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« Pas question de déployer des troupes ou avions de l’OTAN en Ukraine », selon Jens Stoltenberg

Mercredi 16 Mars 2022

L’OTAN ne déploiera pas de troupes ou de moyens aériens en Ukraine mais prépare un renforcement substantiel de sa présence militaire dans les pays alliés sur son flanc oriental, a annoncé mercredi son secrétaire général.
 
« Il n’est pas question de déployer des troupes de l’OTAN ni des avions en Ukraine », a affirmé Jens Stoltenberg, à l’issue d’une réunion des ministres de la Défense de l’Alliance. Il a ainsi décliné la demande de la Pologne d’envoyer une « mission de paix protégée par des forces armées » dans l’ex-république soviétique.
 
Jens Stoltenberg a cependant plaidé pour un renforcement des troupes à la frontière de l’OTAN. Au niveau terrestre notamment, « notre nouveau dispositif devrait inclure des forces nettement plus nombreuses dans la partie orientale de l’Alliance, à un niveau de préparation plus élevé, avec davantage d’équipements et de fournitures prépositionnés », a-t-il dit.
 
« Nous sommes confrontés à une nouvelle réalité pour notre sécurité. Nous devons donc réinitialiser notre défense collective et notre dissuasion pour le long terme », a-t-il expliqué.
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a renouvelé mercredi son appel à instaurer une zone d’exclusion aérienne au-dessus de l’Ukraine.
 
« Nous ne voulons pas que la guerre s’étende au-delà de l’Ukraine », a répondu Jens Stoltenberg. « La situation risque de dégénérer […] et de se transformer en une guerre entre l’OTAN et la Russie », a-t-il martelé.
 
Interrogé sur la décision du président ukrainien de renoncer à une adhésion à l’OTAN, Jens Stoltenberg a rappelé que l’Ukraine était « un pays souverain ». « Il appartient à son gouvernement de décider s’il souhaite ou non devenir membre de l’OTAN, a-t-il déclaré. La Russie n’a pas à exercer un droit de veto ».
 
Jens Stoltenberg a refusé de « spéculer » sur la capacité de la Russie de remporter la guerre déclenchée il y a 21 jours. « La prudence est de mise. la Russie est une grande puissance militaire », a-t-il rappelé.
 
Concernant le renforcement du flanc oriental de l’Alliance, « les ministres ont demandé aux commandants militaires de l’OTAN de préparer des options pour ajuster notre défense collective et notre dissuasion », a-t-il annoncé.
 
« Nous aurons leur avis dans les semaines à venir et mon ambition est que les chefs d’État et de gouvernement, lorsqu’ils se réuniront en sommet à la fin du mois de juin à Madrid, puissent prendre les décisions concernant l’augmentation significative de la présence et le renforcement de notre dissuasion et de notre défense sur terre, en mer et dans les airs », a-t-il précisé.
 
Un sommet extraordinaire est prévu le 24 mars à l’occasion de la venue du président américain Joe Biden en Europe.
 
L’Alliance a déjà renforcé ses défenses sur son flanc oriental avec l’activation pour la première fois de sa force de réaction rapide, et le déploiement de systèmes anti-missiles Patriot par les États-Unis en Pologne et par l’Allemagne et les Pays-Bas en Slovaquie.
 
« Plusieurs centaines de milliers de militaires sont en état d’alerte, plus de 100 000 militaires américains sont présents en Europe et plus de 40 000 militaires sont sous commandement direct de l’OTAN dans la partie orientale de l’Alliance », a souligné Jens Stoltenberg.
 
« Renforcer les défenses signifie augmenter les dépenses militaires », a-t-il averti. Tous les membres de l’Alliance se sont engagés à consacrer 2 % de leur PIB à des dépenses militaires pour 2024. Or, en 2021, le « club des 2 % » comptait 10 membres, dont 8 pays de l’UE. (AFP)
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