La candidature de l'indépendantiste Carles Puigdemont à la présidence de la Catalogne est désormais officielle, validée lundi par le chef du Parlement régional malgré de nombreux obstacles juridiques et logistiques, ainsi que l'opposition de Madrid.
Moins de trois mois après la tentative de sécession de la Catalogne, le 27 octobre, impulsée par le président destitué, la candidature de Carles Puigdemont a été confirmée par le président indépendantiste de la chambre régionale, Roger Torrent.
Lors d'une brève allocution, il a estimé qu'elle était "absolument légitime", "en dépit de la situation personnelle et judiciaire de M. Puigdemont".
Carles Puigdemont est installé en Belgique depuis le 30 octobre. S'il rentre en Espagne, il sera immédiatement placé en détention - comme son ancien vice-président - en tant qu'inculpé pour "rébellion" et "sédition".
- Voyage au Danemark -
D'ici à la fin du mois, le parlement catalan dominé par les indépendantistes tiendra en principe une session d'investiture au cours de laquelle il débattra sur sa candidature à distance.
Cette annonce intervient alors que Carles Puigdemont a quitté lundi pour la première fois la Belgique, afin de participer à un colloque à Copenhague sur la Catalogne et l'Europe.
Le parquet espagnol a immédiatement requis l'activation d'un mandat d'arrêt européen le visant afin de demander son arrestation à l'autorité judiciaire danoise.
Mais le juge espagnol en charge de l'enquête sur l'indépendantiste catalan a rejeté cette demande, estimant que ce déplacement cherchait justement "à provoquer cette arrestation à l'étranger", dans le cadre d'une stratégie visant à se doter d'arguments pour être investi en son absence président de la Catalogne.
En Belgique, M. Puigdemont n'est pas recherché par la justice espagnole, notamment pour éviter des divergences d'interprétation entre juges belges et espagnols sur la gravité des délits qui lui sont reprochés, dont celui controversé de "rébellion".
Réélu député régional le 21 décembre, M. Puigdemont était le seul candidat à la présidence du gouvernement catalan.
Les deux principales formations séparatistes, qui disposent ensemble de 66 voix sur 135, soutiennent sa candidature. Mais celle-ci s'avère particulièrement problématique.
- Casse-tête -
Si le président destitué par Madrid reste à l'étranger, il devra être investi à distance, ce que les services juridiques du parlement catalan ont déjà jugé contraire au règlement de l'institution.
Et s'il rentre, le parquet général en Espagne a averti que son immunité parlementaire n'empêcherait pas son arrestation.
Dans le cas où les élus indépendantistes arrivaient à l'élire en son absence, le gouvernement central et l'opposition feront tout pour bloquer sa prise de fonction en saisissant la justice.
A terme, la Cour constitutionnelle pourra suspendre le vote au parlement régional en faveur de sa candidature, voire la résolution parlementaire le nommant.
"Permettre que quelqu'un soit investi ou prétendre être le président du gouvernement catalan en étant à Bruxelles est illégal", a prévenu samedi le chef du gouvernement espagnol, le conservateur Mariano Rajoy.
Si c'était le cas, l'article 155 (de la Constitution) continuerait à s'appliquer, a conclu M. Rajoy, en expliquant qu'il ne rendrait pas à la région l'autonomie qui lui avait été retirée après la tentative de sécession.
Si M. Torrent n'avait pas accepté la candidature de M. Puigdemont, il aurait pu susciter une crise au sein du camp indépendantiste, entre le parti Ensemble pour la Catalogne (centre-droite) de M. Puigdemont et l'autre grande formation séparatiste, la sienne (Gauche républicaine de Catalogne, ERC).
Mais si le choix de M. Puigdemont est annulé par la Cour constitutionnelle, rien n'empêche le chef du parlement catalan de présenter une alternative.
D'autant que faute d'autre candidat, la région devrait organiser de nouvelles élections qui pourraient ne pas favoriser les séparatistes, dont la majorité tient à peu de choses.
"On doit mesurer les coûts et bénéfices de toutes les décisions", estimait samedi Ernest Maragall (ERC), le doyen des élus à la chambre catalane.
