La répression des manifestations pour la démocratie en Birmanie a fait près de 90 morts samedi, la journée la plus sanglante depuis le coup d’État du 1er février au cours de laquelle la junte militaire a fait défiler blindés et soldats dans une impressionnante démonstration de force.
Les États-Unis, l’Union européenne et la Grande-Bretagne ont condamné les « meurtres » commis par l’armée dans ce pays qui traverse une grave crise depuis que la cheffe du gouvernement civil Aung San Suu Kyi a été évincée du pouvoir.
« Au moins 89 personnes [avaient] été tuées à la tombée de la nuit » samedi, a déclaré l’Association pour l’assistance aux prisonniers politiques (AAPP), une ONG locale qui recense le nombre des morts depuis le putsch.
Et tandis que les Nations unies évoquaient des « rapports » faisant état « de dizaines de morts, dont des enfants, de centaines de blessés », le secrétaire général de l’organisation Antonio Guterres a condamné « dans les termes les plus forts » cette « tuerie ».
Le secrétaire d’État américain Antony Blinken s’est dit « horrifié » par la « terreur » que font régner les militaires birmans. Son homologue britannique Dominic Raab a estimé que la junte avait franchi un « nouveau palier » dans la répression.
Cette brutalité a déjà entraîné sur la scène internationale une série de condamnations et de sanctions touchant les avoirs de nombreux officiers puissants, dont leur chef, mais la pression diplomatique n’a eu jusqu’ici que peu d’impact.
« Comme un jour de révolution »
La sanglante journée de samedi porte à près de 420 le nombre des personnes tuées dans les violences depuis le coup d’État, selon l’AAPP.
Les militants pour le rétablissement de la démocratie avaient appelé à de nouvelles manifestations samedi, jour où l’armée organise tous les ans un gigantesque défilé devant le chef de l’armée, désormais à la tête de la junte, le général Min Aung Hlaing.
Dans l’après-midi, pendant que les manifestations se poursuivaient, l’AFP a pu vérifier qu’au moins 25 personnes avaient été tuées, les médias locaux faisant pour leur part état d’un bilan beaucoup plus lourd.
Dans la région de Mandalay (centre), les forces de sécurité ont ouvert le feu sur des manifestants, abattant au moins dix personnes dans cinq villes différentes, selon les secouristes.
À Myingyan, un contestataire qui a vu un homme tué par une balle reçue dans le cou a averti que le nombre des morts augmenterait probablement. « Aujourd’hui, c’est comme un jour de révolution pour nous », a-t-il lâché.
Dans deux localités de la région de Sagaing, cinq personnes ont péri, dont un adolescent de 13 ans pris dans une fusillade, selon un habitant de Shwebo.
« Je suis fier de mon fils »
Dans le nord-est de la Birmanie, dans l’État de Shan, les forces de sécurité ont ouvert le feu sur un rassemblement d’étudiants à Lashio, faisant au moins trois morts, d’après un secouriste corroborant les informations des médias locaux.
À Nyaung-U près de Bagan, un célèbre site classé par l’UNESCO, un guide touristique qui participait à une manifestation a lui aussi été abattu.
Des panaches de fumée s’élevaient au-dessus de Rangoun, la capitale économique. Au moins cinq personnes ont perdu la vie dans la nuit de vendredi à samedi quand la police a ouvert le feu sur des manifestants qui réclamaient la libération de leurs amis, ont dit des témoins.
Près de la prison d’Insein, un rassemblement avant l’aube a sombré dans le chaos lorsque les soldats ont commencé à tirer. Une personne au moins a été tuée, un policier de 21 ans, Chit Lin Thu, qui avait rejoint le mouvement contre le putsch.
« Il a reçu une balle dans la tête et il est mort chez lui », a déclaré à l’AFP son père Joseph. « Je suis extrêmement triste pour lui, mais en même temps, je suis fier de mon fils ».
« Déshonneur »
« Les forces armées tuent des civils non armés, y compris des enfants, les personnes qu’elle a justement juré de protéger », a déploré l’ambassade des États-Unis en Birmanie dans un communiqué diffusé sur Facebook.
« Cette 76e journée des forces armées restera gravée comme un jour de terreur et de déshonneur. Les meurtres de civils non armés, dont des enfants, sont des actes indéfendables », a réagi l’ambassade de l’UE sur Twitter et Facebook.
Pour la traditionnelle Journée des forces armées qui commémore la résistance contre l’occupation japonaise pendant la Seconde Guerre mondiale, des milliers de soldats, des chars, des missiles et des hélicoptères se sont succédé sur une immense esplanade de la capitale Naypyidaw, devant un parterre de généraux des délégations russe et chinoise.
Le général Min Aung Hlaing a de nouveau défendu le coup d’État, dénonçant des irrégularités dans les législatives de novembre, remportées par le parti d’Aung San Suu Kyi, et a promis un « transfert de responsabilité de l’État » après des élections.
Les actes de « terrorisme qui peuvent nuire à la tranquillité et à la sécurité de l’État sont inacceptables », a-t-il déclaré dans un discours.
Parallèlement, un groupe de rebelles armés de la minorité ethnique des Karens, l’Union nationale karen, a affirmé avoir été bombardé par des chasseurs de la junte dans l’est samedi.
