Le président turc Recep Tayyip Erdogan a appelé, lundi, à une action internationale pour mettre fin à la "soif de sang" d'Israël et à son oppression systématique des Palestiniens.
S'adressant par vidéoconférence aux membres du Parti de la justice et du développement (AK Parti), dont il est le président, à l'occasion de l'Aïd al-Adha, Erdogan a rappelé "la tristesse du peuple palestinien, soumis à l'occupation et aux massacres systématiques depuis 76 ans, et son aspiration à la paix."
"La douleur de nos 38 000 frères martyrisés par l'administration israélienne génocidaire nous déchire le cœur. Nous vivons des jours qui mettent à l'épreuve non seulement notre identité musulmane, mais aussi notre humanité. Réagir au massacre de Gaza n'est pas seulement un devoir de fraternité, c'est aussi un devoir humanitaire", a-t-il noté.
Et d’ajouter : "Le monde doit prendre des mesures contre la soif de sang d'Israël et mettre immédiatement un terme aux massacres dont nous sommes témoins chaque jour."
Le président turc a également dénoncé le gouvernement du Premier ministre israélien Benyamin Netanyahu, lui reprochant de "mettre le feu à toute la région, y compris sur sa population, pour prolonger sa vie politique."
"Nous avons clairement fait part de cette position à nos homologues la semaine dernière lors de notre visite en Espagne et au sommet des dirigeants du G7 en Italie. La Türkiye a mobilisé toutes ses ressources pour établir une paix permanente dans notre région et pour que les responsables du génocide rendent des comptes ", a-t-il souligné.
Il a rappelé qu'Ankara s'est jointe à d'autres nations dans l'affaire de génocide intentée contre Israël devant la Cour internationale de justice, et qu'elle a interrompu les transactions commerciales avec Israël pour faire pression sur ce pays afin qu'il accepte un cessez-le-feu permanent.
Erdogan a rappelé les efforts de la Türkiye pour unifier le monde islamique et accroître le nombre de pays qui reconnaissent l'État palestinien.
"Nous ne restons pas silencieux face aux tragédies qui se déroulent dans d'autres parties du monde islamique, ainsi qu'à Gaza. Nous poursuivons nos efforts pour mettre un terme au conflit fraternel qui dure depuis plus d'un an au Soudan. De la Libye à la Somalie, de l'Afghanistan au Yémen, partout où il y a des troubles, de l'instabilité ou des tragédies, nous nous empressons de venir en aide aux opprimés sans discrimination", a indiqué Erdogan.
Israël a fait face à une condamnation internationale dans le cadre de son offensive brutale continue sur Gaza depuis l’attaque du Hamas le 7 octobre 2023, malgré une résolution du Conseil de sécurité de l’ONU exigeant un cessez-le-feu immédiat.
Depuis, plus de 37 300 Palestiniens ont été tués à Gaza, pour la plupart des femmes et des enfants, et plus de 85 000 autres ont été blessés, selon les autorités locales.
Plus de huit mois après le début de la guerre israélienne, de vastes étendues de Gaza sont en ruines au milieu d’un blocus paralysant de nourriture, d’eau potable et de médicaments.
Israël est poursuivi pour crime de génocide devant la Cour internationale de Justice, dont la dernière ordonnance a enjoint Tel-Aviv de suspendre immédiatement ses opérations à Rafah, où plus d'un million de Palestiniens avaient cherché refuge pour fuir la guerre, avant son invasion le 6 mai. [AA]