Dépensant plusieurs dizaines de milliards d'euros, les Chinois se sont rués samedi sur les plateformes de commerce en ligne pour le "Jour des célibataires", une opération de soldes monstres qui affole tous les compteurs, avec à la clé des montagnes de colis et de déchets.
A minuit (16H00 GMT vendredi), les internautes se sont précipités sur leurs téléphones pour saisir les rabais offerts à l'occasion de cet événement promotionnel, lancé en 2009 par le géant chinois de la vente en ligne Alibaba, et imité depuis par les plateformes rivales.
A l'image du "Black Friday" américain, le 11 novembre --célébré comme "jour des célibataires" en raison de la succession de "1" dans la date-- est l'occasion de doper massivement les ventes à grand renfort de promotions... avec à la clé des centaines de millions de colis.
Vers 09H00 GMT samedi, Alibaba assurait avoir enregistré, via son système de paiement électronique Alipay, 20,6 milliards de dollars de transactions sur ses plateformes depuis minuit.
Ce chiffre ahurissant --équivalant au PIB annuel du Honduras ou à un tiers de celui du Luxembourg-- surpasse le record de 17,8 milliards enregistré l'an dernier pour la journée, qui marquait déjà un bond de 32% sur un an.
Signe des temps: 93% des transactions étaient effectuées samedi via des appareils mobiles, selon Alibaba. Le groupe avait notamment invité la star américaine Pharrell Williams au gala lançant l'évènement.
Le numéro deux chinois du secteur, JD.com, assure avoir, quant à lui, dépassé en moins de huit heures 100 milliards de yuans de commandes (15 milliards de dollars).
Electroménager, lait maternel, riz, vêtements, meubles, cosmétiques... ces soldes n'oubliant aucun segment sont considérées comme un baromètre des tendances de l'e-commerce et de la consommation chinoise.
- Rabais et déchets -
Pour Cheng Huaibao, patron à 28 ans d'une usine de lits superposés dans le Jiangsu (est), la journée représente en 24 heures un sixième des commandes annuelles. Sa bourgade est l'un des 1.300 "villages Taobao" vivant de l'explosion des ventes en ligne.
"Pour l'occasion, nous concédons d'innombrables rabais et n'en tirons quasiment aucun bénéfice", explique-t-il à l'AFP, assurant néanmoins être "heureux d'y participer".
Pour autant, sur les 140.000 marques proposées en promotion par Alibaba samedi, quelque 60.000 étaient étrangères: une proportion accrue pour séduire une classe moyenne grandissante et plus exigeante.
C'est d'ailleurs sur ce créneau que JD.com, mais également d'autres plateformes rivales plus petites, entendent se distinguer --à l'image de NetEase Kaola, fondé en 2015 et focalisé sur les articles importés haut de gamme, notamment alimentaires.
Le lourd tribut que cette frénésie consumériste fait payer à l'environnement est en revanche dénoncé par des ONG, qui accusent volontiers Alibaba et ses pairs d'encourager les achats compulsifs et la multiplication des emballages.
Pour Nie Li, militante de Greenpeace, le "Jour des célibataires" est un "désastre écologique" ayant généré l'an dernier 130.000 tonnes de déchets d'emballages, dont seuls 10% avaient été recyclés. L'e-commerce produit plus d'émissions à effets de serre que les magasins en dur, assure-t-elle.
- Cap sur l'international? -
De fait, Alibaba, qui domine quelque 55% du marché chinois des transactions d'entreprises à particuliers sur internet, encourage vigoureusement l'explosion de l'e-commerce chinois, dont il profite pleinement: sur juillet-septembre, ses revenus ont bondi de 61%, l'amenant à relever ses prévisions annuelles.
Mais face à une concurrence acérée, le mastodonte créé par l'emblématique milliardaire Jack Ma investit massivement dans l'intelligence artificielle, des algorithmes plus performants, l'accumulation de données... et des interactions toujours plus étroites avec les commerces en dur.
L'idée est notamment de suivre plus étroitement les tendances de vente des magasins et en retour de leur prodiguer des conseils de produits, de gérer des stocks sur plusieurs sites, mais aussi de faire de certains magasins des bases de retrait de colis.
Enfin, Alibaba ne cache pas son ambition de muscler tous azimuts sa présence à l'international, particulièrement en Asie du Sud-est, où il contrôle déjà la plateforme d'e-commerce Lazada, et où il a lancé en Malaisie un ambitieux hub logistique.
Selon le groupe chinois, des "centaines de millions d'internautes" d'Asie du Sud-est devaient justement prendre part samedi au "Jour des célibataires".