Les autorités n’avaient pas réagi à ces accusations dans la soirée et on ignorait si l’attaque avait fait des morts ou des blessés. (AFP)
Les États-Unis, l’Union européenne et la Grande-Bretagne ont condamné les « meurtres » commis par l’armée dans ce pays qui traverse une grave crise depuis que la cheffe du gouvernement civil Aung San Suu Kyi a été évincée du pouvoir.
« Au moins 89 personnes [avaient] été tuées à la tombée de la nuit » samedi, a déclaré l’Association pour l’assistance aux prisonniers politiques (AAPP), une ONG locale qui recense le nombre des morts depuis le putsch.
Et tandis que les Nations unies évoquaient des « rapports » faisant état « de dizaines de morts, dont des enfants, de centaines de blessés », le secrétaire général de l’organisation Antonio Guterres a condamné « dans les termes les plus forts » cette « tuerie ».
Le secrétaire d’État américain Antony Blinken s’est dit « horrifié » par la « terreur » que font régner les militaires birmans. Son homologue britannique Dominic Raab a estimé que la junte avait franchi un « nouveau palier » dans la répression.
Cette brutalité a déjà entraîné sur la scène internationale une série de condamnations et de sanctions touchant les avoirs de nombreux officiers puissants, dont leur chef, mais la pression diplomatique n’a eu jusqu’ici que peu d’impact.
« Comme un jour de révolution »
La sanglante journée de samedi porte à près de 420 le nombre des personnes tuées dans les violences depuis le coup d’État, selon l’AAPP.
Les militants pour le rétablissement de la démocratie avaient appelé à de nouvelles manifestations samedi, jour où l’armée organise tous les ans un gigantesque défilé devant le chef de l’armée, désormais à la tête de la junte, le général Min Aung Hlaing.
Dans l’après-midi, pendant que les manifestations se poursuivaient, l’AFP a pu vérifier qu’au moins 25 personnes avaient été tuées, les médias locaux faisant pour leur part état d’un bilan beaucoup plus lourd.
Dans la région de Mandalay (centre), les forces de sécurité ont ouvert le feu sur des manifestants, abattant au moins dix personnes dans cinq villes différentes, selon les secouristes.
À Myingyan, un contestataire qui a vu un homme tué par une balle reçue dans le cou a averti que le nombre des morts augmenterait probablement. « Aujourd’hui, c’est comme un jour de révolution pour nous », a-t-il lâché.
Dans deux localités de la région de Sagaing, cinq personnes ont péri, dont un adolescent de 13 ans pris dans une fusillade, selon un habitant de Shwebo.
« Je suis fier de mon fils »
Dans le nord-est de la Birmanie, dans l’État de Shan, les forces de sécurité ont ouvert le feu sur un rassemblement d’étudiants à Lashio, faisant au moins trois morts, d’après un secouriste corroborant les informations des médias locaux.
À Nyaung-U près de Bagan, un célèbre site classé par l’UNESCO, un guide touristique qui participait à une manifestation a lui aussi été abattu.
Des panaches de fumée s’élevaient au-dessus de Rangoun, la capitale économique. Au moins cinq personnes ont perdu la vie dans la nuit de vendredi à samedi quand la police a ouvert le feu sur des manifestants qui réclamaient la libération de leurs amis, ont dit des témoins.
Près de la prison d’Insein, un rassemblement avant l’aube a sombré dans le chaos lorsque les soldats ont commencé à tirer. Une personne au moins a été tuée, un policier de 21 ans, Chit Lin Thu, qui avait rejoint le mouvement contre le putsch.
« Il a reçu une balle dans la tête et il est mort chez lui », a déclaré à l’AFP son père Joseph. « Je suis extrêmement triste pour lui, mais en même temps, je suis fier de mon fils ».
« Déshonneur »
« Les forces armées tuent des civils non armés, y compris des enfants, les personnes qu’elle a justement juré de protéger », a déploré l’ambassade des États-Unis en Birmanie dans un communiqué diffusé sur Facebook.
« Cette 76e journée des forces armées restera gravée comme un jour de terreur et de déshonneur. Les meurtres de civils non armés, dont des enfants, sont des actes indéfendables », a réagi l’ambassade de l’UE sur Twitter et Facebook.
Pour la traditionnelle Journée des forces armées qui commémore la résistance contre l’occupation japonaise pendant la Seconde Guerre mondiale, des milliers de soldats, des chars, des missiles et des hélicoptères se sont succédé sur une immense esplanade de la capitale Naypyidaw, devant un parterre de généraux des délégations russe et chinoise.
Le général Min Aung Hlaing a de nouveau défendu le coup d’État, dénonçant des irrégularités dans les législatives de novembre, remportées par le parti d’Aung San Suu Kyi, et a promis un « transfert de responsabilité de l’État » après des élections.
Les actes de « terrorisme qui peuvent nuire à la tranquillité et à la sécurité de l’État sont inacceptables », a-t-il déclaré dans un discours.
Parallèlement, un groupe de rebelles armés de la minorité ethnique des Karens, l’Union nationale karen, a affirmé avoir été bombardé par des chasseurs de la junte dans l’est samedi.
Les autorités n’avaient pas réagi à ces accusations dans la soirée et on ignorait si l’attaque avait fait des morts ou des blessés. (AFP)