Yaoundé - Le président camerounais Paul Biya a décrété mercredi l'arrêt des poursuites judiciaires "pour actes de terrorisme" contre des leaders de la minorité anglophone en lutte depuis novembre dernier contre le pouvoir central de Yaoundé.
Le président de la République a ordonné ce jour l'arrêt des poursuites pendantes devant le tribunal militaire de Yaoundé contre les nommés Nkongho Agbor Félix, Fontem Aforteka'a Neba, Paul Ayah Abine", a indiqué Ferdinand Ngoh Ngoh, secrétaire général de la présidence, dans un communiqué lu sur les ondes de la radio d'Etat.
Le président a ainsi cité le nom de trois leaders anglophones, actuellement emprisonnés et jugés devant le tribunal militaire de Yaoundé. Une nouvelle audience de leur procès venait d'être reportée du 29 août au 5 septembre.
Félix Agbor Nkongho et Neba Fontem Aforteka'a sont les leaders du Cameroon anglophone civil society consortium (Cacsc), mouvement interdit en janvier par les autorités après un appel à la grève dans les deux régions anglophones (sur dix régions au total).
La mesure concerne aussi "certaines autres personnes interpellées dans le cadre des violences survenues ces derniers mois dans les régions (anglophones) du nord-ouest et du sud-ouest", ajoute le texte présidentiel.
Le nom d'un autre leader anglophone, l'animateur de radio Mancho Bibixy alias "BBC", n'est pas cité, sans que l'on sache encore s'il bénéficie ou non de cette mesure.
"Le chef de l'Etat réaffirme néanmoins sa détermination à combattre sans relâche les ennemis de la paix et du progrès, les chantres de la division et les criminels de tout acabit, qui, sous le couvert de revendications politiques, essayent de prendre en otage l'avenir de notre pays, et tout particulièrement de notre jeunesse. Ils répondront de leurs actes devant la justice", poursuit le texte présidentiel.
Au total près d'une trentaine d'anglophones étaient poursuivis pour "co-action d'actes de terrorisme, hostilité contre la patrie et rébellion", selon l'acte d'accusation.
Depuis novembre 2016, la minorité anglophone - environ 20% de la population camerounaise estimée à 22 millions - proteste contre ce qu'elle appelle sa marginalisation.
La grève des avocats, suivie de celle des enseignants, a dégénéré en crise socio-politique dans les deux régions anglophones, au point de menacer le bon déroulement de l'élection présidentielle prévue en 2018, d'après les experts.
Certains anglophones exigent le retour au fédéralisme alors que d'autres réclament la partition du pays. Deux solutions que refuse Yaoundé.
L'existence d'une minorité anglophone est un héritage de l'histoire du Cameroun. A la fin de la Première guerre mondiale, la tutelle de l'ex-colonie allemande a été confiée à la France et à la Grande-Bretagne (pour la partie frontalière du Nigeria).
A l'indépendance en 1960, le Cameroun a été une République fédérale jusqu'en 1972, avant de devenir une République unie.
Le président de la République a ordonné ce jour l'arrêt des poursuites pendantes devant le tribunal militaire de Yaoundé contre les nommés Nkongho Agbor Félix, Fontem Aforteka'a Neba, Paul Ayah Abine", a indiqué Ferdinand Ngoh Ngoh, secrétaire général de la présidence, dans un communiqué lu sur les ondes de la radio d'Etat.
Le président a ainsi cité le nom de trois leaders anglophones, actuellement emprisonnés et jugés devant le tribunal militaire de Yaoundé. Une nouvelle audience de leur procès venait d'être reportée du 29 août au 5 septembre.
Félix Agbor Nkongho et Neba Fontem Aforteka'a sont les leaders du Cameroon anglophone civil society consortium (Cacsc), mouvement interdit en janvier par les autorités après un appel à la grève dans les deux régions anglophones (sur dix régions au total).
La mesure concerne aussi "certaines autres personnes interpellées dans le cadre des violences survenues ces derniers mois dans les régions (anglophones) du nord-ouest et du sud-ouest", ajoute le texte présidentiel.
Le nom d'un autre leader anglophone, l'animateur de radio Mancho Bibixy alias "BBC", n'est pas cité, sans que l'on sache encore s'il bénéficie ou non de cette mesure.
"Le chef de l'Etat réaffirme néanmoins sa détermination à combattre sans relâche les ennemis de la paix et du progrès, les chantres de la division et les criminels de tout acabit, qui, sous le couvert de revendications politiques, essayent de prendre en otage l'avenir de notre pays, et tout particulièrement de notre jeunesse. Ils répondront de leurs actes devant la justice", poursuit le texte présidentiel.
Au total près d'une trentaine d'anglophones étaient poursuivis pour "co-action d'actes de terrorisme, hostilité contre la patrie et rébellion", selon l'acte d'accusation.
Depuis novembre 2016, la minorité anglophone - environ 20% de la population camerounaise estimée à 22 millions - proteste contre ce qu'elle appelle sa marginalisation.
La grève des avocats, suivie de celle des enseignants, a dégénéré en crise socio-politique dans les deux régions anglophones, au point de menacer le bon déroulement de l'élection présidentielle prévue en 2018, d'après les experts.
Certains anglophones exigent le retour au fédéralisme alors que d'autres réclament la partition du pays. Deux solutions que refuse Yaoundé.
L'existence d'une minorité anglophone est un héritage de l'histoire du Cameroun. A la fin de la Première guerre mondiale, la tutelle de l'ex-colonie allemande a été confiée à la France et à la Grande-Bretagne (pour la partie frontalière du Nigeria).
A l'indépendance en 1960, le Cameroun a été une République fédérale jusqu'en 1972, avant de devenir une République unie.