Des milliers de personnes ont manifesté à Tunis, samedi 3 mars, devant le siège du chef du gouvernement, pour protester contre la détérioration de la situation sociale et économique, à l’appel de l’Union générale tunisienne du travail (UGTT).
« La situation économique et sociale ne cesse de s’aggraver », a affirmé le secrétaire général de la principale centrale syndicale, Noureddine Taboubi, dans un discours devant les manifestants, déplorant « l’échec [des dirigeants] à formuler des politiques et des choix nationaux ».
Il a estimé que « le dialogue social et économique était totalement bloqué aujourd’hui », rappelant que la capacité de l’Etat tunisien à rembourser ses dettes extérieures en 2023 « s’est faite au détriment du peuple et de la rareté des produits de base ».
M. Taboubi a également critiqué l’application des « diktats du Fonds monétaire international [FMI] », aux dépens des Tunisiens.
L’économie tunisienne est à l’arrêt avec seulement 0,4 % de croissance en 2023 et un taux de chômage atteignant 16,4 % à la fin de l’année, selon l’Institut national de la statistique. Le taux de chômage était de 15,2 % à la fin de 2022. Le pays est aussi secoué par des tensions politiques depuis le coup de force du président, Kaïs Saïed, qui s’est octroyé les pleins pouvoirs en juillet 2021. [Le Monde avec AFP]