Un détenu palestinien ayant subi des sévices sexuels de la part de soldats israéliens à la prison de Sde Teiman, dans le désert du Néguev, a été transféré dans un hôpital israélien dans un état critique, a déclaré, mardi, le radiodiffuseur public israélien KAN.
Le média n'a pas révélé le nom du détenu, se contentant d'affirmer qu'il s'agissait d'un commandant d'une unité du Hamas.
KAN a précisé que le détenu avait été transféré à Sde Teiman depuis la prison militaire d'Ofer, située près de Ramallah, en Cisjordanie occupée.
« Le transfert du détenu a été considéré comme exceptionnel à la lumière d'un ordre de la Cour suprême de réduire le nombre de détenus à Sde Teiman », a déclaré KAN.
Dix soldats israéliens sont accusés de viol en réunion sur un détenu dans ce centre de détention tristement célèbre. Neuf soldats ont été arrêtés, lundi, pour être interrogés dans le cadre d'une enquête sur ces abus.
À la suite de cette arrestation, des manifestants de droite, dont des hommes politiques, ont fait irruption dans deux bases militaires du sud et du centre d'Israël pour protester contre le placement en détention des soldats auteurs de ce viol.
Depuis le début de l'offensive israélienne contre la Bande de Gaza, plusieurs rapports ont fait état de graves abus commis à l'encontre de détenus palestiniens dans ce tristement célèbre centre de détention.
L'armée israélienne a incarcéré des milliers de Palestiniens, dont des femmes, des enfants et des médecins, depuis le 7 octobre 2023.
Elle a libéré des dizaines de détenus palestiniens de Gaza au cours des derniers mois, dans un état de santé dégradé et avec des marques de torture sur le corps.
Faisant fi des résolutions du Conseil de sécurité de l'ONU exigeant un cessez-le-feu immédiat, Israël s'est attiré les foudres de la communauté internationale en poursuivant son offensive brutale contre la Bande de Gaza depuis le 7 octobre dernier.
Depuis lors, plus de 39 300 Palestiniens ont été tués, principalement des femmes et des enfants, et près de 91 000 autres ont été blessés, selon les autorités sanitaires locales.
Plus de neuf mois après le lancement de l'offensive israélienne, de vastes étendues de Gaza sont réduites à l'état de ruines, en raison d'un blocus paralysant qui empêche l'accès à la nourriture, à l'eau potable et aux médicaments.
Israël est poursuivi pour crime de génocide devant la Cour internationale de justice, laquelle lui a enjoint de mettre immédiatement fin à son opération militaire dans la ville de Rafah, au sud de la Bande de Gaza, où plus d'un million de Palestiniens s'étaient réfugiés pour échapper à la guerre avant que la ville ne soit envahie, le 6 mai dernier. [AA]