La junte guinéenne s'affirme face aux exigences de la CEDEAO
20/09/2021
La junte en Guinée affirmait son autorité samedi, presque deux semaines après le putsch, repoussant pour le moment les demandes de libération de l'ex-président Alpha Condé et les exigences d'élections dans les six mois, au nom de la "volonté du peuple". Depuis vendredi soir, la junte formée lors du putsch du 5 septembre, le "Comité national du rassemblement et du développement" (CNRD), désigne son chef, le colonel Mamady Doumbouya, comme "président de la République et chef de l'Etat".
Le CNRD a détaillé samedi lors de sa toute première conférence de presse la réponse du colonel Doumbouya aux exigences de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao, 15 pays) qu'étaient venus lui exposer la veille les présidents ghanéen Nana Akufo-Addo et ivoirien Alassane Ouattara. …
De leur côté, des organisations de défense des droits humains se disant "préoccupées pour le respect des principes démocratiques et de l'Etat de droit" ont appelé le CNRD à "communiquer dans les meilleurs délais une feuille de route de la transition qui tient compte de toutes les propositions issues des concertations". Dans un communiqué elles "exhortent la junte à inscrire la lutte contre l'impunité des crimes de sang et économiques parmi les priorités du prochain gouvernement de la transition".
Le colonel Doumbouya n'a encore donné aucune indication sur le possible contenu de la transition, sa durée, quel rôle les militaires y joueraient, ni comment seraient organisées des élections. Mais il a affiché sa volonté d'une "refondation" de l'Etat, entreprise difficilement conciliable avec un délai de six mois.