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Coronavirus: l’Europe balaie les restrictions une à une

Dimanche 17 Mai 2020

Coronavirus: l’Europe balaie les restrictions une à une
Le football en Allemagne est encore au rendez-vous dimanche et d’autres restrictions vont être levées en Europe, alors que le coronavirus a fait au moins 309’000 morts dans le monde, avec des bilans alourdis aux États-Unis et au Brésil.
 
Pays le plus touché tant en nombre de morts que de cas, les États-Unis ont enregistré 88’730 décès pour plus de 1,466 million de cas.
 
Le Brésil a pour sa part franchi le seuil de 15’000 morts et grimpe à la quatrième place mondiale en termes de contaminations avec 233’142 cas confirmés - des statistiques largement sous-estimées selon des experts, alors que le président Jair Bolsonaro ne cesse de critiquer le confinement décidé par certains gouverneurs. «Le chômage, la faim et la misère seront l’avenir de ceux qui soutiennent la tyrannie de l’isolement total», a tweeté le dirigeant d’extrême droite «corona-sceptique».
 
Le Bayern retrouve la pelouse
 
L’Italie - troisième pays le plus endeuillé au monde, avec plus de 31’700 morts -, a aussi annoncé la réouverture de ses frontières aux touristes et la France ses plages sur fond de récession économique aggravée.
 
En Italie, où le tourisme représente environ 13% du PIB, le gouvernement a annoncé la levée de la quarantaine obligatoire pour les visiteurs étrangers et la réouverture des frontières à tous les touristes de l’UE. «Nous sommes confrontés à un risque calculé, sachant (…) que la courbe épidémiologique pourrait à nouveau repartir à la hausse», a commenté samedi soir le Premier ministre italien, Giuseppe Conte.
 
La Bundesliga est devenue samedi la première ligue majeure de football à retrouver les stades sans fans dans les tribunes après des semaines de confinement. Un retour sur les terrains suivi de près par l’ensemble de la planète football.
 
«Mieux vaut des matches à huis clos pour freiner la progression de l’épidémie qu’une catastrophe sanitaire, c’est mieux que rien», se console Nicole Bartelt, une supportrice de Dortmund qui s’est résignée à suivre le match contre Schalke à la télévision. Après sa reprise samedi, le Bayern Munich et ses stars retrouvent à leur tour les terrains dimanche contre l’Union Berlin à 18 h 00.
 
Plages à usage «dynamique»
 
Première destination touristique d’Europe, la France a pour sa part rouvert samedi plusieurs sites emblématiques, tels que le Mont Saint-Michel, la cathédrale de Chartres ou encore le Sanctuaire de Lourdes. Mais leur accès est réservé aux visiteurs locaux, les déplacements restant limités à un rayon de 100 km autour du domicile.
 
De nombreuses plages françaises ont aussi été autorisées à rouvrir. Mais pas question d’y bronzer ou d’y pique-niquer: elles sont réservées à un usage «dynamique», sans activités collectives. «On est comme des drogués, on était impatients parce qu’on se baigne ici toute l’année», témoigne Gilles, un retraité allé se baigner sur sa plage préférée à Nice, sur la Méditerranée, malgré une eau plutôt fraîche.
 
La Grèce a de son côté rouvert ses plages privées mais à condition là aussi de respecter des règles strictes, dont l’interdiction de poser son parasol à moins de quatre mètres de son voisin. Les plages publiques avaient rouvert le 4 mai. «C’est un peu contraignant de nettoyer à chaque fois qu’un client part», soupire Pedri Alatras, chargé de désinfecter des transats à Kavouri, près d’Athènes.
 
En Angleterre, le premier week-end depuis l’allègement des mesures de confinement a vu les visiteurs éprouvés par des semaines d’enfermement affluer dans les parcs et certaines zones touristiques, rendant parfois difficile le respect des consignes de distanciation sociale.
 
La règle, c’est la règle
 
En Allemagne, qui a rouvert samedi sa frontière avec le Luxembourg, et légèrement assoupli les conditions de passage avec l’Autriche et la Suisse, des milliers de personnes ont manifesté contre les restrictions restantes face à la pandémie.
 
En Afrique, les habitants d’Abidjan ont pu retrouver leurs célèbres «maquis», ces bars-restaurants populaires. Mais dans une ambiance en demi-teinte.
 
En Nouvelle-Zélande, personne n’est exempté des mesures strictes de prévention contre la propagation du coronavirus, pas même la Première ministre Jacinda Ardern, qui s’est vu refuser l’entrée d’un café en raison des règles de distanciation sociale qu’elle a elle-même édictées. Jacinda Ardern, son fiancé Clarke Gayford et un groupe d’amis se sont présentés dans un café de la capitale Wellington samedi mais ont été priés de faire demi-tour car l’établissement avait déjà atteint le nombre limite de clients.
 
En Inde, la pandémie submerge le système de santé de Bombay, le poumon économique du pays: des corps traînent dans les chambres d’hôpitaux et certains patients doivent partager leur lit. «Le système est sous une pression énorme, il est en train d’exploser», constate Deepak Baid, un médecin.
 
Chômage record
 
Aux États-Unis le chômage affecte près de 15% de la population active, un record. Donald Trump a de nouveau prédit l’arrivée d’un vaccin avant la fin de l’année, «peut-être avant». Le président américain a été indirectement critiqué par son prédécesseur pour sa gestion de la crise sanitaire.
 
«Avant toute chose, cette pandémie a enfin enterré l’idée que tant de nos responsables savent ce qu’ils font», a déclaré Barack Obama devant des étudiants. Et d’ajouter: «Nombre d’entre eux ne cherchent même pas à faire semblant d’être responsables».
 
Lundi, les 194 États membres de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) doivent se réunir à distance lundi pour tenter de coordonner leur réponse à la pandémie, un rendez-vous toutefois sous la menace d’une confrontation directe entre Washington et Pékin. (afp/nxp)
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