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Désinformation en période électorale : les femmes et les jeunes sensibilisés au pouvoir de l’information

Mercredi 13 Novembre 2024

De d. à g. Cheikh Fall (AfricTivistes), Ndioro Ndiaye (AMLD), Alain Ayodokun (NDI) et Seynabou Kane (AJS), le 13 novembre 2024 à Dakar
De d. à g. Cheikh Fall (AfricTivistes), Ndioro Ndiaye (AMLD), Alain Ayodokun (NDI) et Seynabou Kane (AJS), le 13 novembre 2024 à Dakar

A quelques encablures des scrutins législatifs du 17 novembre 2024, la violence s’est imposée comme une donne incontournable du jeu politique sénégalais. La faute, dit-on, à l’irresponsabilité de quelques politiciens désireux de solder leurs comptes en attendant l’arbitrage des urnes. Mais en toile de fond, la désinformation, moins visible et spectaculaire, continue son bonhomme de chemin. Comment la débusquer pour ne pas la subir ou qu’elle ne porte pas préjudice à des personnes ou institutions ? 

 

En ouvrant ce 13 novembre 2024 un atelier de deux jours consacré à la désinformation en périodes électorales (avant, pendant et après processus), Mme Ndioro Ndiaye, présidente de l’Alliance pour la migration, le leadership et le développement (AMLD), a insisté sur l’urgence de fournir des outils adéquats aux femmes et aux jeunes afin de les aider à se protéger des «mauvaises informations » qui pourraient impacter leur existence, leur situation.

 

Plusieurs dizaines de femmes dont de nombreuses élues locales venues de la banlieue dakaroise, des jeunes entrepreneurs, des notabilités féminines comme les « Badjenou Gokh », des étudiants, etc., ont assisté à la rencontre. Ils ont été invités à s’intéresser davantage aux méthodes pratiques de « maitrise de l’information » avant d’en devenir des victimes expiatoires. 

 

Selon l’ancienne ministre, il est grand temps que les femmes et les jeunes contribuent encore plus au développement du Sénégal en impulsant le changement à partir des familles. « C’est leur devoir », a souligne Ndioro Ndiaye. « La participation politique des femmes et des jeunes est nécessaire pour juger du caractère démocratique du pays », a-t-elle ajouté. A cette fin, savoir distinguer les bonnes et utiles  informations des mauvaises est un préalable. 

 

« Avec le pouvoir que constitue l’information aujourd’hui, l’idée est de mieux préparer le pouvoir de demain », a renchéri Cheikh Fall, président d’AfricTivistes, organisme panafricain partenaire de l’organisation de l’atelier. 

 

Pour ressortir plus concrètement ce pouvoir de l’information, Cheikh Fall a offert plusieurs exemples récents qui ont été autant de drames humains à travers le monde. 

 

Avec le génocide de 1994 au Rwanda et ses centaines de milliers de personnes tuées, les pogroms électoraux en Côte d’Ivoire qui auraient fait environ 3000 morts durant la décennie de feu 2000-2010 et le grand désastre irakien imputable aux faux documents présentés par l’ancien secrétaire d’Etat américain Colin Powell à la tribune des Nations unies le 5 février 2003, Cheikh Fall a mis en exergue le rôle négatif joué par la manipulation de l’information sur le destin de ces pays. 

 

« Aujourd’hui, il faut être conscient de la valeur stratégique de l’information et de sa capacité à changer la perception des choses », a conseillé le président d’AfricTivistes aux participants.

 

Toutes choses étant égales par ailleurs, Cheikh Fall a aussi rappelé le rôle salvateur et décisif joué par les réseaux sociaux sur l’issue de l’élection présidentielle gambienne de décembre 2016. C’est la mobilisation soutenue par AfricTivistes et par d’autres organisations de la société civile entre Dakar et Banjul qui a permis, selon lui, d’imposer le résultat des urnes à l’ex président Yahya Jammeh qui s’accrochait au pouvoir après voir coupé l’internet et suspendu les médias qui ne lui étaient pas favorables. 

 

Cette situation qui fait écho à la crise politique et électorale de février-mars 2024 dont le Sénégal s’est extirpé grâce à une puissance mobilisation populaire et sur internet. 

 

« On n’échappe pas à l’information. Alors, il faut se préparer à l’affronter », a-t-il encore lancé aux femmes politiques, jeunes et étudiants présents dans la salle. 

 

« Internet a tout facilité aujourd’hui avec la disponibilité de contenus divers et variés qu’il faut savoir manipuler, gérer et utiliser dans la nouvelle société de l’information et de la communication qui est la nôtre », a ajoute le responsable d’AfricTivistes.

 

A cet effet, Alain Ayodokun, Directeur pour le Sénégal du National democratic institute (NDI), a préconisé une « démultiplication des sessions de sensibilisation et de formation permanentes » au profit des femmes et des jeunes. « C’est le seul moyen de contenir le « fléau social » qu’est la désinformation, surtout en période électorale. [IMPACT.SN]

 

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