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Kenya: Raila Odinga exige le départ des « hyènes » de la Commission électorale

Dimanche 3 Septembre 2017

Nairobi - Le leader de l'opposition kényane, Raila Odinga, a réclamé une nouvelle fois dimanche le départ des dirigeants de la controversée Commission électorale (IEBC), qu'il a qualifiés de "hyènes", après l'annulation historique par la Cour suprême de la réélection du président Uhuru Kenyatta.

"Ces voleurs de l'IEBC doivent s'en aller, nous ne leur permettrons pas de conduire les nouvelles élections", qui doivent être organisées avant le 31 octobre, a déclaré M. Odinga à des partisans après avoir assisté à une messe à Nairobi.

"Ceux qui ont planifié le vol de notre victoire doivent s'en aller", a ajouté M. Odinga, qui avait saisi la Cour suprême après la proclamation de la victoire de M. Kenyatta par l'IEBC avec 54,27% des voix. Le vote des partisans de l'opposition ne peut être "protégé par des hyènes".

Vendredi, la Cour suprême a relevé des irrégularités dans la transmission des résultats de la présidentielle du 8 août, sans pour autant détailler comment ceux-ci avaient été affectés, et ordonné la tenue d'un nouveau scrutin présidentiel. Le jugement complet de la Cour doit être publié d'ici au 22 septembre.

Epinglée par les juges, l'IEBC a été attaquée par l'opposition, qui a réclamé dès vendredi le départ de ses dirigeants, alors que le président Kenyatta a exclu tout remaniement en profondeur. Des prises de position qui donnent le ton d'une campagne qui s'annonce de nouveau acrimonieuse et d'une bataille féroce autour de l'IEBC.

Le président de l'IEBC, Wafula Chebukati, s'était défendu vendredi d'avoir commis la moindre faute, mais il n'était pas parvenu à apaiser les nombreuses critiques à son encontre.

M. Odinga a par ailleurs démenti dimanche chercher à éviter une élection et forcer un accord de partage du pouvoir, une des accusations formulées depuis des mois par le camp Kenyatta. "Après les élections, nous aurons toutes les parts du gâteau", a-t-il dit.

Dimanche après-midi, M. Odinga s'est rendu dans le bidonville de Mathare, à Nairobi, un des bastions de l'opposition, et un des foyers des manifestations et émeutes violemment réprimées (au moins 21 morts) qui avaient suivi l'annonce de la victoire de M. Kenyatta, le 11 août.

"Tout a été révélé maintenant", a-t-il lancé, debout sur un podium, à des milliers de partisans. "Ce n'était pas une élection".

M. Kenyatta avait dans un premier temps adopté un ton conciliant face au verdict de la Cour suprême, assurant l'accepter malgré son désaccord. Mais il a rapidement durci le ton, qualifiant d'"escrocs" des juges qui ont selon lui "décidé qu'ils avaient plus de pouvoirs" que les plus de 15 millions de Kényans ayant voté.

"Cela ne peut pas durer, et nous nous pencherons sur ce problème, après les élections. Il y a un problème et nous devons le régler", a-t-il mis en garde, des remarques dénoncées comme "menaces voilées" par l'Association des juges et magistrats du Kenya.

Le Kenya a une longue histoire d'élections contestées. En 2007-2008, M. Odinga avait rejeté la victoire de Mwai Kibaki et le pays avait plongé dans les pires violences politico-ethniques depuis son indépendance en 1963 (plus de 1.100 morts et 600.000 déplacés).

A l'issue de la présidentielle 2013, la Cour suprême avait débouté M. Odinga.
 
 
 
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