Pékin - Un avocat chinois défenseur des droits de l'homme a été condamné mardi à deux ans de prison pour "incitation à la subversion", signe du durcissement de Pékin depuis la reconduction de Xi Jinping à la tête du Parti communiste chinois.
Jiang Tianyong, 46 ans, s'était occupé dans le passé d'affaires sensibles comme celles d'adeptes du mouvement religieux interdit Falun Gong, de militants tibétains ou de victimes d'une retentissante affaire de lait contaminé. Mais il s'est vu retirer sa licence en 2009, puis avait disparu soudainement fin 2016, avant d'être jugé en août dernier.
Sa condamnation a été dénoncée par l'ambassadeur d'Allemagne en Chine, Michael Clauss, qui a exprimé sa "grave préoccupation".
Dans un communiqué adressé à la presse, M. Clauss a regretté que Jiang Tianyong n'ait pas eu accès aux avocats de son choix et qu'il ait été "manifestement jugé à l'avance par des +aveux+ diffusés à la télévision chinoise avant même que son procès ait commencé".
Dans une vidéo publiée mardi sur internet par le tribunal de Changsha (centre) où a eu lieu le procès, on le voit encadré par deux policiers devant un juge prononçant le verdict.
A l'issue d'un procès que l'organisation de défense des droits de l'homme Amnesty International a qualifié de "simulacre", le tribunal a reconnu M. Jiang coupable "d'incitation à la subversion" et de diffamation envers le gouvernement, tout en lui reprochant ses voyages hors de Chine et ses contacts avec des organisations étrangères.
"Jiang Tianyong est depuis longtemps influencé par des forces anti-chinoises", a martelé le juge.
C'est la dernière illustration du tour de vis imposé à la société civile depuis l'arrivée au pouvoir du président chinois Xi Jinping fin 2012.
Pour William Nee, chercheur à Amnesty International, le verdict est un "parfait exemple de la persécution systématique" des militants des droits civiques, qui pourrait en "effrayer" d'autres.
Les preuves à charge consistaient en quelques commentaires critiques sur les réseaux sociaux, des séances de formation à l'étranger et un soutien à d'autres militant emprisonnés. Or, "c'est ce que font de nombreux activistes", observe M. Nee.
Sa condamnation survient un mois après le congrès du Parti communiste chinois, qui a offert un nouveau mandat de cinq ans à Xi Jinping à la tête de la Chine. Devant le congrès, le président Xi a appelé à "défendre l'autorité du parti et le système socialiste chinois et s'opposer résolument à toute parole et action de nature à les saper".
Jiang Tianyong avait disparu en novembre 2016 entre Pékin et Changsha, où il s'était rendu pour prendre des nouvelles de Xie Yang, un autre avocat défenseur des droits civiques.
Ce dernier avait été arrêté à l'été 2015 lors d'un coup de filet visant quelque 200 avocats, juristes et militants s'occupant de dossiers sensibles. M. Jiang s'efforçait de faire connaître à l'international le sort de ces personnes interpellées et avait évoqué auprès d'experts de l'ONU la situation des droits de l'homme en Chine.
Exilée aux Etats-Unis depuis 2013, l'épouse de M. Jiang, Jin Bianling, a confié mardi par téléphone à l'AFP qu'elle s'opposait résolument au verdict: elle explique qu'aucun des avocats qu'elle a engagés pour défendre son mari n'a pu le rencontrer. (AFP)
Jiang Tianyong, 46 ans, s'était occupé dans le passé d'affaires sensibles comme celles d'adeptes du mouvement religieux interdit Falun Gong, de militants tibétains ou de victimes d'une retentissante affaire de lait contaminé. Mais il s'est vu retirer sa licence en 2009, puis avait disparu soudainement fin 2016, avant d'être jugé en août dernier.
Sa condamnation a été dénoncée par l'ambassadeur d'Allemagne en Chine, Michael Clauss, qui a exprimé sa "grave préoccupation".
Dans un communiqué adressé à la presse, M. Clauss a regretté que Jiang Tianyong n'ait pas eu accès aux avocats de son choix et qu'il ait été "manifestement jugé à l'avance par des +aveux+ diffusés à la télévision chinoise avant même que son procès ait commencé".
Dans une vidéo publiée mardi sur internet par le tribunal de Changsha (centre) où a eu lieu le procès, on le voit encadré par deux policiers devant un juge prononçant le verdict.
A l'issue d'un procès que l'organisation de défense des droits de l'homme Amnesty International a qualifié de "simulacre", le tribunal a reconnu M. Jiang coupable "d'incitation à la subversion" et de diffamation envers le gouvernement, tout en lui reprochant ses voyages hors de Chine et ses contacts avec des organisations étrangères.
"Jiang Tianyong est depuis longtemps influencé par des forces anti-chinoises", a martelé le juge.
C'est la dernière illustration du tour de vis imposé à la société civile depuis l'arrivée au pouvoir du président chinois Xi Jinping fin 2012.
Pour William Nee, chercheur à Amnesty International, le verdict est un "parfait exemple de la persécution systématique" des militants des droits civiques, qui pourrait en "effrayer" d'autres.
Les preuves à charge consistaient en quelques commentaires critiques sur les réseaux sociaux, des séances de formation à l'étranger et un soutien à d'autres militant emprisonnés. Or, "c'est ce que font de nombreux activistes", observe M. Nee.
Sa condamnation survient un mois après le congrès du Parti communiste chinois, qui a offert un nouveau mandat de cinq ans à Xi Jinping à la tête de la Chine. Devant le congrès, le président Xi a appelé à "défendre l'autorité du parti et le système socialiste chinois et s'opposer résolument à toute parole et action de nature à les saper".
Jiang Tianyong avait disparu en novembre 2016 entre Pékin et Changsha, où il s'était rendu pour prendre des nouvelles de Xie Yang, un autre avocat défenseur des droits civiques.
Ce dernier avait été arrêté à l'été 2015 lors d'un coup de filet visant quelque 200 avocats, juristes et militants s'occupant de dossiers sensibles. M. Jiang s'efforçait de faire connaître à l'international le sort de ces personnes interpellées et avait évoqué auprès d'experts de l'ONU la situation des droits de l'homme en Chine.
Exilée aux Etats-Unis depuis 2013, l'épouse de M. Jiang, Jin Bianling, a confié mardi par téléphone à l'AFP qu'elle s'opposait résolument au verdict: elle explique qu'aucun des avocats qu'elle a engagés pour défendre son mari n'a pu le rencontrer. (AFP)