Leurs images montrent M. Kim dans une rizière inondée de la région de Nampho, de l’eau jusqu’aux genoux, donnant des instructions à des responsables à l’air sévère et prenant des notes également debout dans l’eau.
Les dommages n’étaient « pas une calamité due à des désastres naturels, mais un désastre humain en raison de l’irresponsabilité […] des flemmards », a-t-il déclaré selon l’agence de presse officielle KCNA (Korean Central News Agency).
M. Kim a « sévèrement blâmé » les responsables gouvernementaux, selon KCNA, s’en prenant particulièrement au premier ministre Kim Tok Hun. Ce dernier « a fait le tour du site une ou deux fois avec l’attitude d’un spectateur », poursuit l’agence.
La tempête tropicale Khanun a traversé plus tôt en août la Corée du Nord, un pays vulnérable aux inondations en raison du manque d’infrastructures et de la déforestation.
Un quai endommagé et un système de drainage inadapté ont favorisé l’inondation de plus de 560 hectares de terres dont des rizières essentielles, selon les médias d’État nord-coréens. M. Kim a donné des ordres « punir sévèrement » les responsables, selon KCNA.
Visitant les terres agricoles inondées du comté d’Anbyon, M. Kim avait déjà réprimandé les autorités locales le 14 août. La semaine dernière, il a loué l’armée pour avoir aidé à sauver des récoltes dans la province de Kangwon. Le premier ministre « a laissé le travail de reconstruction presqu’entièrement à l’armée », avait alors déclaré M. Kim selon KCNA.
Un « remaniement significatif du gouvernement nord-coréen semble inévitable », a observé Cheong Seong-chang, chercheur à l’Institut Sejong.
Le Conseil de sécurité de l’ONU a accusé la semaine dernière Pyongyang de dépenser massivement pour son programme d’armement nucléaire alors que sa population manque de produits de première nécessité.
Le pays a été périodiquement frappé par des famines dans les années 1990, dont les estimations vont de centaines de milliers à des millions de victimes.
Selon l’agence de renseignements de Séoul, l’économie nord-coréenne est dans un « cercle vicieux » avec une croissance négative entre 2020 et 2022 et un PIB en chute de 12 % en 2022 comparé à 2016.
Les informations de KCNA montrent que les problèmes de nourriture ont empiré dans le pays, a estimé An Chan-il, un transfuge devenu chercheur et qui dirige l’Institut mondial d’études sur la Corée du Nord.
« Il faut trouver un bouc émissaire pour la colère des gens affamés, a-t-il expliqué à l’AFP, estimant que le premier ministre serait prochainement renvoyé, voire sanctionné.
Mardi, la Corée du Nord a informé le Japon de son projet de lancer prochainement un satellite, aussitôt dénoncé par Tokyo et Séoul. [AFP]
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