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Diomaye-Sonko, cette prime inattendue à la tortuosité

Vendredi 25 Octobre 2024

On ignore si la main du président Bassirou Diomaye Faye a tremblé à l’instant où il apposait sa signature sur le décret de nomination du sieur Samba Ndiaye comme président du conseil d’administration de la Société nationale des habitations à loyer modéré (SN-HLM). Mais on sait que cette mesure, impopulaire et combattue chez ses camarades du parti Pastef, pourrait être un vrai marqueur dans un contexte politique sénégalais sous influence des élections législatives anticipées du 17 novembre 2024. Il est prévisible que les militants du parti au pouvoir, ravalant leur colère par pragmatisme, votent en masse, aux cotés de leurs alliés, pour obtenir le quota de députés qui permettra à l’Exécutif de dérouler la « Vision 2050 » déclinée le 14 octobre dernier à Diamniadio. Mais on retiendra que c’est la première grande secousse interne qui vise le couple de l’exécutif depuis son arrivée au pouvoir le 2 avril 2024. A la date du 25 octobre, plus de vingt mille signatures auraient été déjà consignées à travers une pétition virale qui dénonce une certaine forme de pratique politique. 

 

Samba Ndiaye, ingénieur en génie civil, est un ancien maire de Ndoffane, une localité située non loin de Kaolack au centre du Sénégal. Il appartient à cette race de politiciens dotés d’un sens intuitif de la mobilité entre les arcanes du Pouvoir, sous tous les régimes. Il a vécu sous les prairies successives d’Abdoulaye Wade et de Macky Sall. Un pari de longévité à durée déterminée qu’il est en train de gagner sous le régime Pastef avec sa nomination surprise par le chef de l’Etat comme PCA de la SN-HLM. Le situationnisme paie.  

 

S’ils avaient tenu leur promesse de rupture sur une certaine façon de faire de la politique au Sénégal, le président Faye et le premier ministre Sonko n’auraient jamais propulsé Samba Ndiaye au poste qu’il occupe aujourd’hui. Avec une solennité digne de leurs fonctions suprêmes, ils font exactement le contraire de ce qu’il faut faire pour révolutionner les pratiques politiques dans un sens qui améliore la relation avec les citoyens. Car, en fin de compte, que signifie cette promotion de la transhumance ? Elle dit aux gens : écoutez ce que je vous dis, ne faites pas attention à ce que je fais ! Ceci est une agression caractérisée et délibérée contre le bon sens et l’engagement dont le peuple sénégalais a fait preuve pour dégager la racaille mackyste le 24 mars 2024. 

 

Le contenu du verdict de cette élection présidentielle mouvementée a été sans équivoque : moraliser la vie politique, tracer des frontières étanches entre pouvoir, opposition et société civile, aider au renouvellement de la classe politique, ne rien céder au trafic d’influence et à la transhumance… Or, c’est ce dernier projet qui, contre toute attente chez des centaines de milliers de Sénégalais, que le pouvoir Diomaye-Sonko semble vouloir banaliser. 

 

Car le même jour où l’éternel transhumant Samba Ndiaye entrait dans les grâces de l’exécutif, Déthié Fall, ex ponte reconnu et respecté de la résistance contre l’autoritarisme de Macky Sall, revenait dans l’enceinte présidentielle après s’être fourvoyé dans une coalition électorale d’opposition d’où il espérait rebondir. Diomaye et Sonko tolèrent-ils ce jeu de yoyo de personnalités politiques qui pataugent si aisément dans les méandres de la fourberie ? Ce que le chef du parti républicain du peuple (PRP) a fait avec cynisme n’a qu’un seul nom : trahison. Et avec la bataille des législatives, la boucle n’est pas prête d’être bouclée. 

 

La quête d’une seconde légitimité le 17 novembre prochain et les incertitudes qui l’entourent sont certes un véritable cauchemar qui empêcheraient de dormir tout exécutif. C’est une bataille capitale au terme de laquelle le paysage politique serait éclairci d’une manière ou d’une autre. Pour un régime comme celui de Diomaye-Sonko qui a besoin de moyens législatifs consolidés pour gouverner sereinement, une telle pression ne peut valider le principe de la fin qui justifie les moyens. Cette avalanche d’élus locaux qui est en train de déferler vers les prairies Pastef est politiquement et stratégiquement importante, mais elle ne garantit rien de pérenne : les transhumants sont des vadrouillards sans foi ni loi qui n’obéissent qu’aux pulsions de leurs intérêts personnels.  

