Si le président français a fustigé les pertes civiles dans les attaques du Hamas qu’il a qualifiées de“terroristes” tout en témoignant la solidarité du peuple français avec Israël, il a soigneusement évité de condamner les bombardements israéliens sur les populations palestiniennes qui ont causé des pertes civiles beaucoup plus importantes.
Ce deux poids deux mesures n’a pas échappé à Amnesty France, qui rappelle sur X, que le président français qui a condamné au nom de la France les attaques du Hamas contre Israël, devrait aussi condamner, non seulement “les attaques indiscriminées des forces israéliennes contre la population civile à Gaza”, mais aussi les “crimes de guerre” commis par elles.
De son côté, le chef du parti La France Insoumise, Jean-Luc Mélenchon a non seulement fustigé les incohérences du retour à la coalition anti-Daech contre le Hamas, mais aussi déploré les propos du président français qui ont, selon lui, “humilié la France”.
“Attention, les mots ont un sens précis en diplomatie. La "guerre au terrorisme" par le retour de la coalition contre Daech, cela veut dire que la France participe à la guerre contre le Hamas. Où ? Quand ? À Gaza ? Maintenant ? Alors où est le cessez-le-feu? Ce point du discours de Macron est extrêmement questionnant. Le retour à la théorie de la "guerre au terrorisme" de G.W Bush et les néo-conservateurs, c'est tout un monde que la diplomatie française récusait”, a encore tonné Jean-Luc Melenchon.
Le président français avait déclaré lors de sa visite que “la France est prête à ce que la coalition internationale contre Daech à laquelle elle participe en Irak et en Syrie lutte aussi contre le Hamas", à l’issue de son entretien avec le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahu.
Emmanuel Macron s’est rendu en Israël après le président américain Joe Biden, le chancelier allemand Olaf Scholz, le Premier ministre britannique Rishi Sunak et la Première ministre italienne Giorgia Meloni. Il a martelé qu'il effectuait un tel voyage pour être "utile" à la région.
Or, la capacité d’Emmanuel Macron à influencer les événements dans la région semble limitée par ce que certains analystes considèrent comme une évolution vers une ligne anglo-américaine plus pro-israélienne, en contraste avec l'approche gaulliste française traditionnellement distincte et plus pro-arabe.
"Le soft power de la France au sud de la Méditerranée s'est considérablement affaibli", a déclaré à Reuters Karim Emile Bitar, expert en politique étrangère basé à Beyrouth au sein du groupe de réflexion français IRIS.
"Nous avons l'impression que plus rien ne distingue la France des autres pays occidentaux", a-t-il ajouté.
“La décision du gouvernement français d'adopter une interdiction générale des manifestations pro-palestiniennes, avant qu'elle ne soit annulée par les tribunaux, est l'une des raisons pour lesquelles M. Macron a perdu du crédit dans le monde arabe”, a-t-il ajouté. [TRT FRANÇAIS]