A Londres, Paris, Rome, Caracas ou encore au Cap, des milliers de personnes ont manifesté leur soutien aux Palestiniens de Gaza mais aussi au Liban, près d'un an après les tueries du 7-Octobre et le début de la dévastatrice guerre de représailles d'Israël contre le Hamas.
Brandissant des drapeaux palestiniens et libanais, plusieurs milliers de manifestants se sont élancés dans le centre de Londres en fin de matinée, l'ancien leader travailliste Jérémy Corbyn (aujourd'hui indépendant) ou encore l'ex-Premier ministre écossais Humza Yousaf en tête de cortège.
"Free, free Palestine" ou "Arrêtez de bombarder des hôpitaux" ont été parmi les slogans les plus populaires scandés par les manifestants, qui ont défilé dans le calme.
"Combien de Palestiniens ou de Libanais innocents doivent encore mourir ?", a demandé Sophia Thomson, 27 ans, qui manifestait avec des amis.
Une manifestation en mémoire des 1.205 personnes tuées lors de l'attaque sans précédent du Hamas dans le sud d'Israël le 7 octobre doit se tenir dimanche à Londres.
Au cours de l'offensive menée en riposte par Israël, au moins 41.825 Palestiniens ont été tués à Gaza, en majorité des civils, selon les données du ministère de la Santé du gouvernement du Hamas, jugées fiables par l'ONU.
Au Liban, où le Hezbollah a ouvert un front en soutien au Hamas, ce sont plus de 2.000 personnes qui ont été tuées depuis octobre 2023, selon les autorités.
A Dublin, plusieurs centaines de personnes ont manifesté leur soutien aux Gazouis aux cris de "liberté et justice pour les Palestiniens", a constaté l'AFP.
A Berlin, une manifestation propalestinienne a rassemblé plus de mille personnes et une autre pro-israélienne en a réuni environ 650, selon la police.
A l'extérieur du cortège de cette dernière manifestation, 26 personnes qui avaient apostrophé les manifestants ont été interpellées, a indiqué à l'AFP un porte-parole de la police.
- « Bien trop tard » -
A Rome, des heurts ont opposé des jeunes pro-palestiniens à la police, avec jets de bouteilles, pétards, gaz lacrymogènes et usage de canons à eau, après une manifestation ayant réuni des milliers de personnes.
"L'Italie doit arrêter de vendre et d'envoyer des armes à Israël", "Palestine libre" et "Israël Etat criminel", ont crié les manifestants.
En France, plusieurs milliers de personnes ont défilé à Paris et dans plusieurs autres villes pour marquer leur "solidarité avec les peuples palestinien et libanais" et demander au gouvernement français d'agir davantage.
A Paris, sous un soleil radieux, 5.000 manifestants, selon la police, ont défilé aux cris de "Palestine vivra, Palestine vaincra". En tête de cortège, plusieurs figures politiques de la gauche radicale, notamment le représentants de La France Insoumise Jean-Luc Mélenchon.
Le président français Emmanuel Macron s'est prononcé dans l'après-midi pour l'arrêt des livraisons à Israël d'armes utilisées à Gaza.
Mais pour Mohammed Ghili, 52 ans, membre de l'association Solidarité Palestine, si "c'est une bonne nouvelle, ça arrive bien trop tard" face à ce qu'il nomme "génocide".
Dans la foule, Maya, 37 ans, chercheuse en physique franco-libanaise arrivée de Beyrouth il y a une semaine se dit "sidérée du traitement médiatique" de l'escalade au Liban. "On n'entend pas parler des bombardements des civils"
Plusieurs centaines de personnes ont défilé aussi à Lyon (sud-est), Toulouse (sud-ouest), Nantes (ouest) ou Strasbourg (est), ont constaté des journalistes de l’AFP.
- « Iran, frappe Tel Aviv » -
A Bâle, en Suisse, des milliers de personnes se sont rassemblées dans un parc près de la gare à l'appel de la Fédération Suisse-Palestine et d'une centaine d'organisations.
A Madrid, 5.000 personnes, selon les autorités, ont manifesté à l’appel du Réseau de solidarité contre l'occupation de la Palestine (RESCOP), avec des pancartes "Boycott Israël" ou "L'humanité est morte à Gaza".
Les manifestants ont appelé le Premier ministre Pedro Sanchez, qui a multiplié ces derniers mois les prises de position critiques vis-à-vis d’Israël, à rompre les relations diplomatiques avec ce pays.
Au Venezuela, des centaines de partisans du gouvernement de Nicolas Maduro et des membres de la communauté arabe ont manifesté devant le siège de l'ONU à Caracas.
Portant un drapeau palestinien de 25 mètres de long et criant "Vive la Palestine libre" ou "Iran, Iran, frappe Tel Aviv", les chavistes ont remis à l'ONU un document appelant à la fin du "génocide" du peuple palestinien et à des "actions concrètes" à l'encontre d'Israël.
En Afrique du Sud, dans le centre du Cap, des centaines de personnes ont manifesté, agitant des drapeaux palestiniens et scandant des slogans anti-israéliens.
Brandissant des pancartes accusant Israël de génocide et de racisme, les manifestants - dont beaucoup portaient le keffieh, symbole de la lutte palestinienne contre Israël - se sont dirigés vers le Parlement sud-africain.
"Israël est un Etat raciste" et "Nous sommes tous des Palestiniens", ont scandé des manifestants.
Certains d'entre eux ont fait savoir qu'ils soutenaient la plainte déposée par l'Afrique du Sud devant la Cour internationale de justice (CIJ).
Pretoria soutient que l'offensive israélienne à Gaza viole la convention de l'ONU de 1948 sur le génocide.
De nombreux Sud-Africains comparent la position d'Israël envers les Palestiniens à l'apartheid, le régime ségrégationniste imposé par la minorité blanche dans le pays jusqu'aux premières élections multiraciales de 1994. [AFP]