Rabat - Un collectif d'ONG marocaines a demandé jeudi la "libération des détenus" d'Al-Hoceïma, ville du nord secouée par une contestation depuis sept mois, appelant à répondre aux revendications des manifestants qui dénoncent la marginalisation de leur région.
"L'initiative civile pour le Rif", qui comprend des associations reconnues de défense des droits de l'Homme et des intellectuels, rendait public un rapport après une mission dans la région.
"Pour entamer le dialogue, la libération des manifestants est une condition sine qua non, sinon les habitants d'Al-Hoceïma continueront à manifester", ont plaidé ses membres, au cours d'une conférence de presse à Rabat.
"Hormis ce préalable, le gouvernement doit prendre des initiatives pour satisfaire les revendications sociales", ont-ils souligné.
La contestation est "spontanée, sans couleur politique ni syndicale", ni "aucun courant séparatiste", a estimé le collectif, en référence à des accusations portées par des responsables politiques et des médias d'Etat.
"Ces jeunes n'ont fait que clamer leurs revendications d'une façon très pacifique", au cours de manifestations comptant beaucoup de chômeurs, mais aussi des cadres et de nombreuses femmes, selon le collectif.
Plusieurs facteurs ont "envenimé la situation": les "déclarations irresponsables de certains partis politiques, les accusations de séparatisme et de trahison, l'absence des télévisions publiques dans le débat ou les arrestations et le refus de s'assoir à la même table avec les contestataires pour entamer un dialogue".
Selon le collectif, "les forces de l'ordre ont fait preuve de retenue" au début de la contestation, elles ont pratiqué dernièrement "des formes de dissuasion ayant causé des blessures du côté des manifestants", et ont eu elles aussi des blessés dans leurs rangs.
Des arrestations ont eu lieu "en dehors des heures autorisées par la loi", et des "convocations" ont été envoyées par la police à des protestataires pour "signer un engagement à ne plus manifester".
Dans la ville d'Imzouren, la "situation peut dégénérer à n'importe quel moment", s'inquiète le collectif.
"L'approche sécuritaire n'est pas un choix judicieux", conclut le rapport.
La police a procédé depuis le 26 mai à plus d'une centaine d'arrestations, dont les principaux meneurs de la contestation, accusées notamment "d'atteinte à la sécurité intérieure".
Al-Hoceïma et des localités voisines sont depuis lors le théâtre de rassemblements quotidiens pour exiger leur libération.
Mercredi, 25 jeunes ont été condamnés à 18 mois de prison à l'issue d'un premier procès à Al-Hoceïma, un verdict qui suscité de la colère localement et a été suivi d'un appel à la grève générale pour vendredi, selon la presse marocaine.
Mercredi, quelques heurts avaient éclaté dans un quartier de Al-Hoceïma, avec des manifestants "tentés désormais d'en découdre" avec les forces de l'ordre, a rapporté le site d'informations Le Desk.
Jeudi, le porte-parole du gouvernement, Mustapha El Khalfi, a réaffirmé à la presse que le gouvernement est déterminé à "accélérer et à réaliser dans les délais impartis" les programmes et projets de développement relancés ces derniers mois à Al-Hoceïma pour répondre aux revendications des contestataires. (AFP)
"L'initiative civile pour le Rif", qui comprend des associations reconnues de défense des droits de l'Homme et des intellectuels, rendait public un rapport après une mission dans la région.
"Pour entamer le dialogue, la libération des manifestants est une condition sine qua non, sinon les habitants d'Al-Hoceïma continueront à manifester", ont plaidé ses membres, au cours d'une conférence de presse à Rabat.
"Hormis ce préalable, le gouvernement doit prendre des initiatives pour satisfaire les revendications sociales", ont-ils souligné.
La contestation est "spontanée, sans couleur politique ni syndicale", ni "aucun courant séparatiste", a estimé le collectif, en référence à des accusations portées par des responsables politiques et des médias d'Etat.
"Ces jeunes n'ont fait que clamer leurs revendications d'une façon très pacifique", au cours de manifestations comptant beaucoup de chômeurs, mais aussi des cadres et de nombreuses femmes, selon le collectif.
Plusieurs facteurs ont "envenimé la situation": les "déclarations irresponsables de certains partis politiques, les accusations de séparatisme et de trahison, l'absence des télévisions publiques dans le débat ou les arrestations et le refus de s'assoir à la même table avec les contestataires pour entamer un dialogue".
Selon le collectif, "les forces de l'ordre ont fait preuve de retenue" au début de la contestation, elles ont pratiqué dernièrement "des formes de dissuasion ayant causé des blessures du côté des manifestants", et ont eu elles aussi des blessés dans leurs rangs.
Des arrestations ont eu lieu "en dehors des heures autorisées par la loi", et des "convocations" ont été envoyées par la police à des protestataires pour "signer un engagement à ne plus manifester".
Dans la ville d'Imzouren, la "situation peut dégénérer à n'importe quel moment", s'inquiète le collectif.
"L'approche sécuritaire n'est pas un choix judicieux", conclut le rapport.
La police a procédé depuis le 26 mai à plus d'une centaine d'arrestations, dont les principaux meneurs de la contestation, accusées notamment "d'atteinte à la sécurité intérieure".
Al-Hoceïma et des localités voisines sont depuis lors le théâtre de rassemblements quotidiens pour exiger leur libération.
Mercredi, 25 jeunes ont été condamnés à 18 mois de prison à l'issue d'un premier procès à Al-Hoceïma, un verdict qui suscité de la colère localement et a été suivi d'un appel à la grève générale pour vendredi, selon la presse marocaine.
Mercredi, quelques heurts avaient éclaté dans un quartier de Al-Hoceïma, avec des manifestants "tentés désormais d'en découdre" avec les forces de l'ordre, a rapporté le site d'informations Le Desk.
Jeudi, le porte-parole du gouvernement, Mustapha El Khalfi, a réaffirmé à la presse que le gouvernement est déterminé à "accélérer et à réaliser dans les délais impartis" les programmes et projets de développement relancés ces derniers mois à Al-Hoceïma pour répondre aux revendications des contestataires. (AFP)