Antananarivo - Le gouvernement de Madagascar a suscité mercredi la polémique en obtenant le retrait d'un sondage sur les intentions de vote des électeurs en vue du scrutin présidentiel de la fin de l'année, au nom de la protection de "l'ordre public".
Commandité par la fondation allemande Friedrich Ebert (FES), l'enquête d'opinion sur les intentions de vote des électeurs malgache pour le scrutin des 7 novembre et 19 décembre devait paraître dans l'édition du jour de la revue bimestrielle d'information et d'analyse Politika.
Juste avant que les premiers exemplaires ne soient mis en vente, la publication et le sondeur ont annoncé en avoir retiré le sondage et annulé une conférence qui devait en présenter les résultats, sous la pression des autorités.
"Nous prenons acte des +vives préoccupations quant à la publication de chiffres ou de quelconque résultat de sondages d'opinion+ et des impératifs liés à la +sauvegarde de l'ordre public, de la dignité nationale et de la sécurité d'Etat+ qui nous ont été signifiés officiellement", ont-ils annoncé.
Le représentant de la fondation, Marcus Schneider, a précisé à la presse que la mise en demeure lui avait été adressée par "une lettre officielle du gouvernement".
Très rares à Madagascar, les sondages n'y sont interdits que pendant les campagnes électorales.
Dès mardi, le président de la Commission électorale (Ceni), Hery Rakotomanana, s'était publiquement inquiété de la publication à venir avec des arguments surprenants.
"Dans le contexte malgache, il est encore difficile de réaliser un sondage du fait de la disparité du niveau d'instruction et de la perception" de la population, avait-il plaidé.
"On va accuser la Ceni de manipulation si le résultat des sondages ne correspond pas à ceux du scrutin", avait-il ajouté.
Selon ses auteurs, l'enquête avait été réalisée par téléphone auprès d'un échantillon représentatif de la population malgache - 800 personnes âgées de 18 ans et plus - et affichait une marge d'erreur de 3,5% des sondés.
Pour obéir à l'injonction des autorités, les journalistes ont donc eux-mêmes déchiré les 9 pages de leur publication reproduisant les résultats de l'enquête avant sa mise en vente.
"C'est le résultat de deux mois de travail et d'investissement qu'on a arraché d'un seul coup", a déploré avec tristesse le rédacteur en chef du journal, Raoto Andriamanambe.
"Pour la démocratie, il ne faut interdire les sondages d'opinion", a réagi auprès de l'AFP un des 36 candidats au scrutin, l'ex-ministre de l'Education Paul Rabary.
"Il faut cependant remettre en question la méthode utilisée", a-t-il ajouté en dénonçant l'échantillonnage retenu. "J'ai besoin d'un sondage crédible pour tous et non pas d'une statistique qui ne représente que l'avis de la population citadine".
Les trois ex-présidents malgaches Andry Rajoelina (2009-2014), Marc Ravalomanana (2002-2009) et Hery Rajaonarimampianina (2013-2018) font figurent de favoris du scrutin.
Commandité par la fondation allemande Friedrich Ebert (FES), l'enquête d'opinion sur les intentions de vote des électeurs malgache pour le scrutin des 7 novembre et 19 décembre devait paraître dans l'édition du jour de la revue bimestrielle d'information et d'analyse Politika.
Juste avant que les premiers exemplaires ne soient mis en vente, la publication et le sondeur ont annoncé en avoir retiré le sondage et annulé une conférence qui devait en présenter les résultats, sous la pression des autorités.
"Nous prenons acte des +vives préoccupations quant à la publication de chiffres ou de quelconque résultat de sondages d'opinion+ et des impératifs liés à la +sauvegarde de l'ordre public, de la dignité nationale et de la sécurité d'Etat+ qui nous ont été signifiés officiellement", ont-ils annoncé.
Le représentant de la fondation, Marcus Schneider, a précisé à la presse que la mise en demeure lui avait été adressée par "une lettre officielle du gouvernement".
Très rares à Madagascar, les sondages n'y sont interdits que pendant les campagnes électorales.
Dès mardi, le président de la Commission électorale (Ceni), Hery Rakotomanana, s'était publiquement inquiété de la publication à venir avec des arguments surprenants.
"Dans le contexte malgache, il est encore difficile de réaliser un sondage du fait de la disparité du niveau d'instruction et de la perception" de la population, avait-il plaidé.
"On va accuser la Ceni de manipulation si le résultat des sondages ne correspond pas à ceux du scrutin", avait-il ajouté.
Selon ses auteurs, l'enquête avait été réalisée par téléphone auprès d'un échantillon représentatif de la population malgache - 800 personnes âgées de 18 ans et plus - et affichait une marge d'erreur de 3,5% des sondés.
Pour obéir à l'injonction des autorités, les journalistes ont donc eux-mêmes déchiré les 9 pages de leur publication reproduisant les résultats de l'enquête avant sa mise en vente.
"C'est le résultat de deux mois de travail et d'investissement qu'on a arraché d'un seul coup", a déploré avec tristesse le rédacteur en chef du journal, Raoto Andriamanambe.
"Pour la démocratie, il ne faut interdire les sondages d'opinion", a réagi auprès de l'AFP un des 36 candidats au scrutin, l'ex-ministre de l'Education Paul Rabary.
"Il faut cependant remettre en question la méthode utilisée", a-t-il ajouté en dénonçant l'échantillonnage retenu. "J'ai besoin d'un sondage crédible pour tous et non pas d'une statistique qui ne représente que l'avis de la population citadine".
Les trois ex-présidents malgaches Andry Rajoelina (2009-2014), Marc Ravalomanana (2002-2009) et Hery Rajaonarimampianina (2013-2018) font figurent de favoris du scrutin.