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Biden fragilisé à l'extrême après un débat raté face à Trump

Vendredi 28 Juin 2024

Joe Biden, extrêmement fragilisé, repart en campagne vendredi après un débat complètement raté face à Donald Trump qui pose, jusque parmi ses partisans, la question du maintien de sa candidature à un second mandat.

 

Il n'y a qu'à lire l'éditorial implacable de Thomas Friedman, qui se décrit lui-même comme un "ami" du président américain, vendredi dans le New York Times.

 

"Joe Biden, un homme bien, un bon président, n'est pas en position de briguer une réélection", écrit l'éditorialiste, qui dit avoir "pleuré" en voyant le démocrate de 81 ans, par moments hagard, buter sur les mots et bafouiller pendant 90 minutes devant les caméras de CNN.

 

La philanthrope Maria Shriver, nièce du président assassiné "JFK" et alliée de Joe Biden, a écrit sur le réseau social X avoir le "coeur brisé".

Même les partisans de Donald Trump se gardaient d'en rajouter après une prestation jugée pathétique.

 

- "Triste" -

 

"Le gars m'a presque fait de la peine. Trump l'a bouffé tout cru", a commenté Paul Meade, un retraité de 65 ans rencontré par l'AFP à Chesapeake, en Virginie (est), où le milliardaire de 78 ans est attendu en début d'après-midi.

 

"Je suis un grand partisan de Trump mais j'ai trouvé que c'était triste", a renchéri Rhonda Kundrat, 51 ans.

 

Joe Biden "n'est pas capable d'être président, et nous n'éprouvons aucun plaisir à le dire parce que c'est tellement dangereux", a déclaré pour sa part Mike Johnson, patron républicain de la Chambre des représentants.

 

La tentative de l'équipe de campagne de justifier le passage à vide par un "rhume", en attirant plutôt l'attention sur les "mensonges" débités à la chaîne par Donald Trump, est tombée à plat.

 

- Panique -

 

Les médias américains font état d'une réelle "panique" chez les démocrates, à quatre mois de l'élection et à six semaines environ de la convention censée investir le président américain.

 

Pour l'heure toutefois, aucun poids lourd du Parti démocrate n'a relayé publiquement ce sentiment.

 

Officiellement, la ligne reste de soutenir le candidat octogénaire, qui sera en début d'après-midi en campagne en Caroline du Nord, un Etat du sud-est que son équipe espère pouvoir arracher à son rival républicain de 78 ans en novembre.

 

Dans la foulée, il ira à New York pour une cérémonie commémorant l'une des toutes premières mobilisations LGBT des Etats-Unis, en juin 1969, avant d'aller lever samedi des fonds dans la très chic zone de villégiature des Hamptons.

 

Ce sera l'occasion pour lui de prendre le pouls des donateurs, dans une course électorale qui se joue aussi sur le plan financier.

 

- Convention -

 

La vice-présidente Kamala Harris elle-même a reconnu que Joe Biden avait fait un début "laborieux" mais estimé qu'il avait fini "en force" face à un opposant qui a multiplié les affirmations mensongères ou outrancières sans jamais perdre ni son calme, ni son aplomb.

 

La démocrate de 59 ans, envoyée au front jeudi soir pour limiter la casse, fera campagne vendredi dans le Nevada (ouest).

 

Son nom figure évidemment sur la liste de celles et ceux qui pourraient remplacer Joe Biden dans la course à la Maison Blanche, aux côtés notamment de quelques gouverneurs démocrates en vue, comme Gavin Newsom en Californie ou Gretchen Whitmer dans le Michigan.

 

Si Joe Biden jetait l'éponge, les démocrates se retrouveraient en août à Chicago pour ce que l'on appelle une convention "ouverte", lors de laquelle les voix de délégués récoltées par le président américain lors de la primaire seraient remises en jeu.

 

Un scénario inédit depuis 1968. Le parti avait alors dû trouver un remplaçant au président Lyndon B. Johnson après que ce dernier eut renoncé à se présenter, en pleine guerre du Vietnam.

 

Le vice-président sortant Hubert Humphrey avait été désigné, et s'était incliné lors de l'élection face au républicain Richard Nixon. [AFP]

 
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