Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a indiqué jeudi avoir entendu des témoignages « extrêmement horribles » de violences sexuelles dans la région éthiopienne du Tigré, théâtre d’un conflit impliquant notamment les armées éthiopienne et érythréenne et marqué par des exactions.
Lors d’un entretien avec l’AFP, le directeur général de l’organisation basée à Genève, Robert Mardini, a fait part de sa « grave préoccupation » face à ces violences sexuelles.
« Ces rapports sont extrêmement horribles, très choquants », a dit le responsable qui s’est pourtant beaucoup occupé des conflits syrien et yéménite lorsqu’il était directeur régional du CICR pour le Proche et le Moyen-Orient.
« Je n’ai pas entendu de témoignages aussi terribles depuis plus de deux décennies dans le secteur humanitaire. » (Robert Mardini, directeur général du Comité international de la Croix-Rouge)
Il a indiqué que certains de ces récits sont « des témoignages directs de femmes qui se rendent dans les centres de santé et les hôpitaux que nous soutenons » au Tigré.
Le CICR essaie actuellement d’évaluer « l’étendue et la magnitude de ce problème » et aborde le sujet avec les autorités, a-t-il dit.
« Beaucoup de mes collègues humanitaires témoignent de la même chose. Donc c’est une priorité absolue pour nous : empêcher que cela ne se reproduise et bien sûr faire tout ce que nous pouvons pour soutenir les victimes et les aider à surmonter ces expériences extrêmement dévastatrices », a insisté M. Mardini.
Le premier ministre éthiopien Abiy Ahmed a envoyé début novembre l’armée fédérale au Tigré désarmer et déloger le gouvernement régional, dirigé par le Front de libération du Peuple du Tigré (TPLF), parti qui a détenu tous les leviers de pouvoir à Addis Abeba durant presque 30 ans, jusqu’à l’arrivée au pouvoir en 2018 de M. Abiy, dont il contestait depuis l’autorité.
L’armée éthiopienne a reçu l’appui de soldats d’Érythrée, pays frontalier bordant le Nord du Tigré, et de forces de la région éthiopienne de l’Amhara, qui borde le Tigré au sud.
M. Abiy avait proclamé la victoire le 28 novembre, après la prise de la capitale régionale Mekele, mais les combats avec les forces du TPLF se poursuivent depuis.
Les restrictions d’accès imposées aux organisations humanitaires et aux journalistes ont rendu difficile l’établissement d’un bilan clair du conflit au Tigré. Mais de nombreux rapports font état de massacres, d’exécutions extrajudiciaires et de violences sexuelles.
« Les déplacements se poursuivent. Plus d’un million de personnes ont été déplacées au cours des cinq derniers mois », s’est inquiété M. Mardini. « Il y a eu beaucoup de destruction, beaucoup d’attaques contre des civils ».
Les équipes du CICR sur place fournissent, en coopération avec la Croix-Rouge éthiopienne, une assistance humanitaire à la population dans toutes les régions du Tigré.
En outre, des « efforts pour visiter les personnes en lien avec ce conflit sont en cours », mais « je ne peux pas en dire plus pour l’instant », a indiqué M. Mardini. (AFP)
Lors d’un entretien avec l’AFP, le directeur général de l’organisation basée à Genève, Robert Mardini, a fait part de sa « grave préoccupation » face à ces violences sexuelles.
« Ces rapports sont extrêmement horribles, très choquants », a dit le responsable qui s’est pourtant beaucoup occupé des conflits syrien et yéménite lorsqu’il était directeur régional du CICR pour le Proche et le Moyen-Orient.
« Je n’ai pas entendu de témoignages aussi terribles depuis plus de deux décennies dans le secteur humanitaire. » (Robert Mardini, directeur général du Comité international de la Croix-Rouge)
Il a indiqué que certains de ces récits sont « des témoignages directs de femmes qui se rendent dans les centres de santé et les hôpitaux que nous soutenons » au Tigré.
Le CICR essaie actuellement d’évaluer « l’étendue et la magnitude de ce problème » et aborde le sujet avec les autorités, a-t-il dit.
« Beaucoup de mes collègues humanitaires témoignent de la même chose. Donc c’est une priorité absolue pour nous : empêcher que cela ne se reproduise et bien sûr faire tout ce que nous pouvons pour soutenir les victimes et les aider à surmonter ces expériences extrêmement dévastatrices », a insisté M. Mardini.
Le premier ministre éthiopien Abiy Ahmed a envoyé début novembre l’armée fédérale au Tigré désarmer et déloger le gouvernement régional, dirigé par le Front de libération du Peuple du Tigré (TPLF), parti qui a détenu tous les leviers de pouvoir à Addis Abeba durant presque 30 ans, jusqu’à l’arrivée au pouvoir en 2018 de M. Abiy, dont il contestait depuis l’autorité.
L’armée éthiopienne a reçu l’appui de soldats d’Érythrée, pays frontalier bordant le Nord du Tigré, et de forces de la région éthiopienne de l’Amhara, qui borde le Tigré au sud.
M. Abiy avait proclamé la victoire le 28 novembre, après la prise de la capitale régionale Mekele, mais les combats avec les forces du TPLF se poursuivent depuis.
Les restrictions d’accès imposées aux organisations humanitaires et aux journalistes ont rendu difficile l’établissement d’un bilan clair du conflit au Tigré. Mais de nombreux rapports font état de massacres, d’exécutions extrajudiciaires et de violences sexuelles.
« Les déplacements se poursuivent. Plus d’un million de personnes ont été déplacées au cours des cinq derniers mois », s’est inquiété M. Mardini. « Il y a eu beaucoup de destruction, beaucoup d’attaques contre des civils ».
Les équipes du CICR sur place fournissent, en coopération avec la Croix-Rouge éthiopienne, une assistance humanitaire à la population dans toutes les régions du Tigré.
En outre, des « efforts pour visiter les personnes en lien avec ce conflit sont en cours », mais « je ne peux pas en dire plus pour l’instant », a indiqué M. Mardini. (AFP)