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« L’Ukraine ne peut accepter aucun ultimatum de la Russie », dit Zelensky

Lundi 21 Mars 2022

L’Ukraine ne peut accepter aucun ultimatum de la Russie » pour « arrêter la guerre », a déclaré lundi le président Volodymyr Zelensky dans un entretien avec un média public régional ukrainien.
 
« Il faut d’abord tous nous détruire, alors seulement leurs ultimatums seront respectés », a-t-il dit à Suspilne, site régional d’information qui a publié la vidéo de cette interview.
 
« “ Nous [les Russes] adressons un ultimatum, voilà tous les points, remplissez-les et ensuite nous allons arrêter la guerre ” : ce n’est pas correct, cela ne donnera pas de résultats », a-t-il poursuivi, martelant que « le peuple est uni ».
 
Moscou voudrait par exemple que se rendent les villes de Kharkiv (nord-est), de Marioupol (sud-est) ou de Kyiv, la capitale, a souligné le chef de l’État ukrainien.
 
Mais « ni les habitants de Kharkiv, ni ceux de Marioupol, ni ceux de Kyiv, ni moi-même, le président, nous ne pouvons le faire », a-t-il encore dit.
 
« Et nous le voyons bien dans les villes occupées de Melitopol, Berdiansk […], les gens ne se laissent pas faire. Ils [les Russes] mettent un drapeau, les gens l’enlèvent », a affirmé M. Zelensky.
 
« Que voulez-vous ? Détruisez-nous tous. C’est pour cela que je réponds : nous ne pouvons respecter cet ultimatum que si nous ne sommes plus là », a-t-il conclu.
 
Le président ukrainien devait par ailleurs s’adresser mardi par lien vidéo au parlement italien, comme il l’a déjà fait avec les élus aux États-Unis, au Canada, au Royaume-Uni, en Allemagne et en Israël.
 
Kyiv sous les bombes
 
La guerre entre dans Kyiv : un centre commercial de la capitale ukrainienne a été ravagé par un bombardement russe qui a tué au moins huit personnes, tandis que l’Union européenne a qualifié lundi la dévastation de la ville assiégée de Marioupol de « crime de guerre majeur ».
 
L’armée russe a affirmé lundi que le centre commercial était vacant et servait de dépôt d’armements et de munitions.
 
« Une batterie de lance-roquettes multiples ukrainiens et une base de stockage de leurs munitions ont été détruites avec des armes de précision à longue portée dans la nuit du 21 mars dans un centre commercial inopérant », a indiqué le ministère russe de la Défense dans son briefing régulier sur l’offensive en Ukraine.
 
Au 26e jour de l’invasion de l’Ukraine décidée par le président russe Vladimir Poutine, les bombardements se poursuivent sur nombre de villes : Kyiv, Kharkiv, Marioupol, Odessa, Mykolaïv…
 
Le maire de la capitale, Vitali Klitschko, a annoncé un nouveau couvre-feu entre lundi 20 h (14 h HAE) et mercredi 7 h (1 h HAE). Il a appelé les habitants à porter des masques et ne pas ouvrir les fenêtres, à cause de la pollution causée par les incendies dus aux bombardements.
 
Les Russes « n’ont pas réalisé d’avancées majeures » dimanche, mais « se préparent à déployer davantage » d’artillerie autour de la capitale, a souligné l’Institute for the Study of War (ISW), un groupe de réflexion américain.  
 
Selon le ministère de la Défense britannique, l’armée russe, tentant d’encercler Kyiv, a « calé » au nord-est de la ville et a été « repoussée par une résistance ukrainienne féroce » au nord-ouest.
 
Tard dimanche soir, une puissante frappe russe, vraisemblablement un missile, a détruit l’immense centre commercial Retroville, dans le nord-ouest de Kyiv, secouant toute la ville.
 
« Mon appartement a vacillé sous le souffle de l’explosion, j’ai cru que l’immeuble allait tomber », s’étonne encore Vladimir, 76 ans, tandis que les secours recherchaient des restes humains dans les décombres.  
 
De l’avis de tous sur le site, c’est l’attaque la plus violente contre Kyiv depuis le début de la guerre.
 
L’explosion a été dévastatrice, détruisant les vitres de tout le quartier et endommageant une dizaine d’immeubles. Débris, véhicules anéantis et ferrailles tordues jonchaient la scène sur des centaines de mètres, a constaté l’AFP.  
 
D’un immeuble de 10 étages carbonisé, il ne reste que la structure en béton. Ce sont « les bureaux du centre commercial, heureusement il n’y avait personne », explique un riverain.
Kyiv s’est vidée d’au moins la moitié de ses 3,5 millions d’habitants depuis le début de l’invasion.  
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