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Guerre en Ukraine - Kiev et ses alliés appellent à « commencer maintenant » la reconstruction

Mercredi 26 Octobre 2022

La reconstruction de l’Ukraine est la « mission d’une génération, qui doit commencer maintenant », a exhorté mardi le chancelier allemand Olaf Scholz lors d’une conférence internationale dont les participants ont réaffirmé leur soutien à long terme au pays attaqué par la Russie.


Le premier ministre ukrainien, la présidente de la Commission européenne et le chancelier allemand (de g. à d.)
Le premier ministre ukrainien, la présidente de la Commission européenne et le chancelier allemand (de g. à d.)
 
L’Ukraine peut compter sur le soutien de la communauté internationale pendant des décennies pour réparer ses infrastructures, a assuré le dirigeant allemand.
 
Il s’agit de « créer un nouveau plan Marshall pour le XXIe siècle », a-t-il lancé lors de cette conférence à Berlin réunissant responsables politiques et experts.
 
Reconstruire l’Ukraine est « un défi pour des générations », a-t-il poursuivi, mais aussi une chance pour moderniser ses routes, ponts, hôpitaux et moyens de transport.
 
La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, également présente, a jugé « stupéfiante » l’ampleur des destructions depuis le début de l’invasion russe le 24 février.
 
« La Banque mondiale estime le coût des dégâts à 350 milliards d’euros (475 millions de dollars canadiens) — c’est assurément plus que ce qu’un pays ou une union peut fournir seul. Nous avons besoin de tout le monde sur le pont », a-t-elle dit.
 
Ne pas attendre
 
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky, qui a fait une allocution retransmise par vidéo, a appelé au soutien de la communauté internationale pour permettre au pays de boucler son budget l’an prochain.
 
« À cette conférence, nous devons prendre une décision pour boucher le trou du déficit du budget ukrainien l’an prochain », a-t-il dit. « C’est une somme très importante de 38 milliards de dollars […], ce sont les salaires des enseignants, des médecins, ce sont les prestations sociales, les retraites », a-t-il insisté.
 
« Nous ne pouvons pas attendre la fin de la guerre pour entreprendre la reconstruction. Il est clair que nous devons commencer immédiatement », a abondé le ministre ukrainien du Développement des communautés et des territoires, Oleksiï Tchernychov.
 
« Nous devrions construire un pays capable d’attirer les investissements privés […], de travailler avec les institutions financières et de rembourser les dettes », a-t-il ajouté.
 
« Plus nous commencerons tard, plus la facture sera élevée », a prévenu Werner Hoyer, président de la Banque européenne d’investissement.
 
« C’est maintenant que l’énergie est nécessaire. C’est maintenant que les services de base pour la population doivent être fournis. C’est maintenant que les liaisons de transport doivent fonctionner ou être rétablies. Et c’est maintenant que les entreprises qui travaillent dans des conditions inimaginables doivent être soutenues », a-t-il martelé.
 
« L’Europe doit prouver sa force »
 
Le premier ministre ukrainien Denys Chmygal, présent à la conférence, a insisté sur le besoin urgent d’argent « pour nous aider à passer l’hiver et à sauver les gens d’une catastrophe humanitaire ».
 
Faire face à cette crise permettrait aussi de « sauver le continent européen […] d’un tsunami migratoire », a-t-il dit, alors que des millions de personnes, surtout des femmes et des enfants, ont déjà fui l’Ukraine pour trouver refuge dans des pays de l’Union européenne, notamment en Pologne et en Allemagne.
 
Présent également à la conférence, le premier ministre polonais Mateusz Morawiecki a exhorté les Européens à tenir tête à la Russie.
 
« La politique d’apaisement face à la Russie est un échec et tous ceux qui essaient encore de la mettre en œuvre tirent l’Europe vers le bas », a-t-il prévenu. « L’Europe est beaucoup plus forte que la Russie, mais le fait qu’elle n’ait pas été capable de stopper Poutine jusqu’ici prouve que c’est en quelque sorte un tigre de papier », a-t-il poursuivi.  
 
Et d’avertir les Européens : « Le monde ne traite qu’avec des acteurs forts ». « L’Europe doit prouver sa force », a-t-il lancé.
 
Biden et Sunak assurent leur soutien à Kyiv
 
Le président américain Joe Biden et le nouveau premier ministre britannique Rishi Sunak ont souligné le besoin de « soutenir l’Ukraine » et de coopérer face aux « défis posés par la Chine » lors de leur premier appel téléphonique, a indiqué la Maison-Blanche mardi.
 
Joe Biden et Rishi Sunak « se sont accordés sur l’importance de travailler ensemble pour soutenir l’Ukraine et pour tenir la Russie responsable de son agression, de confronter les défis posés par la Chine, et de garantir des ressources en énergie durable et abordable », souligne l’exécutif américain dans un communiqué.
 
Les deux dirigeants « ont également discuté de leur engagement partagé à protéger les acquis de l’accord du Vendredi saint » en Irlande du Nord, et du « besoin d’atteindre un accord négocié avec l’Union européenne sur le protocole nord-irlandais », qui précise les dispositions post-Brexit dans cette province britannique.
 
L’accord « du Vendredi saint » a mis fin en 1998 à trois décennies de conflit entre unionistes, surtout protestants, et républicains essentiellement catholiques partisans d’une réunification avec la République d’Irlande. (AFP)
 
 
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