 

Héritiers d’une montagne de scandales sans nom et d’une situation économique et financière préoccupante, Bassirou Diomaye Faye et Ousmane Sonko ont heureusement impulsé une série de réformes et d’actions essentielles dont on espère un redressement national durable. L’immensité de ces chantiers ne devrait pas donner de temps ni d’espace à des cafouillages moraux grotesques qui obèrent l’incontestable légitimité tirée du peuple en mars 2024. 

 

La Rectification doit être de rigueur au cours de ce quinquennat, au moins en souvenir des dizaines de jeunes gens tués par l’ancien régime, avec l’assentiment de politiciens que l’on recycle aujourd’hui dans les entrailles du nouveau pouvoir.

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1.Posté par Me François JURAIN le 28/10/2024 18:08
La transhumance est un fléau dont on pouvait penser que le couple SONKO-DIOMAYE se départirait en tant que détestable coutume d'un autre temps. Ce qui vient de se passer est une faute, laquelle, si les deux chefs de l'exécutif ne sont pas assez vigilants sur ce point, pourrait être lourde de conséquences. Attention aux erreurs de ce type, qui peuvent vite, si l'on n'y prend garde, être annonciatrices d'une catastrophe dont on ne connait ni les tenants, ni les aboutissants.

Que messieurs NDIAYE, FALL et la cohorte des moutons transhumants qui vont suivre se découvrent une âme Pastéfienne, comme par hasard à l'approche des élections, pourquoi pas? Mais alors, qu'ils fassent le parcours, à savoir, s'inscrire au parti, militer avec leurs frères de la base, distribuer des affiches et monter les échelons. Là, ils seront crédibles. Pour l'instant, et à juste raison, on ne peut que comprendre qu'ils se comportent comme des opportunistes, qui n'apportent rien ni au parti, ni au pays, et prouvent, s'il en était besoin, que leur décision a plus été motivée par la lecture de leur relevé bancaire mensuel, que par une conviction profonde d’apporter leur pierre à l'édifice.

Qu'ils tentent leur chance, mon dieu, pourquoi pas ! Il y a bien longtemps qu'ils ont fait la démonstration de leurs convictions à géométrie variable, et qu'ils ont toujours et de tous temps, envisager la politique comme un moyen de se servir, au lieu de servir. Mais qu'une main suprême signe un décret de nomination de l'un de ces moutons contaminés, nous ne sommes plus dans le domaine de l'erreur, mais de la faute qui espérons-le, ne constitue pas les prémices d'une catastrophe qui rode en permanence aux abords du Palais Présidentiel. Et il va falloir très vite rattraper les premiers dommages, à savoir l'apparition d'une faille dans le tandem DIOMAYE-SONKO.

Attention, la politique n'est pas un monde de bisounours : la moindre erreur se paie cash. Le monde entier a les yeux fixés sur le Sénégal, le Parrain mafieux veut sa revanche et surtout éviter les inévitables procès qui lui pendent au nez (ce qui, pour l'instant, ne fait pas de lui un coupable) même si la plupart de ses actes sont couverts par une immunité, le temps de son magistère. Mais ce qui s'est passé en Mauritanie, avec l'ex Président AZIZ, peut donner des sueurs froides au Parrain mafieux voisin. le Sénégal n'est pas le centre du monde: la révélation par le Premier Ministre SONKO, du trafic des comptes, même si je l'ai personnellement applaudie des deux mains, n'a pas fait plaisir à tout le monde. On n’oblige pas le FMI et la Banque mondiale à faire volte-face, et les obliger à reconnaitre que, finalement, ils savaient sans savoir mais en sachant quand même, sans laisser des traces et susciter un certain agacement, voir plus.

C’est en fait tout un système mondial qui a été quelque peu dévoilé, et Monsieur le Premier Ministre SONKO doit en prendre conscience: ses propos dépassent le cadre de son parti et de son pays, c'est pourquoi il aurait tout intérêt à démissionner de toutes ses fonctions dans son parti, le PASTEF, et endosser enfin le costume de Premier Ministre: il ne peut pas continuer dans ses fonctions avec la veste de Premier Ministre et le pantalon de chef de parti. Non seulement ce n'est pas possible, mais c'est extrêmement dangereux pour la suite, et surtout pour le peuple sénégalais. Cela ne fait pas plaisir aux autres puissances étrangères, qui bien évidemment, font la même chose.

Alors, seuls contre le reste du monde ? Oui, pourquoi pas, mais à condition d'être irréprochables, et ne pas mettre le ver dans le fruit. Quand vous savez que beaucoup de gens veulent vous pousser dans l'escalier pour vous faire tomber, prenez la précaution de ne jamais être suivi, ça vous évitera une chute!
Me François JURAIN

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