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Guerre en Ukraine, jour 576 - Kiev frappe le quartier général de la flotte russe en Crimée

Vendredi 22 Septembre 2023

Au moins un militaire russe a été tué vendredi dans la frappe de missile ukrainien ayant touché le quartier général de la flotte russe en mer Noire, situé à Sébastopol, en Crimée ukrainienne annexée par la Russie, a indiqué Moscou.

 

« Cinq missiles ont été abattus par la défense antiaérienne. Le bâtiment historique du quartier général de la flotte de la mer Noire a été endommagé par l’attaque. Selon les informations disponibles, un militaire a été tué », a indiqué dans un communiqué sur Telegram le ministère russe de la Défense.

 

La péninsule ukrainienne annexée par Moscou en 2014 et la ville de Sébastopol sont au cœur de dispositif militaire russe pour son offensive contre l’Ukraine, à la fois pour approvisionner les troupes occupant le Sud ukrainien et pour mener des frappes de missiles.

 

« L’ennemi a mené une attaque de missile contre le quartier général de la flotte », avait écrit sur Telegram le gouverneur de Sébastopol, Mikhaïl Razvojaïev.

 

De crainte d’une nouvelle attaque, le responsable a d’abord appelé les habitants à « rester à l’intérieur des bâtiments », avant de finalement lever l’alerte en début d’après-midi.

 

Des débris sont visibles sur plusieurs centaines de mètres et de nombreuses ambulances se rendent sur place, selon un correspondant de l’agence de presse russe TASS présent sur place.

 

L’Ukraine a multiplié ces dernières semaines les frappes de drones et de missiles en Crimée, revendiquant la destruction notamment de systèmes de défense antiaérienne, d’un chantier naval et de deux navires.

 

Les forces armées ukrainiennes veulent à la fois perturber la chaîne logistique russe et mettre fin à la mainmise militaire de la Russie sur la mer Noire.

 

Ses réussites témoignent des difficultés de la défense antiaérienne russe, alors que l’Ukraine, en pleine contre-offensive pour libérer ses territoires, essaye de désorganiser la défense russe en attaquant ses lignes d’approvisionnement et centres de commandement loin derrière la ligne de front.

 

Plus tôt vendredi, les autorités russes avaient annoncé sans explication que tout le transport maritime passager était suspendu sine die, et ce jusqu’à nouvel ordre, depuis Sébastopol.

 

Le ministère russe de la Défense avait ensuite assuré avoir déjoué une attaque ukrainienne en détruisant un missile guidé et deux drones visant la Crimée.

 

Le quartier général de la flotte russe de la mer Noire avait déjà été la cible d’une attaque au drone en août 2022, qui avait fait six blessés.

 

Pression sur le front est

 

Les autorités d’occupation russe à Donetsk ont également déclaré vendredi que l’Ukraine avait mené la veille de multiples assauts dans la région, augmentant la pression sur le front est.

 

« Au cours des dernières 24 heures, l’ennemi a mené un certain nombre d’actions dans la direction de Lyman », a indiqué le chef de l’occupation russe de la région de Donetsk, Denis Pouchiline, citant plusieurs localités.
 

Lyman est tout proche de la ligne de front, à une cinquantaine de kilomètres à l’ouest de Lyssytchansk et Sievierodonetsk, villes sous contrôle russe.

 

M. Pouchiline a estimé que la situation à Bakhmout, ville dévastée par un an de combats et cible d’une contre-offensive ukrainienne, restait « brûlante », la zone étant soumise à des « bombardements chaotiques ».

 

L’armée ukrainienne a repris ces derniers jours deux localités — Andriïvka et Klichtchiïvka — et dit même avoir « percé » la ligne de défense russe dans ce secteur.

 

Dans le reste de l’Ukraine, une nouvelle salve russe de plus de 40 missiles de croisière a fait jeudi trois morts à Kherson, dans le Sud, et sept blessés à Kyiv, la capitale.

 

La police nationale a déclaré vendredi que sept personnes étaient mortes au total dans la région de Kherson à cause de frappes russes, au cours des dernières 24 heures.

 

La Russie bombarde quasiment chaque nuit des villes ukrainiennes à l’aide de missiles et de drones kamikaze.
 

Le Kremlin juge « inévitable » la croissance des tensions entre Kyiv et ses alliés européens

 

Le Kremlin a estimé vendredi qu’une augmentation des tensions entre l’Ukraine et ses alliés européens était « inévitable », en réagissant à la vive dispute en cours entre Kyiv et la Pologne concernant les exportations ukrainiennes de céréales.

 

« Nous prédisons que ces frictions entre Varsovie et Kyiv vont s’accroître », a déclaré à la presse le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov, interrogé sur l’annonce de la Pologne de ne plus livrer d’armes à l’Ukraine.

 

« Nous comprenons qu’entre Kyiv et d’autres capitales européennes les tensions vont également croître avec le temps, c’est inévitable. Et nous poursuivons pendant ce temps notre “opération militaire spéciale” [en Ukraine, NDLR], pour remplir les objectifs que nous nous sommes fixés », a-t-il ajouté.

 

La Pologne a prolongé la semaine dernière son embargo sur les céréales ukrainiennes pour protéger, selon elle, les intérêts de ses agriculteurs, suscitant une crise ouverte avec Kyiv, pourtant un partenaire proche.

 

En riposte, l’Ukraine a porté plainte à l’Organisation mondiale du commerce (OMC) contre la Pologne, la Slovaquie et la Hongrie, qui ont elles aussi maintenu leurs restrictions sur les céréales ukrainiennes, pourtant levées par Bruxelles.

 

La Pologne a ensuite annoncé qu’elle ne livrerait plus de nouvelles armes à Kyiv, en se contentant d’assurer seulement les livraisons convenues antérieurement et en disant vouloir désormais se concentrer sur la modernisation de son armée.

 

Varsovie est l’un des principaux alliés de Kyiv dans son conflit armé contre la Russie et l’aide militaire occidentale transite principalement par son territoire. [AFP]

 

 

 

 

 

 

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