A quelques jours du scrutin, Brandon Dent est convaincu de la victoire de Donald Trump mais craint qu'une fraude n'inverse la donne, comme nombre de supporters, présents samedi en Virginie pour l'un des derniers meetings de leur champion.
"Il va l'emporter haut la main", prédit ce chauffeur-livreur de 22 ans, en montrant du regard une foule qui attend patiemment un meeting de l'ex-président à Salem, dans l'est des Etats-Unis, au coeur de montagnes teintées de camaïeux automnaux de rouge et orange.
Mais en cas de défaite, "je ne le croirais vraiment pas si on me disait qu'elle a gagné", dit le jeune homme.
Le candidat républicain a passé sa campagne à mettre en doute l'intégrité du vote qui se tiendra mardi, reprenant une rhétorique continue depuis sa défaite qu'il n'a jamais reconnue, quatre ans plus tôt face à Joe Biden, malgré les dénégations répétées des autorités.
Ces accusations ont culminé en un épisode particulièrement violent le 6 janvier 2021, avec l'assaut par des émeutiers trumpistes du Capitole, le siège du Congrès où la victoire de l'actuel président était en train d'être certifiée.
Depuis, une grande partie des républicains croient toujours que la présidentielle de 2020 leur a été, selon les termes de Donald Trump, "volée".
Jace Boda, ingénieur, est persuadé qu'"il y aura beaucoup de fraudes". "Kamala va devenir présidente, mais je pense que Trump va gagner" si le décompte des voix est honnête, ajoute-t-il.
Derrière les discours enflammés de Donald Trump, les républicains ont aussi mis la pression devant les tribunaux, contestant en justice, et souvent en vain, le dépouillement, les machines à voter, l'inscription de certains électeurs, les bulletins de vote anticipé, la certification des résultats et toutes sortes de questions techniques.
- "Malhonnête" -
Et alors que le vote anticipé a commencé, une atmosphère similaire a déjà commencé à frémir dans certains Etats.
"Je me méfie depuis la dernière élection des démocrates", confie Olen, un autre participant qui, comme beaucoup d'autres, refuse de divulguer son nom de famille aux médias.
"Tout ce qu'ils font est malhonnête", continue ce bûcheron et agriculteur de 70 ans, portant une chemise à l'effigie d'un Donald Trump le visage ensanglanté et le poing levé, la photo devenue iconique du candidat républicain après la tentative d'assassinat l'ayant visant en juillet.
Accompagnant l'image, un slogan: "Fight! Fight! Fight!" ("Battez-vous!"), là aussi une référence aux mots prononcés par le milliardaire ce jour-là, alors qu'il était escorté par sa garde rapprochée.
Au niveau national, les sondages donnent Donald Trump et Kamala Harris au coude-à-coude. Mais l'élection se jouera dans certains Etats dits clés, car acquis ni aux républicains ni aux démocrates, à l'instar du Wisconsin, du Michigan ou de la Pennsylvanie.
En cas de victoire écrasante de Donald Trump, des républicains prévoient de mettre leurs accusations de "fraude massive" de côté. Comme Cherl, qui travaille pour une association. Cette femme, casquette rose visée sur la tête, promet d'avance qu'elle mettra "en doute" les résultats si Kamala Harris l'emporte mais qu'elle leur fera "plutôt confiance" si Donald Trump gagne.
"Dieu a déjà prévu que Trump deviendra président", affirme cette femme de 39 ans. "On attend juste que ça arrive". [AFP]