Le Parlement égyptien a autorisé lundi le congédiement de fonctionnaires soupçonnés d’appartenir à des groupes considérés comme « terroristes » tels que le mouvement des Frères musulmans, accusés d’avoir provoqué des incidents meurtriers dans les transports publics, ont indiqué des députés.
Les nouvelles dispositions prévoient le licenciement de tout employé ayant fait preuve de « manquement dans ses obligations en vue de porter atteinte à un service public ou aux intérêts économiques de l’État » ou de quiconque figurant sur la liste des éléments « terroristes » du Caire, sur laquelle sont inscrits les noms d’islamistes, mais aussi d’opposants libéraux.
Cette réforme vise spécifiquement à écarter les « fonctionnaires Frères musulmans et les éléments terroristes » de l’appareil d’État, ont ajouté les mêmes sources.
Ces amendements ont été ajoutés à une loi datant de 1973, qui régissait jusqu’ici le renvoi de fonctionnaires par « voie disciplinaire ».
23 morts et 130 blessés
Ces derniers mois, le ministre des Transports Kamel el-Wazir a imputé une série d’accidents mortels et de dysfonctionnements internes à une volonté de sabotage émanant d’employés issus, selon lui, des rangs des Frères musulmans.
Le dernier accident ferroviaire en date, en avril, avait fait 23 morts et plus de 130 blessés au nord du Caire.
La confrérie des Frères musulmans, fondée en 1928, a été déclarée « organisation terroriste » par la justice en 2013, après le bref mandat présidentiel d’un de ses membres, Mohamed Morsi.
Premier président désigné démocratiquement après la révolte populaire de 2011, M. Morsi avait été destitué par l’armée, alors dirigée par le maréchal Abdel Fattah al-Sissi — devenu depuis président —, à la faveur de manifestations de masse.
Depuis 2013, M. Sissi mène une répression implacable contre l’opposition, particulièrement les Frères musulmans.
Lors de la session parlementaire de lundi, le Parlement a également prolongé de trois mois l’état d’urgence, en vigueur depuis 2017.