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Cameroun: libération de la journaliste anglophone écrouée à Douala

Samedi 10 Novembre 2018

Yaoundé - Une célèbre journaliste anglophone camerounaise, Mimi Mefo, a été libérée samedi après deux jours de détention provisoire pour "atteinte à la sûreté de l'Etat", sur décision du chef de l'Etat Paul Biya, a annoncé un porte-parole de l'armée.

Mimi Mefo a quitté la prison de Douala (sud) samedi à 14H30 (13H30 GMT), a annoncé dans une édition spéciale la chaîne privée Equinoxe TV, où Mimi Mefo est rédactrice en chef adjointe et présentatrice vedette.

Le journal télévisé a diffusé des images de la journaliste regagnant son domicile avec des collègues.

"C'est le chef de l'Etat qui, personnellement, a décidé de l'arrêt des poursuites, dans un geste de magnanimité. Cela ne veut pas dire, loin s'en faut, que cette journaliste est innocente", a déclaré dans un communiqué le porte-parole de l'armée, le colonel Didier Badjeck.

Placée en détention provisoire depuis la nuit de mercredi à jeudi dans la prison de New-Bell à Douala, Mimi Mefo est accusée d'"atteinte à la sûreté de l'Etat". 

La journaliste avait relayé sur les réseaux sociaux une accusation imputant à l'armée camerounaise le meurtre d'un pasteur américain fin octobre en zone anglophone, région en proie à des tensions entre séparatistes armés et forces de l'ordre.

Sur Twitter, Mimi Mefo avait relayé le même jour la position du ministre de la Défense, imputant la responsabilité de la mort de l'Américain aux séparatistes anglophones.

Le commissaire du gouvernement du tribunal militaire de Douala poursuit la journaliste pour "propagation de fausses nouvelles, de nouvelles mensongères susceptibles de nuire aux autorités publiques ou à la cohésion nationale".

Le "geste" du président Paul Biya, "devrait encourager les journalistes à faire leur travail en respect des règles déontologiques", indique le colonel Badjeck, qui invite la journaliste à se garder "de toute récidive".

Mimi Mefo devra se présenter devant le parquet du tribunal militaire de Douala lundi. 

Plusieurs organisations et personnalités de tous bords avaient appelé les autorités à libérer la journaliste, qui avait reçu de nombreux messages de soutien sur les réseaux sociaux.
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