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Écrasement d’un avion militaire russe - Moscou accuse Kiev d’avoir abattu l’appareil, aucun survivant

Mercredi 24 Janvier 2024

La Russie a accusé l’Ukraine d’avoir abattu mercredi un avion militaire russe au-dessus d’une région frontalière de l’Ukraine, tuant tous ses occupants, dont selon Moscou 65 prisonniers ukrainiens qui devaient être échangés dans la journée.

 

Les dirigeants ukrainiens n’ont pas réagi dans l’immédiat aux accusations de Moscou et au drame, qui a eu lieu près du village russe de Iablonovo, à 45 kilomètres de la frontière commune. Un responsable a appelé à « ne pas tirer de conclusions hâtives ».

 

« À 11 h 15 (3 h 15 heure de l’Est), le régime ukrainien de Kyiv a commis un acte terroriste en abattant un avion de transport militaire russe qui effectuait un vol de l’aérodrome Tchkalovksiï (près de Moscou, NDLR) à Belgorod pour transporter des militaires ukrainiens en vue d’un échange », a affirmé le ministère russe de la Défense dans un communiqué.

 

D’après le ministère russe, l’armée ukrainienne « savait pertinemment » que les Russes emmèneraient les prisonniers ukrainiens par avion à Belgorod, puis à un point de rendez-vous à la frontière.  

 

Selon cette source, les Ukrainiens ont ainsi lancé, depuis la région de Kharkiv (nord-est), « deux missiles » issus « d’un système de défense antiaérien » pour abattre l’avion de transport militaire Il-76 et pouvoir ensuite « accuser la Russie».

 

Les 65 prisonniers ukrainiens qui selon Moscou se trouvaient à bord, ainsi que l’équipage de six personnes et trois militaires russes, « ont été tués », a ajouté le ministère.

 

« Un bruit très fort »

 

Des images circulant sur les réseaux sociaux montraient un appareil chutant presque à pic, avant une grosse explosion au sol, accompagnée de flammes et de fumée noire.

 

« Nous avons entendu un bruit très fort et on est sortis », a raconté Maria Mezentseva, une habitante de Iablonovo témoin de l’écrasement. « Il y avait du feu ».

 

La région de Belgorod est très régulièrement visée par des tirs de missiles et de drones ukrainiens du fait de sa proximité de la frontière et en réplique aux multiples bombardements russes de l’Ukraine, que l’armée russe a attaquée le 24 février 2022.

 

Plus tôt, le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov avait promis d’« éclaircir » les circonstances de l’écrasement.

Mais d’autres responsables russes n’avaient eux pas attendu la communication officielle de l’armée russe pour commenter l’écrasement, tous pointant du doigt l’Ukraine.

 

« Ils ont tué dans les airs leurs propres soldats », avait ainsi lancé à la Douma russe son président, Viatcheslav Volodine, assurant, sans avancer de preuves, que des « missiles américains et allemands » avaient été utilisés.

 

« Pas de conclusions hâtives »

 

Contactées par l’AFP, les autorités ukrainiennes n’ont à ce stade pas commenté l’incident.
 

Seul le commissaire des droits humains de l’Ukraine, qui est responsable des questions d’échanges de prisonniers, s’est exprimé pour le moment sur la catastrophe, disant vouloir attendre « tous les détails ».

 

« J’appelle les médias et les citoyens ukrainiens à ne pas tirer de conclusions hâtives », a ainsi réclamé sur les réseaux sociaux Dmytro Loubinets. « L’ennemi est insidieux. Nous connaissons tous les méthodes que la Russie utilise pour déstabiliser la société ».

 

Plus de 8000 Ukrainiens, dont plus de 1600 civils, se trouvent actuellement en captivité aux mains des Russes, selon Kyiv.
 

En juillet 2022, Russes et Ukrainiens s’étaient déjà mutuellement accusés du bombardement meurtrier d’une prison abritant des prisonniers ukrainiens à Olenivka, un village de l’est de l’Ukraine occupée par la Russie.  

 

La Russie a connu en outre depuis le début de son assaut contre l’Ukraine plusieurs catastrophes aériennes impliquant des appareils de l’armée.

 

L’Ukraine a ainsi revendiqué la semaine dernière avoir abattu un avion-espion A-50 (équivalent russe des AWACS occidentaux) et détruit un avion de commandement Il-22.

 

En Russie, l’avion transportant le chef du groupe armé Wagner, Evguéni Prigojine, avait explosé en vol en août 2023 lors d’un vol reliant Moscou et Saint-Pétersbourg, le tuant lui et ses principaux lieutenants, quelques semaines après une mutinerie avortée qui avait mis en rage Vladimir Poutine.

 

Les autorités russes ont démenti toute implication, estimant que l’avion avait pu s’écraser parce que ses passagers avaient fait exploser une grenade à bord. [AFP]

 

 

 

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