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Pape Alé Niang, victime d’un coup tordu d’un pouvoir injuste

Lundi 7 Novembre 2022

L’arrestation du journaliste Pape Alé Niang est l’énième agression du pouvoir politique et de ses relais répressifs contre les libertés publiques en général, contre la liberté de presse au Sénégal en particulier. En dépit du caractère martial des mots par lesquels le procureur de la république entend incriminer notre confrère, la réalité de cette forfaiture politico-judiciaire est beaucoup plus simple et accessible. Il est juste question – comme un autre confrère l’a remarquablement noté – d’un document dont le contenu fait état de falsifications d’une enquête préliminaire par un commandant de la gendarmerie sur ordre d’un procureur de la république. C’est cette information de taille livrée à l’opinion publique comme partie intégrante d’un dossier judiciaire fortement politisé qui est à l’origine de l’arrestation de Pape Alé Niang.
 
Fondamentalement, le régime règle ses comptes avec Pape Alé Niang, une bête noire qu’il entend faire taire par tous les moyens, même non conventionnels. Les motifs d’appel à la subversion et de publication de documents militaires qui lui sont collés sont simplement ridicules : des prétextes revanchards d’une bande de politiciens décidés à neutraliser des journalistes libres et indépendants qui exercent leur métier dans le cadre des libertés garanties par la Constitution du Sénégal, en toute responsabilité.
 
On aurait souhaité que la hiérarchie de la gendarmerie apporte les réponses nécessaires aux accusations publiques graves dont font l’objet de hauts gradés au sujet de l’enquête préliminaire sur l’affaire « Sweet Beauté ». Mais en jetant son courroux sur Pape Alé Niang, l’Etat valide à la fois l’existence du « Rapport » et les manipulations dont il a fait l’objet, dans le but évident de liquider ou de salir un opposant politique. Par la même, le « complot » dont Ousmane Sonko se dit victime fait sens au dessus du silence synchronisé de tous ces protagonistes adossés aux basques du régime, incapables de répliquer à l’infâmante accusation de « comploteurs », attendant sagement la décision politique qui sortirait de la machinerie judiciaire.
 
La place du journaliste Pape Alé Niang n’est ni dans un commissariat de police ni en prison, ce purgatoire où l’Etat incarcère allègrement ceux qui font grincer les rouages de sa mécanique corrompue. Aujourd’hui, ce qui est plutôt mis en évidence par le Rapport de la gendarmerie relative à l’enquête préliminaire sur l’affaire « Sweet Beauté », c’est l’existence au sein de cette institution militaire d’un noyau de résistance qui veut perpétuer un prestige et un respect vieux de plusieurs décennies. D’où l’urgence que les autorités politiques du Sénégal reviennent à la raison en libérant Pape Alé Niang.
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1.Posté par Me François JURAIN le 08/11/2022 07:39
Il est bien évident que dans un régime aux dérives totalitaires, comme nous le vivons depuis l'arrivée de Macky SALL, Président de l'APR, au pouvoir, la presse d'investigation n'est pas la bienvenue. En général, dans tous les pays où règnent le totalitarisme, la corruption à grande échelle, le népotisme, à force de loi, cela ce termine toujours mal pour journalistes, soucieux d'informer d'une manière rationnelle, indépendante, et objective. Certains y ont laissé leur vie, nous n'en sommes pas encore là heureusement au SENEGAL, mais nous n'en sommes pas très loin, vu les enjeux.
Le problème, c'est que, depuis onze ans, et à cause d'un seul homme, orgueilleux, avide d'argent comme on le voit rarement, la corruption s'est développée à une vitesse fulgurante. Les enjeux financiers, de par cette corruption développée avec la protection d'un seul homme, puis de toute une famille, puis de tout un clan, est devenue considérable, et de ce fait, il est clair que le pouvoir en place, corrompu jusqu'à la moelle, portant sur des dizaines et des dizaines de milliards de dollars, pour le moins, car il est assez difficile de chiffrer le total des fonds volés aux Sénégalais par ce clan de prédateurs et de fossoyeurs, utilisera tous les moyens, même les plus radicaux, si besoin est, pour faire taire ceux qui auront le courage de dénoncer ces actes odieux et lamentables, d'un pouvoir en place qui a d'ores et déjà perdu la partie, mais ne veut pas et ne peut pas lâcher le système corruptif mis en place au cours de ces onze années passées.
Le tort de ce journaliste, n'est pas seulement d'avoir dit la vérité, mais d'avoir prouvé, par un document administratif à l'appui, que l'ex procureur était un homme corrompu, obéissant aux ordres d'un Président corrompu et organisateur d'une corruption étatique, ce que tout le monde soupçonnait déjà depuis bien longtemps. Preuve en est apportée maintenant, qui ne pourra être contestée par personne! Document hautement confidentiel pour les voyous en col blanc qu'est toute cette clique de malfaisants qui mettent les finances du pays à sac, pour leur propres intérêts, mais hautement utile, pour un peuple tout entier qui sait qui sont ces véritables rapaces, qui dépècent, sans vergogne, les finances d'un pays qu'ils se sont accaparé, et qui ne leur appartient pas. La peur a changée de camp, grâce à des journalistes qui n'écoutent que leur devoir, et respectent à la lettre le serment qu'ils ont prêté, c'est la raison pour laquelle on les met en prison. Quand au procureur corrompu, dont le rôle, la mission essentielle est de défendre la société et la représenter, pour sa basse besogne, il sera récompensé par une promotion, vraisemblablement associée à des avantages pécuniers importants, cela va sans dire. Voila ce qu'est devenu le SENEGAL, ce pays qu'un clan de petits bourgeois revanchards et indignes, dirigé par président, traitre à la nation, qui nous promettait une gouvernance sobre et vertueuse, une gestion rigoureuse, sous la surveillance d'un OFNAC créé à l'intention de ceux -et celles- qui se permettraient des écarts et autres indélicatesses! On a rapidement vu par la suite ce qu'il en était vraiment. (...) Une véritable honte, non seulement nationale, mais internationale, car il suffit de sortir un peu des frontières pour se rendre compte comment un seul homme a dégradé, en quelques années, l'image d'un pays qui ne lui appartient pas, mais que tout un peuple lui a confié, pour en faire ce à quoi il s'était engagé par serment, le 03 AVRIL 2012; Ces gens là ont peur de la vérité, et ils ont raison d'avoir peur. Mais quand on sait, maintenant, qu'un Procureur est capable de donner des ordres à un commandant de gendarmerie, lequel aussi corrompu, exécute des ordres malfaisants, on se dit que oui, vraiment, le Sénégal est tombé bien bas! Mais ceci n'est qu'une infime partie de la vérité en tous domaines: si le peuple savait tout!
Une véritable honte, et un malheur de plus pour les Sénégalais qui n'en avaient pas besoin. Patience, la roue tourne...
Me François JURAIN

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