L’administration du président américain Donald Trump a indiqué mercredi avoir annulé la prolongation du statut de protection temporaire dont bénéficient plus de 600 000 Vénézuéliens aux États-Unis et qui les protège d’une expulsion.
« Les habitants de ce pays veulent que ces ordures soient expulsées. Ils veulent que leurs communautés soient en sécurité », a déclaré la nouvelle secrétaire à la Sécurité intérieure, Kristi Noem, en annonçant la décision.
« Nous allons suivre la procédure, évaluer tous ces individus qui se trouvent dans notre pays », a-t-elle ajouté sur la chaîne Fox News.
Le « statut de protection temporaire » (TPS) de ces Vénézuéliens avait été prolongé pour 18 mois par Joe Biden, quelques jours avant l’arrivée de son successeur à la Maison-Blanche pour un nouveau mandat.
Cette protection temporaire, qui protège d’une expulsion et octroie un droit de travail, est accordée aux citoyens étrangers dont la sécurité n’est pas assurée s’ils rentrent dans leur pays en raison de conflits, de catastrophes naturelles ou d’autres conditions « extraordinaires ».
Durant son premier mandat entre 2017 et 2021, Donald Trump, qui a fait de la lutte contre l’immigration illégale, l’un de ses chevaux de bataille, avait déjà abrogé la protection temporaire de milliers de Salvadoriens, d’Haïtiens ou de Nicaraguayens notamment.
De retour à la Maison-Blanche depuis le 20 janvier, le républicain a promis de lancer « le plus grand programme d’expulsions de l’histoire américaine », en utilisant les forces armées si nécessaire.
Le nouveau chef de la diplomatie américaine Marco Rubio s’est entretenu la semaine dernière avec l’opposant vénézuélien Edmundo González Urrutia, le qualifiant de « président légitime du Venezuela ».
Réagissant à l’annulation de la prolongation du statut de protection temporaire pour les Vénézuéliens aux États-Unis, la coalition d’opposition de M. González Urrutia s’est dite mercredi « préoccupée par le bien-être de centaines de milliers de nos compatriotes honnêtes et travailleurs qui ont été contraints d’émigrer en raison de la crise humanitaire complexe que traverse notre pays ».
« Malheureusement, des millions d’entre nous dans le monde sont obligés de fuir le régime de Nicolás Maduro », a ajouté la Plateforme unitaire dans un communiqué.
Joe Biden avait étendu le dispositif de protection temporaire pour couvrir au total plus d’un million de ressortissants provenant notamment du Salvador, du Soudan, d’Ukraine ou du Venezuela.
La protection des Vénézuéliens avait été notamment prolongée en raison de « l’urgence humanitaire » à laquelle fait face le pays dirigé selon Washington par « le régime inhumain » de Nicolás Maduro, qui vient d’être investi pour un troisième mandat.
Washington a dénoncé le « caractère illégitime » de l’investiture de Nicolás Maduro et porté à 25 millions de dollars la récompense pour toute information permettant de traduire le dirigeant vénézuélien en justice pour trafic de drogue et corruption.
Selon le Pew Research Center, 1,2 million de personnes bénéficiaient du statut de protection temporaire aux États-Unis ou y étaient éligibles en mars 2024. Les Vénézuéliens étaient la première nationalité concernée. [AFP]