Un hôtel de police, quelque part en France. Deux frères se présentent à l’accueil. Pour signaler une disparition inquiétante. Ils sont sans nouvelles d’un membre de leur famille qu’ils suspectent d’avoir rejoint la Syrie.
La plateforme téléphonique destinée à dénoncer l’implication d’un proche dans une filière djihadiste sera instaurée dans quelques mois. Pour l’instant, les familles qui s’inquiètent pour l’un des leurs n’ont d’autre solution que de s’adresser aux commissariats de quartier.
Les deux frères sont issus d’une famille versée dans la religion musulmane. Le plus jeune avouera avoir été séduit un temps par le versant plus rigoriste. « J’ai hésité mais cela ne me correspondait pas. Il y a trop d’interdits », confiera-t-il plus tard.
Pour l’heure, il culpabilise, craint pour ce membre influençable de leur famille qui a été recruté sur Internet, séduit par la perspective de mourir en martyr et d’accéder ainsi au paradis.
Les frères font leur déposition devant un « bleu » du commissariat. Ils signent leur procès-verbal sous l’œil d’un policier en civil qui ne s’est pas présenté mais n’a rien perdu de ce qu’ils ont raconté : le chef adjoint de la direction départementale de la sécurité intérieure, l’antenne locale de la DGSI hébergée au premier étage de l’hôtel de police.
Le renseignement intérieur est découpé en une direction centrale, des directions zonales, puis régionales et enfin départementales. En l’occurrence, ce gradé chapeaute une « petite antenne dans un petit département », comme la qualifiera un jour un officier venu de la « Centrale » de Levallois.
À l’issue de la déposition des deux frères, l’adjoint téléphone à la Centrale.
Jusqu’au mitan de 2013, la DGSI n’est pas submergée de cas de Français partis faire la hijra. Et puis à l’automne, il y a une bascule. Les dossiers arrivent par dizaines, par centaines ; la Centrale, débordée, les redistribue à ses antennes départementales.
(Lire la suite sur : https://www.mediapart.fr/journal/france/110220/abominor-l-histoire-d-une-taupe-francaise-au-coeur-de-l-etat-islamique)
La plateforme téléphonique destinée à dénoncer l’implication d’un proche dans une filière djihadiste sera instaurée dans quelques mois. Pour l’instant, les familles qui s’inquiètent pour l’un des leurs n’ont d’autre solution que de s’adresser aux commissariats de quartier.
Les deux frères sont issus d’une famille versée dans la religion musulmane. Le plus jeune avouera avoir été séduit un temps par le versant plus rigoriste. « J’ai hésité mais cela ne me correspondait pas. Il y a trop d’interdits », confiera-t-il plus tard.
Pour l’heure, il culpabilise, craint pour ce membre influençable de leur famille qui a été recruté sur Internet, séduit par la perspective de mourir en martyr et d’accéder ainsi au paradis.
Les frères font leur déposition devant un « bleu » du commissariat. Ils signent leur procès-verbal sous l’œil d’un policier en civil qui ne s’est pas présenté mais n’a rien perdu de ce qu’ils ont raconté : le chef adjoint de la direction départementale de la sécurité intérieure, l’antenne locale de la DGSI hébergée au premier étage de l’hôtel de police.
Le renseignement intérieur est découpé en une direction centrale, des directions zonales, puis régionales et enfin départementales. En l’occurrence, ce gradé chapeaute une « petite antenne dans un petit département », comme la qualifiera un jour un officier venu de la « Centrale » de Levallois.
À l’issue de la déposition des deux frères, l’adjoint téléphone à la Centrale.
Jusqu’au mitan de 2013, la DGSI n’est pas submergée de cas de Français partis faire la hijra. Et puis à l’automne, il y a une bascule. Les dossiers arrivent par dizaines, par centaines ; la Centrale, débordée, les redistribue à ses antennes départementales.
(Lire la suite sur : https://www.mediapart.fr/journal/france/110220/abominor-l-histoire-d-une-taupe-francaise-au-coeur-de-l-etat-islamique)