Plus de 4 000 artistes du monde entier ont exprimé leur solidarité avec la Palestine et appelé à un cessez-le-feu, dans une lettre ouverte publiée jeudi 19 octobre sur le site Internet du magazine américain « Artforum ».
« Nous soutenons la libération de la Palestine et demandons l'arrêt des meurtres et des atteintes à l'intégrité physique de tous les civils, ainsi que la mise en place immédiate d'un cessez-le-feu, et l'acheminement de l'aide humanitaire vers Gaza », ont déclaré les signataires de la lettre.
Ils exhortent également les dirigeants du monde à cesser de soutenir les violations graves des droits de l'homme et les crimes de guerre.
Regrettant « le silence institutionnel entourant la crise humanitaire actuelle à laquelle sont confrontés 2,3 millions de Palestiniens dans la bande de Gaza assiégée », les artistes préviennent que « la communauté internationale risque de perdre son humanité si cette situation perdure, car ce que nous observons aujourd'hui est tout simplement inhumain ».
Ils rappellent que « le silence en cette période de crise et d'escalade vers le génocide n'est pas une position politiquement neutre » et demandent « la reconnaissance des crimes contre l'humanité auxquels le peuple palestinien est confronté ».
Les artistes soulignent que des organisations internationales telles qu'Amnesty International, les Nations unies, l'Organisation mondiale de la santé et Action Aid ont condamné « les bombardements continus de Gaza, ainsi que les meurtres et les déplacements forcés de ses habitants ».
« Pour ces mêmes organisations, parmi d'autres, cette punition collective infligée aux civils de Gaza – qui comprend l'assassinat de travailleurs humanitaires, de journalistes et de médecins, ainsi que la destruction de toutes les infrastructures et ressources vitales, en coupant l'eau, la nourriture, l'électricité et les médicaments – est assimilable à un crime de guerre », ont-ils fait observer.
Les artistes jugent que la situation actuelle constitue « un génocide, la vie déjà précaire des Palestiniens étant jugée indigne d'aide, sans parler des droits de l'homme et de la justice ».
Ils relèvent également qu’« en toute impunité, Israël a déjà commis trois des cinq actes définis par la convention des Nations Unies sur le génocide ».
Les signataires citent l'historien israélien Raz Segal, spécialiste du génocide, qui écrit : « Israël a également intensifié le blocus imposé à Gaza depuis 16 ans, le plus long de l'histoire moderne, en violation flagrante du droit international humanitaire, en ordonnant un « siège total ».
Les signataires condamnent cette directive visant à la destruction systémique des Palestiniens et de la société palestinienne à Gaza, émanant directement du ministre israélien de la défense, Yoav Gallant, qui a décrit ses cibles en termes dégradants, comme des « animaux humains ».
Tout en « rejetant la violence contre tous les civils, quelle que soit leur identité », les artistes exigent que « la cause première de la violence, à savoir l'oppression et l'occupation, soit éradiquée ».
Ils expriment en outre leur solidarité avec le peuple palestinien et appellent les organisations artistiques à montrer leur soutien, exhortant également leurs gouvernements « à exiger un cessez-le-feu immédiat et l'ouverture des points de passage avec Gaza pour permettre à l'aide humanitaire d'entrer sans entrave ». [AA]
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