Au Mali, cela fait plus de deux mois que onze cadres politiques d'opposition sont détenus. Ces anciens ministres et chefs de parti, membres de la « Déclaration du 31 mars » qui réclame le retour à l'ordre constitutionnel au Mali, avaient été arrêtés le 20 juin dernier. Ils sont inculpés notamment d'« opposition à l'exercice de l'autorité légitime ».
Ces dernières semaines, la procédure judiciaire a connu des avancées. Des tentatives de médiation sont également en cours pour tenter d'obtenir leur libération... Les autorités de transition avaient suspendu les activités politiques des partis et associations en avril dernier, invoquant des raisons d'« ordre public », avant de lever cette interdiction au mois de juillet.
Parallèlement à la procédure judiciaire, les partis signataires de la Déclaration du 31 mars ont mis en place trois commissions : l'une est consacrée à la procédure judiciaire, la seconde organise les visites aux « camarades détenus », dispersés dans trois prisons différentes – trois sont à Keniéroba, trois à Koulikoro, cinq à Dioïla. Cette commission dite de « solidarité » a également mis en place un soutien pour les familles des personnalités détenues...
Les onze anciens ministres et dirigeants de partis politiques maliens (RPM, Adema, Asma, PDES, Nema, Union, Vinda, Alternative pour le Mali) ont été arrêtés par des gendarmes sans mandat lors d'une réunion dans un domicile privé, alors que les activités des partis politiques avaient été suspendues par décret.
Ils travaillaient à un projet de règlement intérieur de leur regroupement et à des actions communes – conférences de presse, rassemblements dans le but d'obtenir l'organisation d'élections et le retour à l'ordre constitutionnel. [RFI]