
En campagne pour conserver son poste de premier secrétaire du Parti socialiste, Olivier Faure n'oublie pas les négociations sur la réforme des retraites. À ce sujet, il en veut beaucoup à François Bayrou et l'accuse de "mépriser le Parlement" dans une interview au Parisien vendredi 21 mars.
François Bayrou avait promis que le conclave sur les retraites se déroulerait "sans totem ni tabou". Alors, quand il a refusé de revenir à un âge légal de départ à la retraite à 62 ans, beaucoup se sont sentis trahis. Les syndicats d'abord. Le Parti socialiste ensuite. Discuter d'une possible abrogation des 64 ans, c'était une des concessions faites par le Premier ministre pour éviter la censure du PS en janvier. Revenir dessus ne sera sans doute pas sans conséquence.
Dans une interview au Parisien vendredi 21 mars, Olivier Faure, premier secrétaire du PS, menace ouvertement François Bayrou. "S’il continue à improviser et à mépriser le Parlement, ses jours à Matignon sont comptés", a-t-il déclaré. Pour Olivier Faure, ce rétropédalage du Premier ministre est "une trahison de la parole donnée". "Que vaut la parole du Premier ministre ? C’est lui qui s’est engagé devant l’Assemblée à ce que les partenaires sociaux puissent négocier, sans tabou ni totem. (…) C’est François Bayrou qui a expliqué faire du dialogue social sa marque de fabrique. Il remet aujourd’hui en cause ce qu’il a lui-même installé : c’est aberrant !"
La question de la censure se pose désormais pour le parti de gauche, mais Olivier Faure attend de voir ce qui pourrait sortir du conclave avant de mettre sa menace à exécution. "Je note que pour l’instant la négociation se prolonge. Il faut donc accompagner tous ceux qui travaillent à trouver une alternative et mettre en lumière les financements alternatifs au recul à 64 ans."
Ne pas "dépolitiser le congrès" du PS
Si le combat sur les retraites continue, Olivier Faure est aussi pleinement impliqué dans le Congrès du PS et à conserver son poste de Premier secrétaire du parti. Officiellement, il n'a que deux adversaires : Boris Vallaud et Nicolas Mayer-Rossignol. Mais d'autres pourraient suivre. S'il salue ses opposants, il les avertit sur un point : "Il ne faudrait pas que nous dépolitisions ce congrès en laissant penser que sa seule vertu serait de chercher un unanimisme de façade."
Olivier Faure a profité de son interview au Parisien pour répondre à Karim Bouamrane, maire de Saint-Ouen, qui l'a accusé récemment d'avoir rendu le PS "has been". Sur Sud Radio, l'édile de Seine-Saint-Denis a même déclaré : "On sacralise la loose." "Tout ce qui est excessif est insignifiant", a répondu Olivier Faure, balayant d'un revers de la main les critiques de Karim Bouamrane. [6Medias]