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Gaza - Les États-Unis bloquent un appel à une « pause humanitaire »

Mercredi 18 Octobre 2023

Les États-Unis ont mis leur veto mercredi à une résolution du Conseil de sécurité de l’ONU qui appelait notamment à une « pause humanitaire » dans la guerre entre le Hamas et l’État hébreu, Washington reprochant au texte de ne pas mentionner le « droit d’Israël à se défendre ».

 

Sur 15 États membres du Conseil, 12 ont voté pour ce texte porté par le Brésil, deux se sont abstenus, dont la Russie, mais les États-Unis, un des cinq membres permanents, ont voté contre, ce qui a suffi à bloquer son adoption. La résolution aurait aussi dénoncé les « attaques terroristes odieuses » du Hamas et condamné toute violence contre les civils.

 

« Les États-Unis sont déçus que cette résolution ne mentionne pas le droit d’Israël à se défendre », tel qu’inscrit dans le droit international, a martelé, lors d’une séance tendue du Conseil de sécurité, l’ambassadrice américaine à l’ONU Linda Thomas-Greenfield.

 

La diplomate, seule à voter contre un projet porté par le Brésil, président du Conseil en octobre, s’exprimait au moment où le président américain Joe Biden assurait le premier ministre israélien Benjamin Nentanyahu de son soutien face au Hamas.

 

Le président démocrate est en Israël au lendemain d’une frappe sur un hôpital de Gaza dont les belligérants s’accusent mutuellement, qui a fait des centaines de morts et provoqué un vent de colère au Moyen-Orient.

 

« Pauses humanitaires »

 

Le texte demandait à ce que « toutes les parties se plient complètement aux obligations du droit international, notamment des droits humains internationaux, y compris dans la conduite des hostilités ».

 

D’après les rédacteurs de ce texte mort-né, « des pauses humanitaires dans le conflit [auraient] permis un accès humanitaire complet, rapide, sûr et sans entrave pour les agences des Nations unies et leurs partenaires ».

 

L’eau et la nourriture manquent pour les 2,4 millions d’habitants de la bande de Gaza, privés aussi d’électricité, après le siège imposé par Israël depuis le 9 octobre à ce petit territoire paupérisé, déjà soumis à un blocus terrestre, maritime et aérien depuis que le Hamas y a pris le pouvoir en 2007.

 

La France a voté pour cette « bonne résolution », a critiqué devant la presse son ambassadeur à l’ONU Nicolas de Rivière, disant « regretter que ce texte ait été rejeté » et qualifiant le vote « d’opportunité manquée » par le Conseil de sécurité.

 

Juste avant, le Conseil avait écarté deux amendements proposés par la Russie à cette résolution soumise par le Brésil et négociée de haute lutte entre les diplomates depuis des jours.

 

Moscou avait soumis lundi soir son propre texte, réclamant « un cessez-le-feu immédiat », ce qui avait été sèchement rejeté par trois membres permanents du Conseil de sécurité (États-Unis, France, Royaume-Uni) et le Japon.

 

« Des pauses humanitaires ne contribueront pas à arrêter l’effusion de sang. Seul un cessez-le-feu pourra le faire », a protesté l’ambassadeur russe Vassili Nebenzia.

 

Le projet de résolution brésilienne condamnait « fermement toutes les violences et les hostilités contre des civils et tous les actes de terrorisme », y compris « les attaques terroristes odieuses par le Hamas le 7 octobre 2023 et la prise d’otages ».

 

Pas de mention d’Israël

 

Le texte demandait en outre à ce que « toutes les parties se plient complètement aux obligations du droit international, notamment des droits humains internationaux, y compris dans la conduite des hostilités ».

 

Mais sans cibler Israël nommément pour ses bombardements sur Gaza.

 

Ses alliés militaires, les États-Unis, se sont opposés à la résolution car elle ne mentionnait pas « le droit d’Israël à se défendre », a fait valoir l’Américaine Linda Thomas-Greenfield.

 

« Une fois encore, les États-Unis ont eu recours avec cynisme à leur veto pour empêcher le Conseil de sécurité de l’ONU d’agir sur Israël et la Palestine, au moment d’un carnage sans précédent », a tonné dans un communiqué le directeur pour les Nations unies de l’ONG Human Rights Watch, Louis Charbonneau.  

 

Le projet de résolution de Brasillia réclamait « de fournir aux populations civiles [de Gaza] des biens essentiels, de manière continue et sans blocage, tels que l’électricité, l’eau, du carburant, de la nourriture et des médicaments, conformément au droit international humanitaire ».

 

Un million de Palestiniens, selon l’ONU, ont fui les bombardements et suivi un appel à l’évacuation du nord lancé par l’armée israélienne, pour se masser dans le sud près de Rafah, seule porte de la bande de Gaza vers l’extérieur, contrôlée par l’Égypte.

 

En parallèle des discussions à l’ONU, Israël a annoncé mercredi autoriser l’entrée d’aide humanitaire dans la bande de Gaza depuis l’Égypte, alors qu’il impose un strict siège au territoire palestinien pilonné sans relâche depuis l’attaque sanglante du Hamas le 7 octobre. [AFP]

 

 

 

 

 

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