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Dossier Sweet Beauté – Il est temps de stopper cette mascarade politicienne

Mercredi 7 Décembre 2022

Le Doyen des juges d'instruction Oumar Maham Diallo
Le Doyen des juges d'instruction Oumar Maham Diallo

Ce qui devait être la « confrontation du siècle » entre Adji Sarr et Ousmane Sonko n’est plus seulement l’échec retentissant d’une lamentable stratégie de liquidation d’un adversaire politique gênant. Il porte aujourd’hui gravement atteinte à la crédibilité de notre système judiciaire encore une fois pris en otage par des décideurs politiques sans vergogne.
 
Depuis presque deux ans, des politiciens désœuvrés de la périphérie, organisés en bande et fortement soutenus par un centre tout aussi cupide et irresponsables, s’acharnent à faire jouer à l’institution judiciaire le sale boulot dans une vraie fausse affaire de viols dont rien n’indique qu’elle changera de nature un jour. Aucun juge ou magistrat crédible d’un pays démocratique de séparation des pouvoirs même moyenne ne traînerait si longtemps avec un tel dossier qui pue le mensonge, le canular, la manipulation…
 
Prise en otage par on ne sait quels mécanismes et moyens venus d’ailleurs, la justice fait semblant d’instruire l’affaire, gagne du temps quand cela lui est possible, sélectionne des témoins, semble en rejeter d’autres, suivant une logique qu’elle seule appréhende et qui, de toute évidence, ne semble pas dépendre d’elle seule. Derrière les atermoiements du juge instructeur, une main noire semble faire partie du jeu. Celle qui éloigne de son bureau des protagonistes dont les noms figurent dans les procès-verbaux de la gendarmerie, mais visiblement trop "puissants" ou trop "coupables" pour être confrontés à leurs responsabilités présumées. Jusqu'à quand, monsieur le juge ? 
 
Tant attendue jusqu'à ce 6 décembre 2022, la « confrontation » entre l’accusatrice Adji Sarr et l’accusé Ousmane Sonko, ne semble même pas avoir eu lieu alors qu’elle devait être un moment d’éclatement d’un début de vérité. Une confrontation, c’est minimum deux parties décidées chacune à obtenir gain de cause. Mais en s’arc-boutant dans un quasi mutisme absolu – ce qui est son droit en même temps qu’une stratégie d’avocat – l’accusatrice affaiblit sa propre histoire, son narratif émotionnel. Elle en fragilise ce qui devait en être les points-clefs et finit par en détruire les fondements. Comment accuser et ne pas apporter de preuves, qui plus est en matière pénale ?  
 
Ces faiblesses substantielles n’échappent pas au magistrat-instructeur. Ce qui décampe, c’est son indépendance, l’état d’esprit qui lui donne le courage de mettre un terme à cette mascarade insensée qui pollue notre espace public depuis 22 mois après avoir provoqué la mort violente d’une quinzaine de jeunes sénégalais.
 
