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Ali Rabeh, maire de Trappes : les raisons d’une explosion prévisible

Dimanche 2 Juillet 2023

 
« Cette nuit, la République a regardé, impuissante, une bombe à retardement exploser.
Nos jeunes ne doivent plus se heurter au mur de l’insertion dans la vie active en raison de leur nom, de leur couleur de peau ou de leur adresse.
 
Les travailleurs essentiels qui peuplent nos quartiers populaires ne peuvent plus être renvoyés à leur insignifiance, une fois la page du Covid tournée. Il n’y a plus un jour à perdre.
 
Nous ne pouvons plus vivre avec deux Frances qui se font face, s’ignorent et refusent de se mêler. Nos écoles ne peuvent plus être des fabriques de l’échec scolaire, de la reproduction des inégalités, de la concentration des difficultés.
 
Seule une politique de mixité sociale extrêmement volontariste, qui organise avec vigueur la fin des ghettos de pauvres en refusant le maintien de ghettos de riches pourra nous sortir de l’ornière.
 
Bien sûr, il faut réformer la police pour retisser le lien rompu entre les quartiers et la police. Mais les causes sont bien plus profondes.
 
Cette nuit, le vernis de la politique de la ville à coup de subventions conditionnées a craqué, faisant apparaître les failles béantes d’un État qui a échoué socialement et politiquement. Et aujourd’hui également échoué à maintenir l’ordre.
 
Il y a un mois encore, ce sont trente maires qui appelaient à un « plan d’urgence vital » pour nos banlieues. Nous attendons toujours la réponse.
 
La prophétie de Gilles Poux, maire de La Courneuve, a été ignorée. Voilà ce qu’il disait déjà en 2020 : « Il y a un tel sentiment d'injustice, d'inégalité, parfois aggravé par des comportements illicites de certains policiers, qu'on n'est pas à l'abri d'une explosion. » (Ali Rabeh, source Twitter)
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