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France - Une autre candidate de gauche renonce à briguer le poste de première ministre

Lundi 22 Juillet 2024

Laurence Tubiana
Laurence Tubiana

Nouveau renoncement à gauche pour Matignon : après la Réunionnaise Huguette Bello, Laurence Tubiana a jeté l’éponge lundi face aux désaccords internes du Nouveau Front populaire, tandis que la droite va présenter son « pacte législatif » et que le camp présidentiel travaille à une large coalition.

 

Plus de deux semaines après être arrivée en tête des législatives anticipées, mais loin de la majorité absolue à l’Assemblée, la gauche revendique toujours le poste de premier ministre, mais continue de se diviser sur le nom de son candidat.

 

Emmanuel Macron n’a, à ce stade, pas demandé au Nouveau Front populaire de lui proposer un nom, mais chargé le gouvernement de Gabriel Attal, qui a démissionné mardi dernier, de gérer les affaires courantes.

 

La France entre dans la période des Jeux olympiques qui s’ouvriront vendredi, l’occasion d’une « trêve politique », selon Emmanuel Macron.  

 

La dernière candidate potentielle pour Matignon à gauche n’a pas résisté aux dissensions : « Je constate que mon nom a rencontré des oppositions au sein du NFP », a écrit lundi matin sur X la diplomate du climat Laurence Tubiana, qui en prend « acte » et renonce à briguer le poste.  

 

Son nom avait été proposé par le Parti socialiste, et validé par les écologistes et les communistes, mais elle été rejetée par les Insoumis qui la trouvent trop « Macron-compatible ».

 

C’est la deuxième candidate envisagée par le Nouveau Front populaire qui renonce. Avant elle, la présidente de la région Réunion Huguette Bello, dont le nom avait été avancé par les communistes et appuyé par les Insoumis et les écologistes, a abandonné après l’opposition du PS.  

 

Le Nouveau Front populaire, construit dans l’urgence après la dissolution surprise de l’Assemblée, se trouve dans l’impasse, au grand désespoir des électeurs de gauche et de plusieurs élus, comme le député François Ruffin, qui a déploré dimanche la « nullité » de l’alliance de gauche.

 

Pour sortir de cette situation, les socialistes avaient réclamé vendredi « un vote solennel des députés des quatre groupes » d’ici le mardi 23 juillet.

 

Mais le coordinateur de LFI Manuel Bompard, prônant une décision par « consensus », a réitéré lundi son opposition à un tel vote et souligné qu’il n’y avait pas d’urgence à trancher, tant que le président de la République n’appelait pas les formations de gauche à constituer un gouvernement.

 

« La responsabilité, elle appartient aujourd’hui au président de la République de se tourner vers le Nouveau Front populaire », a-t-il jugé. « S’il le fait, nous terminerons nos discussions et […] nous lui proposerons effectivement un candidat ou une candidate ».

 

Au cours d’un contact entre les partenaires du NFP, d’autres noms ont été mis sur la table, dont ceux de la directrice générale d’Oxfam France et ancienne ministre Cécile Duflot, de l’ancien candidat à la présidentielle Benoît Hamon et du chef des députés communistes André Chassaigne.

 

Travail et autorité

 

Insoumis et socialistes se divisent avant tout sur leur stratégie : le mouvement de Jean-Luc Mélenchon ne jure que par « le programme, rien que le programme, tout le programme » du NFP. Les socialistes, eux, reconnaissent la nécessité d’élargir le projet, et mettent en doute la volonté de LFI de vouloir gouverner.

 

Face à ces divisions, le camp présidentiel espère tirer son épingle du jeu.  

 

Gabriel Attal, premier ministre démissionnaire et chef de file des députés macronistes, a proposé à ces derniers de « contribuer » à un pacte de « coalition » avec « la gauche et/ou la droite républicaines », dans un courrier transmis dimanche.

 

Ce courrier vient en résonance avec le « pacte législatif » que Laurent Wauquiez, nouveau président du l’ex-groupe LR à l’Assemblée, rebaptisé La droite républicaine, doit détailler lundi après-midi, avec le président des LR au Sénat Bruno Retailleau.

 

Après une alliance à l’Assemblée en fin de semaine dernière entre la macronie et la droite, qui a permis aux deux camps d’obtenir plusieurs postes importants, ce « pacte législatif » pourrait servir de fondement à un éventuel accord plus large. Même si La droite républicaine assure refuser toute « coalition gouvernementale » avec le bloc central.

 

Le projet de pacte, dévoilé la semaine dernière, repose sur « une dizaine de textes » jugés prioritaires, autour du travail et de l’autorité. [AFP]

 
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