Au Soudan, deux manifestants tués dans des défilés contre le pouvoir militaire
15/02/2022
Deux manifestants ont été tués lundi 14 février à Khartoum, capitale du Soudan, lors de nouveaux défilés pour réclamer la chute du nouveau pouvoir militaire et la fin des rafles, qui continuent de décimer les rangs des opposants au putsch. Depuis le coup d’Etat du 25 octobre 2021 du chef de l’armée, le général Abdel Fattah Al-Burhane, les manifestants demandent justice pour les dizaines de personnes tuées par la répression du nouveau régime.
La 81e et dernière victime a été tuée lundi d’une « balle réelle dans la poitrine » tirée par « les forces de sécurité soudanaises », quelques heures après l’annonce du décès d’un autre manifestant, touché « au cou et à la poitrine », selon un syndicat de médecins prodémocratie. La police soudanaise a indiqué dans la soirée dans un communiqué qu’au moins 102 agents avaient été « sérieusement blessés », dont l’un « blessé au pied par balle ».
Cette semaine, les manifestations – qui ont également eu lieu au Darfour (ouest) ou dans l’est côtier – ont aussi eu pour mot d’ordre la libération des détenus d’opinion, alors que les autorités viennent de renvoyer derrière les barreaux deux anciens hauts dirigeants civils du pays. Ces derniers partageaient le pouvoir avec le général Burhane jusqu’au putsch.
« Nous exigeons la libération des membres des comités de résistance et des politiciens injustement arrêtés sur la base de fausses accusations », a déclaré à l’AFP Khaled Mohamed, défilant à Omdurman, ville jumelle de la capitale. La veille, Mohammed Al-Fekki, ancien membre du Conseil souverain, plus haute autorité de la transition au Soudan, a été renvoyé en prison. Avant lui, la semaine dernière, l’ancien ministre Khalid Omer Yousif avait également été arrêté. (Le Monde avec AFP)