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Abass Fall nouveau ministre, les dessous d'une nomination très politique

Mardi 3 Décembre 2024

Article modifié le 4 décembre 2024 à 12 h 54 GMT

Abass Fall, désormais ministre du Travail, de l'Emploi et des Relations avec les institutions
Abass Fall, désormais ministre du Travail, de l'Emploi et des Relations avec les institutions

Abass Fall entre au gouvernement. La tête de liste victorieuse du Pastef pour le département de Dakar lors des législatives du 17 novembre 2024 a été promu à la tête du ministère du Travail, de l’Emploi et des Relations avec les institutions. Il y remplace Yankhoba Diémé. Ce dernier migre au ministère des Infrastructures, des Transports terrestres et aériens lâché par El Malick Ndiaye après son élection comme président de l’Assemblée nationale du Sénégal. 

 

Ces aménagements sont l’oeuvre du président de la République. Ils ont été rendus publics dans la soirée du 2 décembre 2024 par le ministre secrétaire général de la présidence Oumar Samba Ba en présence du premier ministre Ousmane Sonko.

 

La nomination d’Abass Fall comme ministre du Travail, de l’Emploi et des Relations avec les institutions n’est pas neutre. Elle peut être lue sous trois angles.

 

En premier lieu, elle récompense la cheville ouvrière du parti Pastef-Les patriotes dans la circonscription électorale majeure qu’est Dakar. La bataille capitale des législatives remportée contre son adversaire d’opposition Barthélémy Dias le renforce dans cette posture. Le poste ministériel qui manquait dans son pedigree le propulse au rayon des poids lourds du parti présidentiel. 

 

Ensuite, et dans la logique du point précédent, Abass Fall est quelque peu mis à l’essai dans un contexte qui va soit lui permettre de s’affirmer comme responsable politique incontournable du système Diomaye-Sonko, soit de se casser la figure dans un marigot impitoyable ou les erreurs et les trébuchement sont rarement sans conséquences. 

 

Sur l’épineuse question de l’emploi, il va devoir porter le fardeau du pouvoir en traduisant en actes les promesses faites à la jeunesse du pays. Sa chance, c’est le principe de la « transformation systémique » qui met en synergie les efforts de tous les ministères et agences au service de la cause « emploi et travail ».  

 

En tant que porte-voix du gouvernement face aux institutions, Abass Fall est également investi d’une autre mission : batailler avec et contre les adversaires politiques du pouvoir, en particulier au niveau de l’Assemblée nationale. Son expérience parlementaire récente agrémentée par les tensions permanentes qui ont secoué l’hémicycle ces derniers années, mais aussi son tempérament de feu seront utiles face à la vingtaine de députés de l’ancien régime dont certains restent de redoutables bretteurs…

Cependant, la directive formulée par le président Bassirou Diomaye Faye en conseil des ministres du 3 décembre 2024 devrait le canaliser. 

Le chef de l'Etat a en effet "demandé au premier ministre de travailler en étroite relation avec l'assemblée nationale pour renforcer le rayonnement de la démocratie sénégalaise, mais également le dialogue entre les institutions".

Selon le président Faye, ce dialogue est "indispensable à la mise en oeuvre optimale des politiques publiques".

 

In fine, le sang bouillant Abass Fall - vainqueur électoral et ministre de la République - s’offre une petite revanche après la perte de son titre de premier adjoint à la mairie de Dakar, un scénario pour lequel il avait accusé le maire…Barthélémy Dias d’en être l’auteur. Justement, cette expérience ministérielle qui débute ce 2 décembre pourrait lui ouvrir - ou fermer - l’horizon de janvier 2027 lorsque les Dakarois devront choisir - ou confirmer - leur maire. A moins que Pastef promeuve un autre profil pour aller à l'assaut de la ville-capitale.

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