La justice est le pilier de toute démocratie. Les politiciens sont libres d’avoir des ambitions démesurées. Le juge a le devoir d’y opposer un niet si l’intérêt public l’exige. Sinon, à quoi servirait-il dans les fonctions si prestigieuses que la loi lui attribue ?
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1.Posté par Me François JURAIN le 09/12/2022 13:09
Et si on commençait, dans cette affaire qui commence à tympaniser (et surtout à lasser) l'ensemble de la population sénégalaise, à se recentrer sur l'essentiel, car c'est bien de cela qu'il s'agit!
Et l'essentiel, c'est quoi?
Une jeune femme, du nom de Adji SARR, dépose une plainte contre un député de la république (bigre) de surcroit principal opposant au régime en place, pour viols répétés, avec menace d'une arme.
Comme on dit dans le jargon judiciaire, "c'est du lourd".
Nous avons donc un présumé coupable, accusé par une présumée victime, de supposés actes de viols répétés sous la menace d'une (ou plusieurs?) armes.
Je passe sur les explications plus que douteuses du présumé coupable, au moment de l'éclatement de cette affaire, et qui, à mon sens, aurait mieux fait de dire la vérité, qui saute aux yeux: ce soir là, n'y tenant plus, cet homme a décidé de braver le couvre feu pour aller rejoindre sa maitresse qui travaille dans un salon de massage pour avoir (ou pas) une relation sexuelle dont on peut supposer qu'elle était consentie, tous deux étant majeurs, que celui ou celle à qui cela n'est jamais arrivée leur jettent la première pierre, et pour tout dire, nous sommes dans le domaine privé qui ne regarde que les deux protagonismes.
Au dela de toute polémique ou de stratégie de défense -ou d'attaque-, au delà de ce qu'il y a dans le dossier et que tout le monde, sauf bien sur les principaux intéressés, le juge d'instruction, les avocats, tous en principe soumis au secret de l'instruction, la seule question à se poser, et pour laquelle il est facile au juge d'instruction de répondre: ce soir là, les deux amants ont ils eu une relation sexuelle? Question subsidiaire: était elle oui ou non consentie? Et question infiniement subsidiaire et agravante: dans le cas contraire, était elle consentie sous la menace d'une ou plusieurs armes?
Tout le reste n'est non pas bavardage inutile, mais ne peut que renforcer la thèse soit de l'accusation, soit d'un non lieu!
Car enfin, des seuls élèments qui ont fuité et qui semblent dignes de foi, il semble bien que la présumée victime, curieusement bien entourée ce soir là, un chauffeur neveu d'un député, une avocate "haut placée", une plainte rédigée par une présumée victime qui ne sait ni lire ni écrire, il me semble que, avocat dans une telle situation, pour verrouiller mon dossier, je remue dans l'heure qui suit et réveille n'importe quel docteur, pour faire procéder sur ma cliente, tout examen gynécologique qu'il appartient dans de telles circonstances, ce qui me permet de répondre, sans l'ombre d'un doute, à la première question: oui -ou non, il ya eu -ou pas- relation sexuelle, entre deux personnes majeures.
Mais le fait qu'il y ait eu relation sexuelle, ce soir là, n'implique pas automatiquement et c'est heureux, qu'il y ait eu viol: pour que le viol soit caractérisé, encore faut-il qu'il y ai contrainte, surprise. Les élèment dans le dossier, que nous ne connaissons pas, doivent permettre au juge d'instruction de répondre facilement à cette question: chacune des parties apporte la preuve de ce qu'ils entendent démontrer, le juge d'instruction a tous pouvoirs pour instruire, et se faie communiquer toutes pièces qu'il appartiendra afin de se faire une opinion, et surtout d'apporter la preuve des dires des uns et des autres, le moins que l'on puisse dire, c'est que le combat est équilibré, et qu'il sera difficile, dans ce cas présent, pour un juge d'instruction, même comme je l'entend ca et là "ami du pouvoir" de dire et soutenir que le soleil est bleu, si les preuves apportées que, en fait le soleil est jaune, sont indiscutable et irréfragable; il y a une limite à tout, et dans le climat politique actuel, il serait irresponsable de la part de quiconque, d'asséner des contre vérités auxquelles un juge malveillant voudraient leur donner force de loi! heureusement, nous n'en sommes pas là.
La réponse à cette première question, permettra, au delà de tous les discours et autres incantations que l'on peut entendre ici ou là, suivant de quel bord leur auteur se trouve, de passer à la deuxième étape: consentement ou pas?
C'est l'étape la plus difficile, et la plus importante, car s'il y a consentement, et bien la réponse à apporter et claire et nette: "circulez, il n'y a plus rien à voir", et si il n'y a pas eu consentement, et bien, c'est là que commence l'affaire. Mais le juge d'instruction a sur son bureau un dossier, que nous ne connaissons pas, et qui comprend tous les éléments lui permettant de se forger une opinion. Certains éléments qui avaient fuités, sous réserve d'être dignes de foi, paraissent "étranges" et accréditeraient la thèse d'une relation (sexuelle ou pas) librement consentie et même souhaitée par les deux protagonistes, d'autres, peuvent laisser perplexes, mais encore une fois, dès lors que l'affaire se trouve entre les mains de la justice, laissons les juges faire leur travail, et attendons le résultat. Ensuite, tous les élèments tendant apporter la thèse d'un éventuel complot, d'une machination, qui n'ont pour but que de faire glisser ce dossier du terrain de la justice commune, sur celui du règlement de compte politique, n'est bien sur non pas à négliger, mais n'est que l'accessoire de ce dossier, et qui, si cela était avéré (il semble quand même, au vu des pièces "fuitées", qu'un procureur déjà épinglé de nombreuses foi pour favoritisme notoire au vu des dossiers concernant certaines personnes proches du pouvoir, ait joué un rôle indigne de sa fonction -peut être par habitude?- Mais cela n'est pas l'essentiel du dossier, dont l'accusation principale est: viols répétés sous menace d'une arme", et ne perdons pas de vue que le juge est tenu par sa saisine, et ne peut, sauf y être autorisé par un supplétif, s'écarter de la cause pour laquelle il a été saisi. Donc, bien sur, la révélations des actes que l'on peut considérer comme délictueux par ce procureur véreux est important, mais elle ne peut venir qu'en renfort de l'accusation principale, dans le but de prouver la manipulation de la présumée victime, ou en tout cas, la volonté de nuire au présumé coupable, puisque ce Procureur, indignité même du corps judiciaire sénégalais qui, heureusement, fait souvent preuve d'excellence, a plus qu'outrepassé ses droits en intiment l'ordre de "modifier un Procés verbal de gendarmerie (sous réserve de la véracité dudit PV) Donc, tout cela va dans le sens de la stratégie de la défense du présumé coupable, qui permettra, avec d'autres élèments versés par les avocats concernés, on peut leur faire confiance, de démontrer que la présumée victime aura dans cette affaire été manipulée -ou pas- ; mais aucun juge d'instruction ne peut dire qu'il n'y a pas eu viol parce que la présumée victime a été manipulée -si la manipulation est démontrée- cette manipulation ne peut venir qu'en renfort de la défense de l'accusation principale qui est (sous réserve) "viols répétés sous la menace d'une arme".
Donc, pas de précipitation hâtive, laissons passer la justice, et comme c'est le cas dans presque la majorité des dossiers, viendra le temps où l'une des parties aura l'occasion de s'exprimer sur les plateaux de Télévision, pour clamer haut et fort: "justice pourrie", et l'autre partie "jugement équilibré".
Mais si nous commencions à comprendre que le tapage médiatique de cette affaire ne sert que deux protagonistes, à savoir, Monsieur Macky SALL et Monsieur Ousmane SONKO, car pendant que l'on parle de cette affaire du "sweet beauty", on ne parle pas du reste, qui lui demeure l'essentiel de la vie des sénégalais? L'illettrisme, par exemple, la pauvreté, les difficultés de vie de toute une population, des mesures "anti inflations" dont personne n'a pu encore constater les effets, ect...Le principal tourment des sénégalais, ce n'est pas une histoire de "petite culotte" entre deux amants qui semblent aujourd'hui brouillés, mais bien et véritablement les fins de mois difficiles, en raison du cout de la vie qui a augmenté dans des proportions totalement injustifiée et dans certains cas, inadmissibles.
Alors, les histoires d'amour des uns et des autres...Bof, comme ca finit toujours mal, une histoire d'amour, passons à autre chose!
Me François JURAIN

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