Par ailleurs, un retour surprise en Espagne de M. Puigdemont n'est pas complètement exclu même s'il y serait très certainement arrêté, a déclaré samedi son avocat en Espagne.
Moins de trois mois après la tentative de sécession de la Catalogne, le 27 octobre, impulsée par le président destitué, la candidature de Carles Puigdemont a été confirmée par le président indépendantiste de la chambre régionale, Roger Torrent.
Lors d'une brève allocution, il a estimé qu'elle était "absolument légitime", "en dépit de la situation personnelle et judiciaire de M. Puigdemont".
Carles Puigdemont est installé en Belgique depuis le 30 octobre. S'il rentre en Espagne, il sera immédiatement placé en détention - comme son ancien vice-président - en tant qu'inculpé pour "rébellion" et "sédition".
- Voyage au Danemark -
D'ici à la fin du mois, le parlement catalan dominé par les indépendantistes tiendra en principe une session d'investiture au cours de laquelle il débattra sur sa candidature à distance.
Cette annonce intervient alors que Carles Puigdemont a quitté lundi pour la première fois la Belgique, afin de participer à un colloque à Copenhague sur la Catalogne et l'Europe.
Le parquet espagnol a immédiatement requis l'activation d'un mandat d'arrêt européen le visant afin de demander son arrestation à l'autorité judiciaire danoise.
Mais le juge espagnol en charge de l'enquête sur l'indépendantiste catalan a rejeté cette demande, estimant que ce déplacement cherchait justement "à provoquer cette arrestation à l'étranger", dans le cadre d'une stratégie visant à se doter d'arguments pour être investi en son absence président de la Catalogne.
En Belgique, M. Puigdemont n'est pas recherché par la justice espagnole, notamment pour éviter des divergences d'interprétation entre juges belges et espagnols sur la gravité des délits qui lui sont reprochés, dont celui controversé de "rébellion".
Réélu député régional le 21 décembre, M. Puigdemont était le seul candidat à la présidence du gouvernement catalan.
Les deux principales formations séparatistes, qui disposent ensemble de 66 voix sur 135, soutiennent sa candidature. Mais celle-ci s'avère particulièrement problématique.
- Casse-tête -
Si le président destitué par Madrid reste à l'étranger, il devra être investi à distance, ce que les services juridiques du parlement catalan ont déjà jugé contraire au règlement de l'institution.
Et s'il rentre, le parquet général en Espagne a averti que son immunité parlementaire n'empêcherait pas son arrestation.
Dans le cas où les élus indépendantistes arrivaient à l'élire en son absence, le gouvernement central et l'opposition feront tout pour bloquer sa prise de fonction en saisissant la justice.
A terme, la Cour constitutionnelle pourra suspendre le vote au parlement régional en faveur de sa candidature, voire la résolution parlementaire le nommant.
"Permettre que quelqu'un soit investi ou prétendre être le président du gouvernement catalan en étant à Bruxelles est illégal", a prévenu samedi le chef du gouvernement espagnol, le conservateur Mariano Rajoy.
Si c'était le cas, l'article 155 (de la Constitution) continuerait à s'appliquer, a conclu M. Rajoy, en expliquant qu'il ne rendrait pas à la région l'autonomie qui lui avait été retirée après la tentative de sécession.
Si M. Torrent n'avait pas accepté la candidature de M. Puigdemont, il aurait pu susciter une crise au sein du camp indépendantiste, entre le parti Ensemble pour la Catalogne (centre-droite) de M. Puigdemont et l'autre grande formation séparatiste, la sienne (Gauche républicaine de Catalogne, ERC).
Mais si le choix de M. Puigdemont est annulé par la Cour constitutionnelle, rien n'empêche le chef du parlement catalan de présenter une alternative.
D'autant que faute d'autre candidat, la région devrait organiser de nouvelles élections qui pourraient ne pas favoriser les séparatistes, dont la majorité tient à peu de choses.
"On doit mesurer les coûts et bénéfices de toutes les décisions", estimait samedi Ernest Maragall (ERC), le doyen des élus à la chambre catalane.
Par ailleurs, un retour surprise en Espagne de M. Puigdemont n'est pas complètement exclu même s'il y serait très certainement arrêté, a déclaré samedi son avocat en Espagne.