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La Turquie commence à déployer des troupes en Libye, annonce Erdogan

Jeudi 16 Janvier 2020

ANKARA (Reuters) - Le président turc Recep Tayyip Erdogan a annoncé jeudi l’envoi de troupes en Libye en soutien aux forces du gouvernement d’entente nationale de Fayez al Sarraj face aux forces du maréchal Khalifa Haftar, l’homme fort de l’Est libyen.
 
Le dirigeant turc a fait voter il y a deux semaines par son Parlement une motion l’autorisant à engager ce déploiement.
 
L’annonce de l’envoi de troupes turques intervient à trois jours de la tenue dimanche à Berlin d’un sommet consacré à la crise libyenne, auquel Erdogan participera, et après l’échec des discussions qui se sont déroulées en début de semaine à Moscou, où Haftar a refusé de signer un accord de cessez-le-feu négocié sous la médiation de la Turquie et de la Russie.
 
“Nous envoyons actuellement nos soldats (en Libye) afin de soutenir le gouvernement légitime et d’instaurer la stabilité”, a déclaré Recep Tayyip Erdogan à Ankara.
 
Erdogan a ajouté que la Turquie continuerait d’utiliser tous ses moyens diplomatiques et militaires pour assurer la stabilité à sa frontière sud, terrestre ou maritime, intégrant la Libye dans cet objectif.
 
Mardi, le président turc avait averti que son pays n’hésiterait pas à “donner une leçon” aux forces du maréchal Haftar en cas de poursuite de son offensive contre le gouvernement de Tripoli.
 
La Turquie et la Libye ont signé en novembre deux accords, l’un portant sur leur coopération militaire, l’autre sur leurs frontières maritimes en Méditerranée orientale.
 
Erdogan a déclaré jeudi que la Turquie allait rapidement accorder des licences d’exploration et de forage dans la région.
 
“Dans les zones entre la Turquie et la Libye, il est désormais légalement impossible d’exercer des activités de forage ou d’exploration sans autorisation des deux parties”, a ajouté le président turc.
 
L’accord a été rejeté par la Grèce et Chypre qui le jugent illégal, un avis que partage l’Union européenne.
 
L’Allemagne organise dimanche un sommet à Berlin qui réunira des représentants des belligérants libyens, de leurs principaux soutiens étrangers, des Nations unies et des cinq membres permanents du Conseil de sécurité (Etats-Unis, Chine, France, Russie, Grande-Bretagne).
 
Le président français Emmanuel Macron et le Premier ministre britannique Boris Johnson ont confirmé jeudi leur participation. Haftar et Sarraj ont été invités, mais leur présence n’est pas assurée, précisait mercredi en fin de journée une porte-parole du gouvernement allemand.
 
Depuis la chute de Mouammar Kadhafi en 2011, la Libye est coupée en deux, entre le gouvernement d’entente nationale basé à Tripoli et un gouvernement parallèle dans l’est du pays soutenu par le maréchal Haftar, qui a lancé ses forces à l’assaut de la capitale libyenne en avril dernier.
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