Donald Trump et Kamala Harris déplacent leur duel vendredi dans le Michigan, l'un des Etats les plus disputés d'une course haletante pour la Maison Blanche, marquée par de vifs débats autour du soutien américain à Israël.
Un très grand nombre d'Arabo-Américains résident dans cet Etat du nord du pays, frontalier du Canada.
Ces électeurs ont traditionnellement tendance à soutenir le candidat démocrate à l'élection présidentielle mais sont cette année très critiques de l'administration Biden, dont la candidate démocrate fait partie, vis-à-vis de la guerre à Gaza et au Liban.
A Dearborn, banlieue de Detroit, la guerre au Proche-Orient est en effet dans toutes les conversations.
Marwan Faraj, un américain d'origine libanaise de 51 ans, explique à l'AFP qu'il a toujours voté démocrate mais qu'il tournera le dos à Kamala Harris qui soutient "ce nettoyage ethnique et ce génocide depuis le premier jour, avec l'argent de nos impôts".
Biden "a tout gâché, et Kamala promet de jouer le même rôle", estime cet Américain arrivé du sud du Liban à 16 ans et qui dirige un centre médical.
"Nous ne voulons voter ni pour Trump, parce qu'il nous regarde de haut, ni pour les démocrates qui nous respectaient et qui maintenant donnent des armes à Israël", renchérit Haider Koussan, lui aussi d'origine libanaise et copropriétaire avec ses frères d'une petite chaîne de supermarchés.
- La paix "plus facile" d'après Trump -
Si elle n'a pas rompu ouvertement avec la ligne de Joe Biden, qui a accordé à Israël un soutien quasi inconditionnel, Kamala Harris est bien consciente que cette position pourrait lui coûter des voix dans une élection ultra-serrée où chaque bulletin, ou presque, compte.
La vice-présidente, qui a remplacé au pied levé Joe Biden dans la course à la Maison Blanche il y a moins de trois mois, joue donc une partition très délicate dans cet Etat, où elle participe vendredi à trois réunions de campagne.
La candidate de 59 ans a estimé que la mort du chef du Hamas Yahya Sinouar, annoncée jeudi par Israël, offrait "l'occasion" de "mettre fin" à la guerre à Gaza.
Son rival républicain à l'élection du 5 novembre a quant à lui estimé qu'elle rendait une paix au Proche-Orient "plus facile".
"Je suis heureux que Bibi ait décidé de faire ce qu'il avait à faire", a-t-il déclaré en référence au Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, à son arrivée à Detroit.
La venue du républicain dans le Michigan est l'occasion de détailler, selon son équipe de campagne, comment "les familles ont été écrasées par l'inflation, sous le leadership raté de Kamala".
- 10 millions d'Américains ont voté -
Donald Trump a également confirmé qu'il prévoyait de travailler dans un McDonald's au cours du week-end, un arrêt insolite visant à tourner en dérision les propos de la candidate démocrate qui avait expliqué y avoir travaillé quand elle était étudiante.
L'économie, l'immigration et l'avortement font partie des sujets les plus débattus d'une élection particulièrement tendue et serrée.
A 18 jours du scrutin, les deux candidats sont au coude-à-coude dans chacun des Etats les plus disputés, les fameux "swing states".
Et ce, malgré une série de rebondissements sans précédent dans la campagne: la condamnation au pénal de Donald Trump, deux tentatives d'assassinat le visant et le retrait de candidature de Joe Biden.
Plus de 10 millions d'Américains ont déjà voté, dont plus de trois millions dans ces États qui devraient décider de l'élection, selon des données compilées par l'université de Floride.
La Géorgie et la Caroline du Nord ont battu des records, y compris dans des régions touchées récemment par le dévastateur ouragan Hélène. [AFP]