"Ce n'est que le début. A coup d'investissements de milliards de dollars à l'étranger, (Alibaba) pourrait bien finir par dominer l'e-commerce dans les pays en développement", assure Li Chengdong, analyste indépendant basé à Pékin.
A minuit (16H00 GMT vendredi), les internautes se sont précipités sur leurs téléphones pour saisir les rabais offerts à l'occasion de cet événement promotionnel, lancé en 2009 par le géant chinois de la vente en ligne Alibaba, et imité depuis par les plateformes rivales.
A l'image du "Black Friday" américain, le 11 novembre --célébré comme "jour des célibataires" en raison de la succession de "1" dans la date-- est l'occasion de doper massivement les ventes à grand renfort de promotions... avec à la clé des centaines de millions de colis.
Vers 09H00 GMT samedi, Alibaba assurait avoir enregistré, via son système de paiement électronique Alipay, 20,6 milliards de dollars de transactions sur ses plateformes depuis minuit.
Ce chiffre ahurissant --équivalant au PIB annuel du Honduras ou à un tiers de celui du Luxembourg-- surpasse le record de 17,8 milliards enregistré l'an dernier pour la journée, qui marquait déjà un bond de 32% sur un an.
Signe des temps: 93% des transactions étaient effectuées samedi via des appareils mobiles, selon Alibaba. Le groupe avait notamment invité la star américaine Pharrell Williams au gala lançant l'évènement.
Le numéro deux chinois du secteur, JD.com, assure avoir, quant à lui, dépassé en moins de huit heures 100 milliards de yuans de commandes (15 milliards de dollars).
Electroménager, lait maternel, riz, vêtements, meubles, cosmétiques... ces soldes n'oubliant aucun segment sont considérées comme un baromètre des tendances de l'e-commerce et de la consommation chinoise.
- Rabais et déchets -
Pour Cheng Huaibao, patron à 28 ans d'une usine de lits superposés dans le Jiangsu (est), la journée représente en 24 heures un sixième des commandes annuelles. Sa bourgade est l'un des 1.300 "villages Taobao" vivant de l'explosion des ventes en ligne.
"Pour l'occasion, nous concédons d'innombrables rabais et n'en tirons quasiment aucun bénéfice", explique-t-il à l'AFP, assurant néanmoins être "heureux d'y participer".
Pour autant, sur les 140.000 marques proposées en promotion par Alibaba samedi, quelque 60.000 étaient étrangères: une proportion accrue pour séduire une classe moyenne grandissante et plus exigeante.
C'est d'ailleurs sur ce créneau que JD.com, mais également d'autres plateformes rivales plus petites, entendent se distinguer --à l'image de NetEase Kaola, fondé en 2015 et focalisé sur les articles importés haut de gamme, notamment alimentaires.
Le lourd tribut que cette frénésie consumériste fait payer à l'environnement est en revanche dénoncé par des ONG, qui accusent volontiers Alibaba et ses pairs d'encourager les achats compulsifs et la multiplication des emballages.
Pour Nie Li, militante de Greenpeace, le "Jour des célibataires" est un "désastre écologique" ayant généré l'an dernier 130.000 tonnes de déchets d'emballages, dont seuls 10% avaient été recyclés. L'e-commerce produit plus d'émissions à effets de serre que les magasins en dur, assure-t-elle.
- Cap sur l'international? -
De fait, Alibaba, qui domine quelque 55% du marché chinois des transactions d'entreprises à particuliers sur internet, encourage vigoureusement l'explosion de l'e-commerce chinois, dont il profite pleinement: sur juillet-septembre, ses revenus ont bondi de 61%, l'amenant à relever ses prévisions annuelles.
Mais face à une concurrence acérée, le mastodonte créé par l'emblématique milliardaire Jack Ma investit massivement dans l'intelligence artificielle, des algorithmes plus performants, l'accumulation de données... et des interactions toujours plus étroites avec les commerces en dur.
L'idée est notamment de suivre plus étroitement les tendances de vente des magasins et en retour de leur prodiguer des conseils de produits, de gérer des stocks sur plusieurs sites, mais aussi de faire de certains magasins des bases de retrait de colis.
Enfin, Alibaba ne cache pas son ambition de muscler tous azimuts sa présence à l'international, particulièrement en Asie du Sud-est, où il contrôle déjà la plateforme d'e-commerce Lazada, et où il a lancé en Malaisie un ambitieux hub logistique.
Selon le groupe chinois, des "centaines de millions d'internautes" d'Asie du Sud-est devaient justement prendre part samedi au "Jour des célibataires".
"Ce n'est que le début. A coup d'investissements de milliards de dollars à l'étranger, (Alibaba) pourrait bien finir par dominer l'e-commerce dans les pays en développement", assure Li Chengdong, analyste indépendant basé à Pékin.