pentagone.
Le département de la Défense « repositionne une partie de son personnel et de ses moyens de la base aérienne 101 de Niamey (la capitale, NDLR) à la base aérienne 201 d’Agadez », plus au nord, a déclaré à la presse une porte-parole, Sabrina Singh.
« Il n’y a pas de menace immédiate pour notre personnel ni de violence sur le terrain », a-t-elle ajouté, qualifiant cette décision de « mesure de précaution ».
Un « petit groupe » restera sur la base de Niamey après le transfert, qui est en cours, a-t-elle encore précisé.
Mme Singh a également indiqué que « certains personnels non essentiels et sous-traitants » avaient quitté le pays il y a plusieurs semaines.
L’armée américaine avait déjà suspendu les exercices conjoints avec l’armée nigérienne et la diplomatie américaine avait ordonné début août le départ de son personnel non essentiel de son ambassade à Niamey.
Des militaires ont renversé le président du Niger, Mohamed Bazoum, le 26 juillet et l’ont assigné à résidence, ainsi que sa famille, au palais présidentiel.
Les États-Unis disposent de quelque 1100 soldats stationnés au Niger, qui opéraient contre des groupes djihadistes actifs dans cette région.
La France, de son côté, a environ 1500 soldats au Niger également engagés dans la lutte antidjihadiste et qui se retrouvent dans une situation très délicate, les militaires auteurs du coup d’État ayant dénoncé les accords de défense les liant à Paris et sommé la France de retirer ses soldats.
Paris a reconnu que des « échanges » avaient lieu entre armées nigérienne et française sur le retrait de « certains éléments militaires » français au Niger.
Il n’y a « aucun lien » entre le mouvement des troupes américaines et « ce que fait l’armée française en ce moment », a cependant assuré Mme Singh.
D’autant que les États-Unis semblent ménager l’avenir et disent espérer « que les discussions diplomatiques se poursuivent et que la situation au Niger se résolve de manière diplomatique », a-t-elle dit. [AFP]