Sa texture ressemble à celle du béton cellulaire. Très poreuse comme de la pierre ponce. Du reste, le processus de fabrication reprend le cycle naturel. «Ce procédé imite la façon dont le corail se forme et les processus naturels de production de ciment», explique à l’AFP Suzanne Lambert, une étudiante chercheuse qui a travaillé sur le projet.
Il faut donc du sable, de l’urine et des bactéries. Ces dernières vont produire une enzyme: l’uréase. Sa réaction avec l’urée produit un composé semblable au ciment, le carbonate de calcium. C’est l’uréase qui produit chez les humains les calculs rénaux , qui sont une précipitation de sels minéraux.
Ciment, sable, eau, le tour est joué. Il suffit de faire sécher le produit à l’air, à température ambiante. Selon l’équipe de recherche, le matériau obtenu est «aussi solide que des briques couramment mises sur le marché». Au bout de huit jours, et sans cuisson, la brique est prête.
Economie
L’économie potentielle repose justement dans cette absence de cuisson. La brique traditionnelle est cuite dans un four porté à 1400 degrés. Une débauche d’énergie qui est également source de pollution et qui plaide pour une fabrication plus écologique.
Mais à l’inverse, un procès industriel semble difficile, sinon impossible à atteindre. Récupérer l’urine est déjà un sacré chalenge. A l’université du Cap, l’équipe de chercheurs a installé des récupérateurs sur les urinoirs de la fac. Or, une brique réclame entre 20 et 30 litres, soit la production journalière d’une vingtaine d’individus.
Et l’odeur d’ammoniac, demanderez-vous? Selon les chercheurs, elle disparaît très vite et n’impactera pas le logement ainsi construit.(Geopolis)