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SENELEC - 12 milliards de bénéfices : performance ou coup de chance ?

Jeudi 1 Septembre 2016

Mouhamadou Makhtar Cissé (photo) est-il un homme chanceux ? Ou est-il plus simplement un manager hors pair ? On serait tenté de répondre par l’affirmative au regard  des performances réalisées par la Senelec sous son magistère. En effet, au terme de l’exercice 2015, la Société nationale d’électricité a enregistré un bénéfice de  12 milliards de francs Cfa contre 3 milliards en 2013, sous la direction de Pape Dieng.
 
Selon le Directeur général de la Senelec, réagissant chez nos confrères du quotidien «Enquête» reprenant le site financialafrik.com, cette performance se fait sentir sur la qualité du service. Toujours selon lui, depuis quelques années, la Senelec rencontre des difficultés pour redresser ses résultats. C’est au cours des trois dernières années que la société est entrée dans une dynamique de redressement qui rende possible les résultats encourageants actuels. Une façon pour l’ancien directeur général des Douanes de ne pas s’accaparer du prestige qu’offrent les signes de guérison.
 
Si au niveau de la Direction générale, cette performance résulte bien d’un effort de redressement de l’entreprise, des sources internes et indépendantes concordent pour indiquer que la relative stabilité monétaire notée au niveau international ainsi que la baisse drastique et durable des cours du baril de pétrole y ont été pour une part significative. Deux paramètres qui ne sont pas toujours pris en compte dans l’appréciation du résultat ainsi célébré.
 
Une enquête réalisée sur les indicateurs du système électrique en 2016 révèle que dans beaucoup de pays de la sous-région comme le Bénin, le Burkina Faso, le Ghana ou le Nigéria font face à des délestages par manque de production. A la Senelec, on soutient que les délestages qui sont dus au déficit de production n’existent plus ; ne subsistent que des «pannes» sur le système de distribution.
 
«Les délestages n’existent plus»
L’association des cadres de la Senelec (Acas) s’est également intéressée à la situation financière de l’entreprise. En juin 2015, en prenant l’initiative d’intervenir dans la gestion, elle a pu constater que la fourniture du pays en énergie a été relativement correcte au courant du premier trimestre de l’année 2015. La situation de la boîte, reconnaissaient-elle, est marquée par des interruptions de services sur défauts et des délestages au deuxième trimestre. Les cadres ont alors adressé des suggestions détaillées et recommandations avec l’objectif de susciter à l’interne la réflexion pour contribuer à la restauration d’une situation technique et financière saine.
 
Le diagnostic «sans complaisance» des cadres de la Senelec prouve à suffisance que malgré la santé financière de l’entreprise, des efforts restent à faire pour assurer une couverture équilibrée du territoire en électricité. Il est vrai que des efforts de redressement de l’entreprise ont été faits par le top management de la Senelec. D’ailleurs, c’est ce qui a permis à la boite d’afficher au compteur ce bénéfice net de 12 milliards de francs Cfa.
 
Toutefois, cette manne financière ainsi collectée ne signifie pas que la clientèle est satisfaite du service qui lui est vendue. En effet, certaines localités du pays continuent de se plaindre des coupures intempestives d’électricité. D’autres n’arrêtent pas de râler pour des factures d’électricité jugées trop élevées. Même si les responsables de la Senelec récusent dorénavant le vocable «délestage», la réalité est que des zones entières dans la capitale restent plusieurs heures sans électricité. Tout cela pour dire que cette performance sur les bénéfices fortement médiatisée du reste est loin de traduire la vérité qui fait loi sur le terrain. (Cheikh NDONG )
 
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