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Abdou Diouf revient sur sa « déclaration conjointe » avec Abdoulaye Wade

Mardi 13 Février 2024

Abdou Diouf s’est-il senti piégé a posteriori par le contenu de la « déclaration conjointe » co-signée avec son successeur Abdoulaye Wade et rendue publique le 12 février ? Dans un communiqué rendu public en début de soirée de ce 13 février, l’ancien président sénégalais tient à lever toute équivoque sur le rôle central du Conseil constitutionnel en tant que « garant ultime de nos institutions et de notre démocratie. » 

 

Au lendemain de la publication de cette lettre, de nombreuses organisations de la société civile dont ‘’Sursaut citoyen’’ et ‘’Demain Sénégal’’ ont accusé l’ancien chef d’Etat de chercher á faire pression sur les juges du Conseil constitutionnel afin qu’ils valident le coup d’Etat anti-constitutionnel du président Macky Sall. 

 
Abdou Diouf/Abdoulaye Wade : du cynisme et de l’hypocrisie de deux « étrangers » aux souffrances des Sénégalais
 

Mais pour Diouf, il appartient au Conseil constitutionnel « et á lui seul de dire le droit et de prendre ls décisions qui s’imposent à tous concernant le calendrier électoral et le respect de la durée du mandat présidentiel’, lit-on dans sa précision. 

 

Deux groupes de l’opposition sénégalaise ont saisi les juges constitutionnels de requêtes visant à invalider la proposition de loi constitutionnelle votée par l’assemblée nationale le 5 février dernier. Cette disposition a annulé l’élection présidentielle du 25 février 2024 et en a fixé une autre au 15 décembre 2024. Elle a également prolongé le mandat du président Sall jusqu’à cette échéance. 

 

Installé en France depuis sa défaite de mars 2000 face á Abdoulaye Wade, Abdou Diouf, qui rappelle être le fondateur du Conseil constitutionnel en 1992, invite le « peuple sénégalais (…), sa classe politique et (…) ses dirigeants (á) faire preuve de retenue et d’intégrité en appliquant á la lettre les dispositions de notre Constitution tout en préservant les libertés publiques acquises de haute lutte…» 

 

Critiqué de toutes parts pour son silence face aux événements dramatiques survenus au Sénégal et la violente répression contre les organisations politiques et de la société civile, l’ancien secrétaire général de la Francophonie (2003-2015) explique qu'il voulait rester « fidèle (…) à la ligne républicaine tracée par le President Léopold Sédar Senghor. »

En mars 2021, après des dizaines de morts, il disait : " je ne veux pas être parjure. Quand je quittais le pouvoir en 2000, j'ai dit que jamais je ne m'exprimerai sur les problèmes sénégalais et je ne m'exprimerai pas sur les problèmes sénégalais."

 

Trois ans plus tard, il justifie sa sortie commune avec Abdoulaye Wade en ces termes : « j’ai décidé de rompre le serment que je m’étais fait car notre pays vit une crise institutionnelle sans précédent. »

 
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